
Africa-Press – Tchad. Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Guibolo Fanga Mathieu, a fait le 20 mai 2025 une déclaration relative à la tenue des élections consulaires de la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture, des mines et de l’artisanat (CCIAMA) du 11 mai 2025. Le ministre, en sa qualité de président de la Commission électorale consulaire, est revenu sur le processus ayant abouti à ces élections. Voici l’intégralité de sa déclaration.
Mesdames et messieurs les journalistes,
En ma qualité de Président de la Commission électorale consulaire, je voudrais, avant tout propos, vous souhaiter la plus cordiale bienvenue à cette déclaration relative à la tenue des élections consulaires de la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture, des mines et de l’artisanat (CCIAMA).
Je saisis cette occasion pour saluer votre mobilisation constante, votre collaboration sincère et surtout le professionnalisme qui vous guide dans la collecte, le traitement et la diffusion d’informations fiables, objectives et constructives, au bénéfice de l’opinion publique et de notre démocratie.
Mesdames et messieurs,
La présente communication a pour objectif d’éclairer l’opinion nationale, à travers vos différents médias, sur le processus de désignation des membres des organes de la CCIAMA.
En effet, conformément aux textes en vigueur, nous avons entamé, l’année dernière, le processus électoral de renouvellement des organes de la CCIAMA, en mettant en place la Commission électorale consulaire ainsi que trois sous-commissions techniques chargées de l’appuyer dans l’accomplissement de sa mission.
Grâce à l’engagement de leurs membres, ces sous-commissions ont mené, durant plusieurs mois, des activités de sensibilisation, de recensement des opérateurs économiques — les premiers concernés par ces élections — et de préparation des listes électorales, le tout sous la coordination et la supervision rigoureuse de la Commission électorale.
Cette phase préparatoire a abouti à l’élaboration et à la publication des listes électorales, suivies de l’organisation, le dimanche 11 mai 2025, des élections consulaires, destinées à désigner les membres de l’Assemblée générale de la CCIAMA.
Ces élections se sont déroulées sur l’ensemble du territoire national, notamment dans les chefs-lieux de provinces, avec un déploiement effectif des membres de la Commission pour superviser et garantir la régularité du scrutin. Elles ont pu se tenir dans un climat globalement apaisé, grâce à la mobilisation des électeurs, à la collaboration efficace des autorités administratives et militaires locales, et à la vigilance de nos forces de maintien de l’ordre.
Nous nous préparons désormais à publier l’arrêté proclamant la liste des membres élus. Puis viendront l’élection et l’installation du Bureau de la Chambre.
Cependant, mesdames et messieurs,
Il nous revient que des informations, souvent non vérifiées auprès de la Commission électorale ou des autorités locales, circulent sur les réseaux sociaux concernant le déroulement du vote dans certaines localités, notamment à Pala, Mongo, Moundou et Mao. Il est donc de notre devoir d’apporter des éclaircissements.
À propos de la ville de Pala
Il est relayé sur les réseaux sociaux un document présenté comme étant un procès-verbal manipulé, visant à favoriser un candidat. Nous tenons à informer l’opinion que le seul procès-verbal authentique du vote à Pala, dûment établi, est conservé par la Commission électorale consulaire, accompagné d’un rapport circonstancié du chef de mission. Aucun élément d’irrégularité de nature à entacher la crédibilité du vote n’y est mentionné.
À propos de la ville de Mongo
Un candidat a tenté de boycotter le scrutin en invoquant l’absence de 49 de ses électeurs sur la liste. Or, ces derniers ont été exclus du fichier électoral conformément aux dispositions réglementaires pour avoir fourni des documents non conformes lors de leur enregistrement. Il s’agit notamment des fausses patentes et des fausses attestations de non-redevance fiscale (ANR).
Cette exclusion est donc fondée sur des bases légales. Les documents non recevables sont disponibles auprès de la Commission électorale et pourraient, le cas échéant, faire l’objet de consultation par toute personne éprise de vérité, voire de procédure judiciaire.
À propos de la ville de Mao
Les électeurs et candidats ont été sensibilisés en amont sur les modalités du vote, notamment sur les mentions valables sur les bulletins: l’indication du numéro ou du nom du candidat.
Lors du scrutin, un candidat a interrogé le président du bureau sur la validité d’un bulletin comportant l’indication du choix au verso. Après consultation de la Commission à N’Djaména, il a été confirmé que dans un tel cas, le bulletin est comptabilisé si la mention est conforme.
Ce principe a été notifié aux candidats avant le dépouillement, qui s’est déroulé dans le respect des règles. Le différend portait sur une seule voix d’écart. Le candidat défait a contesté la validité d’un bulletin, arguant qu’un de ses électeurs aurait écrit « Abam » au lieu de « Abakar ». Cette revendication ne remet pas en cause le cadre légal dans lequel le dépouillement s’est effectué.
À propos de la ville de Moundou
À Moundou, une tension a été enregistrée lorsque, une heure et demie après l’ouverture du scrutin, un candidat a demandé la suspension du vote. Le préfet, qui est par ailleurs le président du bureau de vote, a justement rappelé qu’en l’absence d’irrégularités avérées, il ne pouvait accéder à une telle requête.
Selon le rapport circonstancié, le candidat, accompagné de ses partisans, a quitté les lieux, avant de revenir avec une demande adressée au chef de mission, lequel a opposé une fin de non-recevoir, n’ayant pas qualité pour annuler le scrutin.
Par la suite, des tentatives de perturbation du scrutin ont été enregistrées. Grâce à l’intervention rapide des forces de l’ordre, le vote s’est poursuivi normalement, et les actes de vandalisme envisagés ont été déjoués. Quelques auteurs présumés ont été interpellés. Le candidat malheureux a ensuite exprimé son mécontentement sur les réseaux sociaux.
Les documents officiels qui constatent le déroulement des élections consulaires dans toutes les provinces sont disponibles pour toute vérification. En outre, des dispositions sont prises pour identifier et poursuivre toute personne impliquée dans la production ou la diffusion de fausses informations ou de documents falsifiés visant à discréditer le processus électoral et les autorités administratives provinciales.
Mesdames et messieurs,
Depuis le lancement du processus, consciente de la nécessité de redynamiser la CCIAMA et, dans la droite ligne de la politique de réforme des services de l’Etat prônée par la Plus Haute Autorité de notre pays, la Commission électorale consulaire est restée attentive à toutes les revendications et préoccupations des électeurs et des candidats. À ce jour, seules trois requêtes en contestation ont été officiellement enregistrées, émanant de candidats des villes de Pala, d’Ati et de Moundou. De même, il nous est parvenu des informations faisant état de ce que, dans la ville de Mongo, le dépouillement a été fait en dehors du lieu du vote.
La Commission prend toutes les contestations au sérieux et tient à rappeler, avec insistance, aux candidats et aux électeurs, avec insistance que, conformément aux textes en vigueur, les requêtes doivent être adressées à la justice. Car ni le Ministre du Commerce et de l’Industrie, même en sa qualité de Président de la Commission électorale consulaire, ni aucune autre autorité administrative n’a le pouvoir d’annuler tout ou partie des opérations électorales. Seule l’autorité judiciaire est compétente pour se prononcer sur une contestation électorale consulaire comme le prévoit l’article 51 du Décret n° 962 portant statuts de la CCIAMA.
La Commission électorale est seulement compétente pour connaître des contestations relatives à l’établissement de la liste électorale comme l’indique l’article 51 du décret susmentionné.
En conséquence, nous appelons tous les candidats à user des voies légales pour faire valoir leurs droits et à s’abstenir de tout acte susceptible de troubler l’ordre public.
Aussi, pour des difficultés relatives à l’interprétation des textes encadrant l’éligibilité et la désignation des membres du Bureau, le processus électoral ou l’organisation et le fonctionnement de la CCIAMA, nous rappelons aux électeurs, aux candidats et à toute personne intéressée par ce processus que, seules les juridictions compétentes, dument désignées, sont compétentes pour donner un éclairage juridique sur des telles questions.
Enfin, en cas d’annulation partielle ou absolue du scrutin, seuls les électeurs légalement inscrits seront appelés à voter de nouveau tout comme il ne sera pas inscrit de nouveaux candidats.
La Commission électorale reste disponible pour fournir toute information utile à l’éclaircissement des faits, dans un souci de transparence, d’objectivité et de respect scrupuleux de la légalité.
Je vous remercie de votre aimable attention.
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