Africa-Press – Tchad. Chaque vendredi, l’agenda culturel du Monde Afrique vous propose des activités à suivre ou à faire sur le continent, en France et ailleurs dans le monde. A Paris, soixante-six ans de cinéma panafricain
Proposition d’une ambition et d’une ampleur rares, le cycle cinématographique conçu par les réalisatrices Dyana Gaye et Valérie Osouf et présenté jusqu’au 27 février au Forum des images, à Paris, a été initié dans le cadre de la saison Africa2020. Faisant référence à une citation du Nobel de littérature nigérian Wole Soyinka (« Un tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit sur sa proie et la dévore »), « Tigritudes 1956-2021 » propose de raconter soixante-six ans d’histoire de cinéma panafricain en 126 films issus de 40 pays du continent et des diasporas. Depuis Les Eaux noires, de Youssef Chahine (1956), une passion à Alexandrie interprétée par Faten Hamama et Omar Sharif, jusqu’à La Vie d’après, le premier long-métrage de fiction d’Anis Djaâd, sorti en 2021 et consacré à la société algérienne.
La programmation fait se côtoyer les grands classiques et les œuvres plus confidentielles, censurées ou inédites en France, dans une diversité de formes (fiction, documentaire, animation, film expérimental) et de formats (courts et longs-métrages). A voir cette semaine, entre autres : le culte Cabascabo, d’Oumarou Ganda (1969), sur le retour au Niger d’un tirailleur envoyé sur le front en Indochine ; Rhodesia Countdown de Michael Raeburn (1969), une vue critique de la Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe) à la veille de la guerre civile ; Les Princes noirs de Saint-Germain-des-Prés, court-métrage de Ben Diogaye Beye (1975), chronique des relations entre des jeunes hommes africains et les Parisiennes de ce quartier dans les années 1970 ; et Aziza, d’Abdellatif Ben Ammar (1980), qui suit l’arrivée d’une orpheline dans une nouvelle cité populaire de la banlieue de Tunis.
Un cycle de rencontres, des masterclass ainsi que des leçons de cinéma complètent la programmation. A Ouagadougou, les séances de rattrapage du Fespaco
Désireux de rendre accessible toute l’année la sélection du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), dont la 27e édition s’est tenue en octobre dernier, l’Institut français de la capitale burkinabée propose chaque mois un film qui a marqué la manifestation. Ainsi, La Femme du fossoyeur, du Somalien Khadar Ayderus Ahmed, distingué par l’Etalon d’or de Yennenga 2021, sera diffusé lors de trois séances le mercredi 19, le jeudi 20 et le samedi 22 janvier. L’art de Pili Pili Mulongoy exposé à Bruxelles
En France, le public a pu admirer les tableaux de Pili Pili Mulongoy (1914-2007) lors de l’exposition « Beauté Congo », à la Fondation Cartier en 2015. Des peintures et dessins aux couleurs fraîches et tendres et au trait précis, représentant une nature à la croisée des paysages réels de son Congo natal et des légendes anciennes qui ont bercé son enfance. Une douzaine d’œuvres de Pili Pili Mulongoy issues d’une collection privée belge seront présentées pour la première fois au grand public dans les locaux d’Artcurial à Bruxelles, dans le cadre de l’exposition « Pili Pili, un hymne à la vie », du 17 janvier au 9 février.
A Abidjan, l’histoire ivoirienne en chansons Raconter l’histoire de la Côte d’Ivoire depuis les années 1990 en chansons : c’est le pari fou de 220 logements. L’idée originale et le texte de cette comédie musicale en plusieurs volets reviennent à Chantal Djédjé, fondatrice de la Fabrique culturelle, à Abidjan ; la mise en scène à Souleymane Sow et la chorégraphie à Hermann Nikoko. Le titre de cette « fresque historique ivoirienne », dont la première partie sera présentée à l’Institut français d’Abidjan le 21 janvier à 19 heures, fait référence aux premiers grands ensembles construits dans la mégapole, dans le quartier d’Adjamé.
Le premier épisode (1990-1999) raconte les bouleversements de cette époque à travers le regard de ses habitants (étudiants, travailleurs, retraités, fonctionnaires) : le multipartisme en Côte d’Ivoire, la chute du cours du cacao et du café, la mort du « père de l’Indépendance », Félix Houphouët-Boigny, et la montée en puissance de Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo – des personnalités politiques qui se sont retrouvées au cœur de la crise politique de 2010-2011.
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