Coût Des Routes En Mauvais État

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Coût Des Routes En Mauvais État
Coût Des Routes En Mauvais État

Africa-Press – Tchad. Chaque jour, des accidents se produisent, exacerbés par des chaussées criblées de nids-de-poule, des affaissements et une signalisation déficiente. Si la vitesse et d’autres facteurs jouent un rôle, l’état des infrastructures reste une cause majeure. En 2019, le taux de mortalité routière au Tchad était de 32,4 décès pour 100 000 habitants, contre une moyenne mondiale de 17,05. Cela place le Tchad nettement au-dessus de la norme mondiale, et cette tendance inquiétante est symptomatique de routes dangereuses et mal entretenues.

Qualité des routes: un retard structurel

Le Forum économique mondial évalue la qualité des routes tchadiennes à 1,9 sur 7 en 2019, contre une moyenne mondiale de 4,07. Ce score témoigne d’un réseau routier parmi les plus dégradés au monde. Selon des estimations régionales, les dépenses d’entretien au Tchad sont moins de la moitié du niveau requis dans les pays à faible revenu. On estime que seuls 200 USD par kilomètre sont investis sur le réseau principal, contre jusqu’à 6 000 USD/km dans des pays comme la Zambie.

Impact sur l’économie

Le mauvais état des routes alourdit les coûts pour les transporteurs: usure accrue des véhicules, réparations fréquentes, et retards. L’agriculture, moteur vital de l’économie tchadienne, pâtit fortement: difficultés pour acheminer les produits aux marchés, augmentation des prix pour les consommateurs vulnérables. Le Tchad est enclavé et dépend de ses routes pour assurer l’accès aux ports et aux échanges régionaux.

Les inondations fréquentes, notamment en 2022 où elles ont causé plus de 400 millions USD de pertes économiques, compliquent encore davantage la situation des routes. Chaque année, les accidents de la route coûtent des centaines de vies – avec un taux de mortalité de 32,4 décès pour 100 000 habitants, soit environ 6 000 morts par an si l’on rapporte ce chiffre à la population tchadienne (~19 millions). Sur le plan économique, les inondations de 2022, qui ont fragilisé encore davantage les routes, ont engendré plus de 400 millions USD de pertes.

Par ailleurs, le sous-financement chronique de l’entretien routier (seulement 200 USD/km investis, contre 6 000 USD/km dans des pays comparables) provoque une usure accélérée des véhicules et renchérit les coûts de transport. Ces surcoûts se répercutent sur les prix des denrées, aggravant l’insécurité alimentaire. Globalement, la Banque mondiale estime que dans les pays à faible revenu comme le Tchad, le déficit d’infrastructures coûte en moyenne 2 à 3 % du PIB chaque année – ce qui équivaut pour le Tchad à 300 à 450 millions USD perdus annuellement.

Autrement dit, entre pertes humaines, dégâts économiques et manque à gagner commercial, le mauvais état des routes coûte au Tchad plusieurs centaines de millions de dollars par an, tout en freinant durablement son développement.

La réponse envisagée: cap sur 2030

Le plan national « Tchad Connection 2030 » vise à lever 30 milliards USD d’investissements publics et privés, dont une grande part sera consacrée aux infrastructures routières, pour stimuler une croissance annuelle de 8 % entre 2025 et 2030. Le FMI soutient cette orientation via un programme de prêt de 625 millions USD, destiné à appuyer la stabilité budgétaire et renforcer les infrastructures.

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