Africa-Press – Tchad. Aujourd’hui, nous avons vu utile d’analyser la situation économique du Tchad, un vaste pays qui souffre de l’absence de littoral, son principal problème réside dans l’instabilité politique et sécuritaire, dont le monde a vécu l’assassinat de son président, Idriss Deby Itno, au mois d’avril 2021, par des groupes de dissidents armés tchadiens, et où la situation y est toujours instable. Naturellement, cela se répercute sur sa situation économique et cause le déclin de son projet de développement.
Nature du Produit Intérieur Brut
Bien que le pays ait une grande superficie de terres s’élevant à 1,25 million de kilomètres carrés, son Produit Intérieur Brut (PIB) est tout de même resté très faible, puisqu’il s’élevait à environ 11,31 milliards de dollars en 2019, alors qu’il était antérieure à la crise de l’effondrement des prix du pétrole, à 13,9 milliards de dollars en 2013, sachant qu’il a nettement diminué en 2017, étant donné qu’il ne s’élevait qu’à à peine 10 milliards.
Ceci a fait que la baisse du PIB s’est reflétée sur le PIB par habitant. Après que ce dernier ait été d’environ 1.020 dollars en 2014, il est tombé à 709 dollars en 2019, et l’année 2017 a été l’année la plus catastrophique pour le PIB par habitant, qui était descendu à 665 dollars.
A noter que le PIB dépend de deux secteurs importants au Tchad :
• L’Agriculture : qui représente 40% du PIB, contribue à environ 80% des exportations de marchandises et implique 80% de la main-d’œuvre.
La première ressource d’exportation du Tchad a toujours été le coton de la Coton Tchad et le sucre de la Compagnie sucrière du Tchad (CST, anciennement SONASUT), la gomme arabique, etc.

Le Tchad est aux trois-quarts rural. L’agriculture et l’élevage du bétail sont les activités dominantes.
• Les produits pétroliers comme 2ème source du PIB : représentée par le pétrole et le gaz naturel.
Le Tchad dispose de 1,5 milliard de barils de réserves prouvées, selon les estimations de 2018, et la production journalière tourne autour de 140.000 barils, dont 90% sont destinés à l’exportation, sachant que la mise en exploitation des gisements pétroliers depuis 2003 fût étroitement encadrée par la Banque mondiale. Elle pourrait avoir des effets importants sur l’économie tchadienne.

Coup d’œil sur l’historique récent du pétrole tchadien
L’exploitation commerciale des gisements pétroliers de Doba, dans le sud du pays à partir des années 2000 a un impact profond sur la vie économique et politique tchadienne.
Elle a commencé après l’achèvement en 2003 de l’oléoduc Tchad-Cameroun qui permet d’acheminer le pétrole dans le golfe de Guinée. Les gisements sont exploités par un consortium associant Exxon Mobil, Chevron et Petronas. L’oléoduc a été partiellement financé par la Banque mondiale.
En échange du prêt, l’État tchadien touche des redevances et des dividendes, soient des recettes de 2 milliards de dollars par an sur 25 ans, s’engageant auprès de la Banque mondiale à dépenser 80 % des redevances et 85 % des dividendes à la lutte contre la pauvreté.
Néanmoins, à la suite d’un différend entre la Banque et le gouvernement tchadien, un nouveau protocole d’accord a été signé en juin 2006, le gouvernement tchadien doit désormais consacrer 70 % de son budget total aux programmes prioritaires de réduction de la pauvreté. Le Tchad a espéré tripler la production du pétrole de son pays à partir de 2015.
D’ailleurs, l’entrée en production d’un champ pétrolier à proximité du lac Tchad, nourrissait un tel optimisme, ce qui pouvait permettre au pays du Sahel africain d’atteindre la barre des 200.000 barils par jour en 2014, puis dépasser le cap des 300.000 en 2015.
Quels sont les principaux partenaires commerciaux ?
Il est clair que la baisse des prix du pétrole a un impact significatif sur le commerce extérieur du Tchad, en particulier les exportations de matières premières, qui s’élevaient en 2019 à environ 2,62 milliards de dollars, alors que leur valeur en 2012 était d’environ 4,8 milliards.
Quant aux importations de marchandises, elles s’élevaient en 2019 à environ 1,07 milliard de dollars et en 2014 à prés de 4,4 milliards.
Selon les données de 2016, les principaux partenaires commerciaux du Tchad sont les :
• États-Unis,
• la Chine
• la France,
• en plus du Cameroun, en tant que port extérieur du commerce extérieur du Tchad,
• en plus également du Nigeria, bien que ce dernier, en raison de son instabilité politique, soit inférieur au Cameroun dans la gestion du commerce extérieur du Tchad.
Dans ce contexte, la France est le premier fournisseur du Tchad avec 21,1% de ses importations totales, tandis que les États-Unis absorbent 51,3% des exportations de marchandises du Tchad.
Les exportations tchadiennes étant le pétrole brut, le coton brut, le bétail sur pied, la viande et le poisson, tandis que ses importations de marchandises sont les outils, les machines, les denrées alimentaires et les textiles.
Les grandes entreprises pétrolières sur le terrain
En raison de la présence de pétrole au Tchad, il n’y a aucun moyen de l’extraire, sauf par le biais de sociétés étrangères, car les moyens du pays ne lui permettent pas de se lancer dans des investissements à forte intensité de capital tels que l’extraction de pétrole, c’est pourquoi nous découvrons que trois entreprises y travaillent dans le domaine du pétrole, bien que les quantités qui sont exportées soient de volume limité par rapport à d’autres pays.
Mais les grandes entreprises se trouvent généralement sur ces marchés pour avoir le dessus au cas où des découvertes se développeraient et que les taux de production augmenteraient plus tard.
Il existe au Tchad des compagnies pétrolières telles que China National (CNpcic), Exxonmobil et Glencore…
Qui contrôle l’économie dans le pays ?
En ce qui concerne l’économie intérieure, en termes de commerce et d’autres activités économiques, le régime tenait à l’époque de Deby, d’après les analystes, à s’inscrire dans le cadre des hommes d’affaires qui le soutiennent, ou encore de ceux qui sont associés aux chefs tribaux qui soutiennent le régime.
Selon eux, l’économie tchadienne ne bénéficie pas d’une grande transparence et il faudra attendre longtemps avant de voir une activité économique qui apporte des fruits positifs à une grande partie de la population.
C’est pour cette raison que nous avons attribué à ce dossier le titre suivant :
La Junte militaire au Tchad peut-elle tenir le coup avec une économie « émiettée » ?
Anouar CHENNOUFI
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