Africa-Press – Togo. En dépit d’une répression sanglante qui a coûté la vie à au moins sept personnes lors des manifestations des 26, 27 et 28 juin derniers, la contestation contre le régime de Faure Gnassingbé ne faiblit pas. Une nouvelle vague de mobilisation populaire est annoncée à partir du 1er juillet, portée par des appels lancés depuis la diaspora.
Baptisée « Opération Ninja », cette nouvelle forme de protestation repose sur des actions spontanées et décentralisées. Selon ses initiateurs, il s’agira notamment de barricader des voies publiques ou de répliquer aux enlèvements de manifestants à domicile, par des actions coordonnées.
Une colère persistante portée par la diaspora
À l’origine de ce nouvel appel figure plusieurs figures de la diaspora togolaise, dont l’artiste Zaga Bambo, soutenue par un réseau d’activistes numériques. Ces derniers affirment vouloir maintenir la pression jusqu’au départ du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.
« Nous n’allons plus indiquer de date ni de lieu précis. Nous allons exprimer notre colère à notre manière, jusqu’à la démission de Faure Gnassingbé », a déclaré Togbevi Kpessé, lundi, dans un direct.
Face aux menaces judiciaires du gouvernement togolais à la rencontre des membres de la diaspora incitant aux manifestations, les militants disent assumer pleinement leurs positions. La blogueuse connue sous le nom de Gemy a même répliqué: « Je vous donne deux semaines. Sinon, c’est moi qui déposeai plainte contre vous ici en Allemagne. »
Les manifestations précédentes ont entraîné la mort de sept personnes, dont deux jeunes de 12 et 16 ans, retrouvés dans les lagunes de Lomé. Si les autorités évoquent des cas de noyade, la société civile et plusieurs partis d’opposition dénoncent cette version officielle comme une tentative de dissimulation.
La situation au Togo suscite une inquiétude grandissante sur le continent. Toutefois, le silence persistant des institutions régionales, notamment la CEDEAO, reste fortement concerné par les acteurs de la société civile, qui craignent une banalisation des violences d’État.
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