recrudescence des conflits intercommunautaires, une préoccupation qui fait débat

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Africa-PressTchad. La problématique de la recrudescence des conflits intercommunautaires au Tchad a été au centre d’un grand débat vendredi, au siège de Wenak Labs. Les panelistes se sont penchés sur les questions de cohésion sociale, justice, comment ces conflits

Le Grand Débat est une initiative de l’ONG Nirvana. Il vise à promouvoir la culture du débat contradictoire et sans tabou en milieu jeune. Cinq panelistes ont pris part au débat : Maître Laguerre Dionro Djerandi, enseignant-chercheur à l’université de N’Djamena et avocat au barreau ; Maître Koudé Mbaïnaissem, président de l’association tchadienne La libre parole à la jeunesse (ATLPJ) et avocat au barreau, et Abakar Allamine Dangaya, président du Conseil national consultatif de la jeunesse (CNCJ).

Aux différentes préoccupations, le premier panelistes, Me. Laguerre estime que dans le conflit intercommunautaire, il y a plusieurs dimensions à souligner : la dimension politique, la dimension économique et la dimension sociale lorsqu’on cherche les causes, les origines dudit conflit. Il y a également le fait que dans les sociétés, existent des haines qui se développent soit par manque d’équité, soit par les discriminations, soit par la répartition inégale des ressources, soit par le népotisme. Me. Laguerre de poursuivre que, lorsqu’on ne valorise pas les compétences, ça créé des sentiments de frustration, les gens en veulent aux autres parce que telle communauté est plus valorisée par rapport aux autres.

Et d’ajouter que la justice de notre pays est une justice qui est en lambeaux. En lambeaux, parce qu’aujourd’hui, combien de tchadiens ont foi en la justice et veulent y aller pour régler leur problème ? Ils préfèrent régler leur problème autrement parce que la justice est corrompue. Pour lui, les conflits intercommunautaires peuvent être des conflits ethniques, claniques. Il évoque également le fait que “l’État a découpé à sa manière le territoire parce que certaines personnes ont voulu que ça se passe comme ça”.

Répondant aux questions posées, le deuxième panéliste Abakar Allamine Dangaya a quant à lui indiqué qu’il faut se pencher sur le concept même de ces conflits intercommunautaires. “Aujourd’hui, il faut voir le contexte historique de notre pays et dans ce contexte historique, on reconnait que, avant l’organisation administrative du Tchad, le pays a été déjà organisé d’une manière traditionnelle”. Il soutient qu’à cette époque, on avait des chefs traditionnels qui avaient leurs modes de résolution des conflits et ces modes marchaient très bien et à ce niveau.
Il n’y avait même pas de recrudescence des conflits quand ils réglaient leurs différends. Et maintenant, avec l’organisation administrative, on constate ces deux dernières années des recrudescences pointues.

Abakar Allamine Dangaya pense qu’il faut tout d’abord appliquer la Loi car la résolution des conflits par des arrangements est une bonne chose, mais il va falloir distinguer de ce qui est pénal. ​

Maître Koudé Mbaïnaissem,affirme que, nous sommes dans un État de droit et qui dit État de droit, dit des normes. Ce sont ces normes qui guident, qui sont en sorte les socles de l’État de droit. Pour lui, le Tchad est signataire de plusieurs instruments juridiques internationaux et a aussi édité des instruments juridiques internes.

Dans les instruments juridiques nationaux, Me. Koudé Mbaïnaissem donne l’exemple de la Constitution qui répartit les pouvoirs en trois catégories : législatif, exécutif, judiciaire. Il ajoute qu’on parle maintenant du 4ème pouvoir qui est la presse. Et tels que les pouvoirs sont répartis, chacun doit faire son travail dans son domaine déterminé.

Me. Koudé Mbaïnaissem révèle que la recrudescence des conflits intercommunautaires est dû à la défaillance de l’État. La coutume ne doit pas prendre le dessus sur la Loi, force doit rester à la Loi.

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