John Mahama Se Moque De Faure Gnassingbé Au Ghana

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John Mahama Se Moque De Faure Gnassingbé Au Ghana
John Mahama Se Moque De Faure Gnassingbé Au Ghana

Africa-Press – Togo. La longévité au pouvoir n’est pas l’agenda de certains chefs d’Etat en Afrique. Dans la sous-région ouest-africaine, le Togo continue d’être l’exception où le régime Gnassingbé peine encore à rompre avec ses réflexes hérités de l’ère précoloniale. Au Ghana, le débat sur un éventuel troisième mandat a récemment refait surface. Interpellé sur la question, le président Dramani Mahama a balayé les spéculations d’un trait d’humour mis empreinte de fermeté: « Regardez-moi bien en face, est-ce que j’ai l’air d’un chef suprême? ».

Le président ghanéen John Mahama a rejeté les allégations selon lesquelles il aurait l’intention d’utiliser son mandat actuel pour faire adopter des amendements constitutionnels qui lui permettraient de briguer un troisième mandat présidentiel.

Lors d’une rencontre avec les médias à la Jubilee House ce 10 septembre, il a déclaré: « En d’autres termes, pour paraphraser le professeur Atta Mills, ai-je l’air d’un chasseur de chats? Ai-je l’air d’un chef suprême? Je suis un démocrate pur. Et même lorsque nous avons obtenu les deux tiers des sièges au Parlement, j’ai affirmé que nous n’allions pas l’utiliser pour bafouer la minorité et que nous donnerions à la démocratie l’occasion de s’épanouir. Nous savons donc que nous n’avons pas l’intention d’utiliser cette majorité des deux tiers pour écraser notre démocratie. »

Il est de notoriété connue qu’au Ghana la Constitution de 1992 limite les mandats présidentiels à un maximum de deux mandats de quatre ans. John Mahama ayant accéder au pouvoir dans un premier temps à la suite de la mort de l’ex président John Atta Mills, ensuite élu président de 2013 à 2017. 8 ans après le règne du NPP au pouvoir, il a repris les rênes du pouvoir en 2025, ce qui complète les deux mandats octroyés par la constitution du pays.

John Mahama a donc réitéré son engagement en faveur de la démocratie, ajoutant que les tentatives visant à affaiblir les institutions à des fins politiques compromettent les progrès démocratiques du Ghana et n’est pas du ressort de son parti NDC.

Pendant ce temps dans la sous-région, presque tous les pays ont adopté cette vision de limitation de mandats présidentiels à deux à l’exception du Togo et de la Côte d’Ivoire. Tous les voisins du Togo ont expérimenté des alternances politiques d’une manière ou d’une autre, tandis que le régime Gnassingbé, au pouvoir depuis 1967, a de la difficulté à tourner la page des pratiques héritées des premières décennies post-indépendance.

Au Bénin, pays qui a déjà connu plusieurs alternances, l’actuel président de la République Patrice Talon dont le second mandat finit en 2026, a d’ores et déjà indiqué en toute clarté qu’il ne briguera pas un troisième mandat et a révélé le nom de son dauphin, Romuald Wadagni.

Au Burkina, après le renversement du pouvoir de Blaise Comparé en 2014 après 27 ans au pouvoir, le pays a connu la transition de Michel Kafando, ensuite un président élu en la personne de Roch Marc Kaboré.

Ce dernier a été renversé en janvier 2022 à la suite d’un coup d’état orchestré par le lieutenant Colonel Sandaogo Damiba. Il n’a pas fait long feu, il sera vite remplacé par le capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022 par un autre coup d’Etat. Il dirige donc le pays depuis lors.

Au Togo, l’alternance démocratique ne figure pas dans l’agenda du régime Gnassingbé au pouvoir depuis 1967. 58 ans que cette famille a pris en otage le pays.

Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2025, a donc trouvé l’ingénieuse idée de changer la constitution qui a été effectif en mai 2024. Un an après, il se fait élire Président du Conseil des ministres, un poste nouvellement créé qui cumule les pouvoirs d’État sous la nouvelle Constitution parlementaire du pays, avec à sa tête un président pantin en la personne de Jean-Lucien Savi de Tové qui n’a pratiquement aucun pouvoir.

Toutes ces manigances du régime RPT/UNIR au Togo pour prolonger la dynastie des Gnassingbé. L’histoire et les peuples ne retiennent malheureusement rien de bon des assoiffés du pouvoir dans ce pays.

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