Africa-Press – Tchad. La cérémonie de présentation et de dédicace de l’ouvrage « Ce que j’ai vu ! Manifeste de la rupture et du progrès » de Cabral Libii, candidat à l’élection présidentielle d’octobre prochain au Cameroun a lieu ce 4 septembre à la Maison de la culture Baba Moustapha.
Dense de ses 404 pages, l’ouvrage se veut un diagnostic sans concession de la situation du pays. « Le Cameroun est malade », affirme l’auteur, juriste de formation et leader du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN).
Selon lui, la corruption endémique, un héritage colonial mal digéré et un État centralisé qui »étouffe » ses citoyens constituent les »racines profondes » de cette crise. L’auteur qualifie d’ailleurs la corruption de « mère de tous les maux ».
Pour y remédier, le candidat à la présidentielle du 12 octobre prochain mise sur une volonté politique inflexible, portée par des dirigeants intègres, ainsi qu’une répression ferme et une refonte des services publics afin de restaurer la confiance citoyenne.
L’ouvrage revient également sur sa théorie du » fédéralisme communautaire », développée dès 2021. Dans un Cameroun qu’il décrit comme une « mini-Afrique » avec ses 250 groupes ethniques et ses multiples langues, Cabral Libii rejette l’État unitaire « vestige colonial » et propose une réorganisation en 30 Régions communautaires autonomes (RCA).
Au-delà des réformes institutionnelles, il insiste sur la nécessité de préserver l’africanité et de réaffirmer la souveraineté. Cabral appelle à codifier les traditions, instaurer une Chambre des Sages pour associer les anciens à la gouvernance et ancrer l’État dans des valeurs spirituelles. « Un État africain sans justice divine est une coquille vide », déclare-t-il.
Cabral Libii défend également une stratégie économique axée sur l’industrialisation et la transformation locale des ressources, avec pour objectif de générer des emplois massifs.
L’agriculture, selon lui, doit redevenir prioritaire à travers la gratuité des titres fonciers, la réforme des semences et la mise en place de coopératives. Son ambition, faire du Cameroun « le grenier de l’Afrique «.
La réforme de la sécurité et de la justice, la numérisation de la police, l’indépendance judiciaire, ainsi qu’une éducation débarrassée des relents coloniaux, centrée sur les langues locales et l’innovation, complètent ce projet de société.
Dans un contexte marqué par un chômage des jeunes avoisinant les 13 % et des inégalités grandissantes, ce manifeste se veut plus qu’un simple programme politique. Il s’agit d’un appel à un sursaut psychologique, invitant les Camerounais à passer « de la résignation à l’action ».
Âgé de 45 ans, arrivé troisième à la présidentielle de 2018, Cabral Libii se présente comme le héraut d’une rupture avec un système qu’il juge sclérosé. À travers ce livre-manifeste, il trace les lignes d’une alternative, un Cameroun libéré de ses chaînes, souverain et prospère.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Tchad, suivez Africa-Press
