Africa-Press – Togo. La forte averse qui s’est abattue sur Brazzaville aux premières heures de la matinée du samedi 14 juin a provoqué d’importants dégâts, tant humains que matériels. Partout dans la ville, c’est la désolation. Dans une agglomération urbaine souffrant d’un déficit criant en infrastructures routières et où la plupart des canalisations d’évacuation des eaux sont obstruées, le pire était malheureusement prévisible. D’autant plus qu’en aval, aucune mesure efficace n’a été prise par les autorités publiques pour prévenir une éventuelle catastrophe. Chaque année, la même rengaine se répète: érosions, inondations, effondrement de murs, destructions de chaussées, glissements de terrain… autant de scènes apocalyptiques devenues le lot quotidien des Brazzavillois en saison des pluies.
Le bilan de cette pluie diluvienne est particulièrement lourd. Plusieurs pertes en vies humaines ont été signalées dans divers arrondissements de la capitale. Dans les quartiers Ngamakosso, Petit-Chose et Mikalou, des décès sont survenus, causés notamment par des courants d’eau mêlés à du sable mouvant. Des inondations ont également été constatées à Mikalou et aux abords de l’hôpital de référence de Talangaï, où les riverains de la rivière Tsiémé ont vu les eaux pluvieuses s’infiltrer dans leurs habitations, atteignant parfois plus de cinq mètres de hauteur. Dans certains quartiers, comme Devala, des maisons ont été littéralement emportées, tandis que des biens matériels ont été submergés par une eau jaunâtre mêlée de boue. Au quartier Petit-Chose, des cas de décès ont aussi été rapportés. La liste des sinistres est loin d’être exhaustive, tant des situations similaires ont été observées dans d’autres secteurs de Brazzaville.
Au quartier Devala, un père de famille octogénaire, impuissant face à l’écoulement des eaux qui ont envahi sa maison, reste hanté par ce spectacle désolant plusieurs heures après la fin des pluies. L’affliction est à son comble dans ce quartier régulièrement confronté aux débordements des eaux pluviales. Certains habitants ont dénoncé les travaux publics d’aménagement sous le viaduc, dont les canalisations en construction ont cédé sous la pression des eaux provenant de quartiers voisins, inondant ainsi Devala, situé en bordure du fleuve Congo.
Sur les avenues de l’Union Africaine, entre les arrêts « Capitaine » et « La Ferme », la chaussée a été submergée par les eaux pluvieuses, contraignant véhicules et passants à traverser des zones inondées. Certains piétons ont préféré emprunter des passerelles de fortune, érigées moyennant un droit de passage variant entre 50 et 100 FCFA, afin d’éviter de marcher dans les eaux de la rivière Tsiémé, sortie de son lit. Sur la route de la Tsiémé, vers le pont, à proximité de la Direction des Sapeurs-Pompiers, les eaux ont également envahi la chaussée, obligeant les usagers à recourir aux motos de marque Kavaki, devenues un moyen de transport improvisé.
La circulation a été ralentie sur le tronçon de l’avenue de l’Union Africaine compris entre l’arrêt Capitaine et La Ferme, en raison des eaux de la rivière Tsiémé débordant sur la chaussée. Les piétons ont eu beaucoup de difficultés à progresser. Dans ce contexte, certains se sont proposés de porter sur leur dos ceux qui refusaient de mouiller leurs pieds, moyennant une rémunération en pièces de monnaie. D’autres ont érigé des passages de fortune pour faciliter le déplacement des passants. C’est la désolation pour cette partie de la population.
Après la pluie, les tracasseries sont devenues le quotidien des habitants. Au rond-point de Mikalou, les amas de sable déposés sur le macadam ont provoqué d’importants embouteillages. Dans ce secteur, la patience était de rigueur pour les conducteurs de véhicules personnels comme pour ceux des transports en commun.
Le rétablissement des voiries urbaines, le débouchage et la construction de canalisations destinées à faciliter l’évacuation des eaux contribueront sans nul doute à éviter que les sinistrés de la pluie du 14 juin à Brazzaville ne subissent à nouveau de tels dégâts.
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