Raoul Savoy Rêve D’une CAN Avec Les Sao

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Raoul Savoy Rêve D'une CAN Avec Les Sao
Raoul Savoy Rêve D'une CAN Avec Les Sao

Africa-Press – Tchad. Désigné à la tête des Sao, Raoul Savoy a dirigé sa deuxième séance d’entraînement avec les joueurs locaux, une vingtaine de footballeurs convoqués pour préparer le premier match des éliminatoires contre le Ghana, début septembre. Dans un entretien exclusif, il nous dévoile ses ambitions pour le football tchadien.

L’entretien a failli être annulé à la dernière minute en raison d’un malentendu avec l’équipe de communication de la Fédération tchadienne de football. Finalement, tout est rentré dans l’ordre.

Raoul Savoy s’installe sur une chaise improvisée au bord de la piste d’athlétisme du stade Maréchal Idriss Déby Itno, le regard se perdant un instant vers les gradins et la pelouse encore vierge de match officiel.

Casquette vissée sur la tête, tee-shirt noir, pantalon assorti et crampons encore aux pieds, le technicien suisse sort d’une séance intense. La première, sous une pluie battante ; la seconde, dans une chaleur accablante. « Quand on est habitué à l’Afrique, on s’adapte vite. Les environnements changent, mais on trouve toujours ses repères », sourit-il. Son CV est marqué par de multiples expériences africaines: Cameroun, République centrafricaine, Guinée-Equatoriale…

Un bâtisseur en quête d’exploit

Choisi parmi 66 candidats, le Suisse de 52 ans a signé un contrat de deux ans le 14 août dernier. Ses ambitions sont claires: bâtir une équipe capable d’écrire l’histoire. « Je suis un bâtisseur. J’aime les projets qui fédèrent autour d’un objectif. Le Tchad a connu des résultats décevants, mais il y a un potentiel: un stade aux normes, une diaspora, des joueurs expatriés désireux de briller devant leur public », explique-t-il.

Son objectif phare: qualifier le Tchad pour la Coupe d’Afrique des nations 2027. Une première pour le pays de Toumaï, qui court après cet exploit depuis plus d’un demi-siècle. « J’aime les gros défis. On avance ensemble, on gravit la montagne, et une fois en haut, on profite de la vue », ajoute-t-il, en référence à son parcours avec d’autres sélections africaines et clubs.

Un test grandeur nature contre le Ghana

Avant cela, Savoy doit convaincre. Premier rendez-vous: le 4 septembre à N’Djamena, face au Ghana, pour les éliminatoires du Mondial 2026. Un véritable test pour celui que les supporters surnomment déjà le « Big Boss ». « L’urgence, c’est d’être bons sur ces quatre matches de qualification au Mondial. Ensuite, en 2026, on pourra bâtir sur cette base en vue de la CAN 2027 », précise-t-il.

Pour composer son groupe, Savoy insiste sur le profil plutôt que sur le talent brut: « Je cherche des joueurs capables de s’adapter à l’environnement. La base repose sur trois piliers: locaux, binationaux et expatriés. » Sa philosophie est claire: pas question de convoquer un joueur sans club, même si son nom fait rêver.

Patience et ambition

La mission est aussi psychologique. Il s’agit de réconcilier la sélection avec ses supporters, longtemps déçus par des éliminations précoces. « Les premiers signes seront visibles dans deux à trois mois. Je demande simplement de la patience », glisse-t-il d’une voix grave.

Savoy veut insuffler un nouvel ADN aux Sao: des joueurs sans complexe, capables de donner le maximum sur chaque match, avec énergie et humilité. S’il parvient à qualifier les Sao, son nom restera gravé dans l’histoire du football tchadien. Pour lui, ce n’est pas une course au record qui compte: « L’important, c’est de réussir collectivement. Le football est un sport d’équipe », rappelle-t-il, visant à réussir là où ses prédécesseurs ont échoué, à l’image d’Emmanuel Trégoat, l’un des rares entraîneurs européens à avoir dirigé les Sao.

« Le découragement, il y en aura forcément. Les attentes sont grandes, les expériences passées pèsent. Les gens rêvent déjà du match contre le Ghana. Mais il faut de la patience. Il faut se dire: nous allons les soutenir, en sachant qu’aucun miracle ne se fait du jour au lendemain. Par contre, nous devons montrer une image extrêmement positive. Ce qui m’inquiète vraiment dans ce monde du football, souvent trop émotionnel, c’est le manque de patience. », souligne-t-il.

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