Africa-Press – Togo. Un enfant est mort lundi à Saint-Quentin (Aisne) après une intoxication alimentaire sévère, et six autres cas ont été recensés dans la même zone, sans que la cause de la contamination puisse être immédiatement identifiée, a annoncé mercredi la préfecture.
Âgé de 12 ans, l’enfant décédé a succombé à un syndrome hémolytique et urémique (SHU), « complication rare qui se caractérise notamment par une insuffisance rénale aiguë », écrit la préfecture de l’Aisne dans un communiqué.
Qu’est-ce que le syndrome hémolytique et urémique (SHU) provoqué par E. coli?
Lorsqu’une personne est infectée par des souches entérohémorragiques, ces dernières produisent, dans l’intestin, une puissante toxine (shiga-toxine), qui attaque les cellules intestinales (diarrhée sanglante). En outre, la toxine est capable de passer dans le sang et de pénétrer dans plusieurs types de cellules: certaines cellules rénales, ce qui conduira à l’insuffisance rénale, voire certaines cellules cérébrales, ce qui provoquera des troubles neurologiques.
Le mode opératoire de la bactérie a été décrit: les cellules attaquées possèdent en effet un récepteur auquel peut se lier la toxine. Une fois dans la cellule, celle-ci se fixe sur un élément de la machinerie moléculaire (ribosome) et empêche la synthèse des protéines. C’est la mort des cellules (apoptose)..
« Six autres enfants, résidant également à Saint-Quentin ou dans les environs, ont été pris en charge aux urgences du centre hospitalier de Saint-Quentin entre le 13 et le 18 juin pour symptomatologie digestive sévère (diarrhées sanglantes), dont trois présentent un SHU », poursuit la préfecture.
Santé publique France (SPF) et l’Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France mènent des investigations pour identifier l’origine des contaminations.
Des analyses biologiques ont été lancées pour déterminer si les souches bactériennes ayant infecté chaque enfant « présentent des caractéristiques similaires entre elles ».
Selon les premiers éléments de l’enquête rapportés par la préfecture, ces sept enfants n’ont pas pris de repas en commun, ne fréquentent pas tous les mêmes collectivités et les sources d’approvisionnement alimentaire de leurs familles sont multiples.
Maladie infectieuse rare, « le plus souvent d’origine alimentaire », le SHU survient dans la plupart des cas comme complication d’une intoxication à une bactérie de la famille des Escherichia coli (E. coli), souligne le communiqué, appelant les parents à composer le 15 si leur enfant présente des diarrhées sanglantes.
Quels sont les symptômes du SHU?
L’infection donne lieu à des diarrhées banales ou évolue vers des diarrhées sanglantes. Au début de la contamination le malade peut être pris de vomissements. De plus apparaissent des douleurs abdominales, accompagnées ou non de fièvre légère. Ces symptômes sont sensibles entre 3 et 4 jours après la contamination, mais selon l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail), cette durée d’incubation peut être bien plus courte (2 jours) ou bien plus longue (12 jours).
Un malade est contagieux pendant une semaine, mais chez les enfants ce délai peut s’allonger. Il est par ailleurs possible d’être porteur sain de ces souches bactériennes. Les symptômes disparaissent assez rapidement, entre 5 et 12 jours après l’infection, et moins de 10% des personnes infectées développent des formes graves. Le SHU conduit dans 50% des cas à une insuffisance rénale, dans 25% des cas à des complications neurologiques. En France, dans 1% des cas le malade ne survit pas à l’infection, ce patient étant souvent un enfant de moins de 15 ans.
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