Africa-Press – Togo. Dans une déclaration solennelle rendue publique depuis Paris le 4 juin 2025, cinq avocats togolais regroupés au sein du Collège Avocats pour la Démocratie, l’État de droit et les Droits de l’Homme dénoncent avec force les violations graves et systématiques des droits humains au Togo. Rappelant les exactions et scandales restés impunis sous le régime de Faure Gnassingbé, ils appellent la société togolaise à rompre le silence, à refuser la peur et à s’engager pour la justice, la liberté et la fin de la dictature.
COLLÈGE AVOCATS POUR LA DÉMOCRATIE, L’ÉTAT DE DROIT ET LES DROITS DE L’HOMME
DÉCLARATION
Le peuple togolais a droit à la liberté, à la justice et au bien-être !
Nous, avocats réunis au sein du Collège Avocats pour la Démocratie, l’État de droit et les Droits de l’Homme, fidèles à notre serment de défendre avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité, élevons la voix pour dénoncer avec la plus grande fermeté les violations graves, systématiques et impunies des droits de l’Homme au Togo.
Depuis près de soixante ans, le peuple togolais est accablé par un régime qui a fait de la violence, de la peur, du mépris et de la déshumanisation, un mode de gouvernance.
Nous n’oublions pas !
Nous n’oublions pas le carnage de 2005: plus de 500 morts selon l’ONU, à l’entame du pouvoir de Faure Gnassingbé, imposé dans le sang après la mort de son père. Ces crimes restent impunis à ce jour, et les victimes privées de vérité, de justice et de réparation.
Nous n’oublions pas le scandale Petrolgate, lié aux nombreux détournements de fonds publics dans la commande des produits pétroliers ; le rapport d’audit du fonds de riposte et de solidarité Covid-19 (gestion 2020) ; les malversations financières dans la gestion des comptes des CAN 2013 et 2017 ; les actes de corruption relevés dans le processus de concession du Port autonome de Lomé, entre autres. Tous ces faits révèlent un système de prédation où des milliards de francs CFA ont été détournés sans aucune suite judiciaire.
Nous n’oublions pas Kpatcha Gnassingbé, frère de Faure Gnassingbé, détenu depuis plus de 15 ans dans des conditions inhumaines, en violation flagrante des décisions de la Cour de justice de la CEDEAO et du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire. Il n’est pas seul: des dizaines de prisonniers politiques, y compris des militaires de la République et des militants du Parti National Panafricain (PNP), croupissent en prison pour avoir simplement exercé une liberté constitutionnelle ou exprimé leurs désaccords avec un mode de gouvernance chaotique.
Nous n’oublions pas les incendies des grands marchés de Lomé et de Kara, orchestrés par le régime de Faure Gnassingbé, pour tirer prétexte et justifier l’arrestation de responsables du Collectif Sauvons le Togo.
Nous n’oublions pas l’affaire dite Tigre Révolution, où de jeunes activistes ont été enlevés, humiliés, torturés et placés sous écrou, pour avoir osé rêver d’un Togo libre.
Nous dénonçons avec la plus grande vigueur l’enlèvement récent de deux activistes des droits de l’homme de la société civile, Sitchope Honoré SOKPOR (dit Affectio) et Essowe Narcisse TCHALLA (dit Aamron), par des forces de sécurité à la solde de Faure Gnassingbé, et dont le sort demeure incertain à ce jour.
Nous dénonçons et condamnons avec fermeté le musellement de la presse, les interdictions et répressions des réunions et manifestations publiques d’opposants et de la société civile.
Le Collège Avocats pour la Démocratie, l’État de droit et les Droits de l’Homme se penchera sur ces cas individuels, afin que les auteurs en répondent devant la loi.
Le droit, au Togo, est foulé au pied ! La justice est instrumentalisée ! La corruption, la peur et la violence sont utilisées comme méthode de gouvernement !
Ce silence imposé à la société togolaise n’est plus tenable et ne peut être accepté
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