malgré la mort d’Idriss Déby, les rebelles ont été défaits

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Africa-PressTchadDes combats ont encore opposé militaires et rebelles jeudi 29 avril dans l’ouest du Tchad, l’armée assurant « avoir mis hors d’état de nuire » une colonne de rebelles – une information confirmée de source française. Le même jour, une mission de l’Union africaine est arrivée dans la capitale N’Djaména pour « examiner les stratégies visant à faciliter un retour rapide à l’ordre constitutionnel et à la gouvernance démocratique » après la prise du pouvoir par l’armée suite à la mort du président Déby le 19 avril.
La mort violente du président tchadien Idriss Déby Itno, le 19 avril, continue de faire l’objet de spéculations. Une version largement diffusée fait état d’une querelle interne à l’armée qui aurait mal tourné, laquelle serait liée à l’assassinat de la mère de l’opposant Yaya Dillo en 2020. Sans surprise, les autorités françaises ne la reprennent pas à leur compte et défendent le récit officiel d’une mort au combat. « Cette thèse est valable et valide » assure une source bien informée qui parle qu’une « action de feu contre le convoi du président Déby » lors d’une rencontre avec les rebelles du FACT. Un élément convaincant vient à l’appui de cette version : le fait que les « caciques du régime » ne se sont pas divisés après la mort de Déby et qu’ils ont fait montre d’une « vraie cohésion » depuis lors. Après la mort du chef, un règlement de compte interne aurait, selon toute vraisemblance, entraîné une plus large tuerie.

 

A Paris, on reste toutefois « préoccupé à plus d’un titre » par l’évolution de la situation au Tchad, ce « verrou stratégique au carrefour de plusieurs crises : la Libye, la République centrafricaine, le Sahel, Boko Haram et le Soudan ». Et ce, d’autant plus du fait de « l’implication personnelle de Déby dans la gestion de ces différentes crises ».

Lors de la visite du président Macron à N’Djaména pour les obsèques d’Idriss Déby, vendredi 23 avril, les nouvelles autorités ont « reconfirmé » leur engagement militaire au Sahel, en particulier l’envoi récent de deux bataillons (1 200 hommes) dans la région des « trois frontières » entre Mali, Niger et Burkina Faso. C’est un sujet essentiel pour la France.

Transition. Rassurées sur ce plan, les autorités françaises restent embarrassées par le coup d’Etat militaire qui a suivi la mort du président et elles insistent sur le fait qu’il s’agit d’une « période de transition » qui doit déboucher sur des « élections libres et démocratiques d’ici à dix-huit mois ». Mahamat, le fils d’Idriss Déby qui lui a succédé, « n’a pas vocation à chausser ses bottes » mais « à mettre en œuvre la transition » insiste-t-on à Paris. Mardi 27 avril, le président Macron a « condamné fermement la répression des manifestations au Tchad », alors que cinq personnes avaient été tuées.

Parallèlement à cette contestation démocratique, le régime doit faire face à des mouvements rebelles. La récente offensive du FACT (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad) a échoué. Selon des sources françaises, « il ne menace plus la capitale N’Djaména » et « la menace, telle qu’on l’a connue, a disparu ». Malgré la mort du président Déby, la colonne rebelle a bien été « neutralisée » par l’Armée nationale tchadienne (ANT).

On en sait d’ailleurs un peu plus sur le déroulé des événements. En provenance de la Libye, au nord, la colonne du FACT est descendue « très doucement » vers le sud, après un arrêt « au nord de Faya-Largeau ». Le FACT a « contourné le dispositif » mis en place pour l’arrêter et ce n’est qu’à « 3 à 4 heures de route » de la capitale, à proximité de Mao, dans la région du Kanem, que le premier contact a eu lieu avec « le dispositif d’interdiction » mis en place par l’ANT. C’est au cours de ces combats que le président Déby a été tué, mais le FACT aurait alors perdu « 50 % de ses capacités ».

Neutralisation. Le « reliquat » de la colonne rebelle s’est alors replié en direction du Nord-Ouest, vers le Niger, sans être poursuivi par l’armée tchadienne, sous le choc de la perte de son chef. Puis le FACT est repassé à l’offensive « avec 30 à 40 pick-up » et « 300 à 400 hommes ». L’armée tchadienne est « remontée les chercher » et les a « neutralisés » jeudi 28 avril. Il ne resterait plus qu’une dizaine de pick-up, fuyant vers le Nord, avec leur chef Mahamat Mahdi Ali.

La mort d’un président au combat illustre la spécificité de la politique tchadienne. Répondant à l’Association des chercheurs de la revue Politique Africaine (ACPA), l’universitaire Roland Marchal explique qu’un dirigeant comme Déby « est le chef pas simplement parce qu’il s’est fait élire ou qu’il a gagné des batailles, mais parce qu’il valide son courage physique en étant sur la ligne de front. C’est un élément essentiel pour que les combattants mènent le combat jusqu’au bout ». « La première question que pose un combattant pour juger d’une action est : le chef

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