Africa-Press – Togo. Ancienne ministre des Armées et figure politique connue du paysage togolais, Mme Essossimna Marguerite Gnakadé est sortie de son silence, ce samedi, à travers une déclaration poignante dans laquelle elle exprime sa consternation face aux violences récentes survenues dans le pays, notamment les 6, 26, 27 et 28 juin 2025. Dans son message empreint d’émotion et de fermeté, elle appelle à la responsabilité des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et affiche un soutien clair à la jeunesse et à la diaspora togolaises.
« Je m’incline devant la mémoire des vaillants Togolais tombés », écrit-elle d’entrée de jeu, tout en adressant ses vœux de rétablissement aux blessés. Mais très vite, l’ancienne ministre se montre plus incisive: elle condamne sans ambiguïté la répression menée contre les manifestants, décrivant des citoyens « les mains nues », descendus dans les rues pour revendiquer des conditions de vie meilleures et davantage de libertés.
En tant qu’ex-ministre en charge des Armées, Mme Gnakadé s’adresse particulièrement aux FDS, les exhortant à « prendre la pleine mesure de la situation actuelle » et à « agir en toute responsabilité ». Elle les met en garde contre toute infiltration de milices dans leurs rangs, des pratiques qu’elle qualifie de dangereuses pour la mission républicaine des corps habillés.
« Vous êtes les garants de la sécurité de tous, et non des instruments d’intérêts obscurs », insiste-t-elle, en un message fort à l’endroit de l’armée et de la police.
Mme Gnakadé ne tarit pas d’éloges pour la jeunesse togolaise, aussi bien au pays que dans la diaspora. Elle salue leur engagement, leur courage et leur détermination à faire émerger « un Togo nouveau, profondément transformé ». À la diaspora, elle adresse une gratitude appuyée, soulignant que « l’exil n’est pas un oubli », et que l’amour pour la patrie reste intact malgré les kilomètres.
Dans la dernière partie de sa déclaration, l’ex-ministre exprime son inquiétude face à un pouvoir qu’elle juge contradictoire, dénonçant un discours de paix qui contraste avec une violence tolérée, voire encouragée. Elle questionne l’impunité apparente de ceux qui sèment la peur, et s’interroge: « Qui les soutient? Qui les protège? »
Un questionnement qu’elle considère comme un appel à la conscience nationale, face à ce qu’elle qualifie de « sentiment d’hypocrisie, de trahison, et surtout, de mépris envers le peuple togolais ».
Malgré ce tableau sombre, Mme Gnakadé conclut sur une note d’espérance. Dans un ton presque prophétique, elle affirme: « Un nouveau jour se lèvera bientôt », comme pour rappeler que le combat pour la liberté et la dignité du peuple togolais est en marche.
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