Africa-Press – Togo. A travers un message rendu public ce 26 mai 2025, la Conférence des Evêques du Togo (CET) a réagi sur la situation sociopolitique du Togo marquée par une comédie constitutionnelle orchestrée par Faure Gnassingbé pour s’éterniser au pouvoir. Les Evêques du Togo ont dénoncé sans langue de bois un changement de constitution qui fait peser de graves risques sur le pays.
Saisissant l’appel à la paix lancé par le nouveau pontife Léon XIV, les Evêques du Togo ont, à l’entame de la préparation de la Pentecôte, envoyé à l’endroit du peuple togolais un message intitulé « Ne résistons pas à l’Esprit ».
Cette publication qui intervient moins d’un mois après le théâtre politique mis en scène par Faure Gnassingbé et sa minorité pour tenir un peu plus l’image du Togo, interpelle vertement le régime RPT/UNIR décidé à violer perpétuellement « l’esprit de la Constitution » votée par le peuple en 1992.
Si tant est vrai que la voix du peuple est la voix de Dieu, il faut comprendre que cet appel de la CET à ne pas « résister à l’Esprit » est un appel à écouter l’esprit du peuple.
Les Evêques ne sont d’ailleurs pas passés par quatre chemins pour exprimer une énième fois leur « profonde inquiétude face à l’évolution de la situation sociopolitique » du Togo. Il leur a paru important de rappeler à l’opinion nationale et internationale l’appel lancé à Faure Gnassingbé de surseoir à promulguer une nouvelle constitution adoptée par une Assemblée nationale en fin de mandat. « Hélas, ces appels n’ont pas été pris en compte », constate la CET.
Pendant que le régime RPT/UNIR s’illusionne dans une propagande de sa 5ème République imposée sans aucun dialogue national, la Conférence des Evêques a mis à nu l’état d’esprit réel des Togolais: « Fortes crispations, lourdeurs dans les cœurs, frustrations générales provoquées par des conditions de vies précaires ».
Partant de ce constat, les Evêques tirent la sonnette d’alarme: « le pays court un risque en couvrant les frustrations car une Nation ne se bâtit pas durablement sur le silence imposé, sur la peur suscitée et entretenue, sur le mépris de la voix de son Peuple ou encore sur un entêtement à faire croire au Peuple, le contraire du vrai ».
Et d’ajouter: « les peurs et les frustrations tues, se muent en actes désespérés, et les colères muettes deviennent des déflagrations imprévisibles ».
Au regard de cette situation périlleuse, la CET lance une nouvelle fois un appel aux autorités de prendre conscience du malaise grandissant au sein de la population, de prendre en considération et avec respect la voix du Peuple et d’engager avec discernement un processus d’apaisement à travers la tenue d’un dialogue franc, sincère, inclusif et constructif.
Quant au peuple souverain, la Conférence des Evêques saluant sa maturité et sa résilience en dépit des épreuves, n’a pas manqué de lui faire comprendre que l’œuvre de l’Esprit de la Pentecôte, c’est également de « sortir de ses peurs, de ses tiédeurs, de ses enfermements et de ses errements pour porter la lumière là où règnent encore l’ombre et le doute ».
Il faut noter que cette sortie, on ne peut plus claire, des Evêques de l’Eglise Catholiques du Togo tombe comme une massue sur le fragile château de carte que se construit Faure Gnassingbé à travers une 5ème République totalement intenable.
Et reste à savoir si Faure Gnassingbé ou même les responsables de RPT/UNIR qui aiment occuper les 1ères place dans les temples vont se soumettre aux Evêques ou plutôt demeurer dans leur position de « résistance à l’Esprit ».
Kossi Lamba
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