Africa-Press – Togo. La 5ème République de Faure Gnassingbé est visiblement celle de la récompense et de la mise en confort de la minorité qui l’aide à piller les ressources du Togo. Depuis quelques semaines, les signes sont plus qu’évident: les mêmes personnes sont simultanément ministre et député, ou ministre et maire, ou encore sénateur ministre, etc.
Lorsque Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir par la force et dans un bain de sang en 2005, il a réussi à tromper une partie de l’opinion nationale et internationale par son discours: « Lui, c’est lui (parlant de son père feu Eyadema Gnassingbé son prédécesseur ndlr) et moi, c’est moi ».
Pour mieux étayer sa supercherie, il est allé dénicher des noms qu’on dit avoir travaillé dans les organismes des Nations Unies. Mais ces personnes ont finalement montré leur incompétence aux Togolais, se préoccupant plus à voler les richesses du pays.
Le seul qui a pu montrer sa disponibilité à servir les intérêts nationaux était Gilbert Houngbo, Directeur pour l’Afrique du PNUD à qui il confie le poste de Premier ministre en septembre 2008. Ce dernier, s’étant rendu compte de la supercherie, démissionne en 2012, soit 4 ans plus tard.
En 2025 Faure Gnassingbé qui, connut le fauteuil présidentiel par le biais d’un toilettage constitutionnel, se maintient au pouvoir par le truchement d’un changement unilatéral de la constitutionnel pour passer de Président de la République à Président de conseil des ministres. Faure Gnassingbé entérine ainsi sa volonté de demeurer au pouvoir à vie.
Près de six (06) mois après son investiture à son nouveau poste, il n’est pas arrivé à trouver de nouvelles têtes ni au plan national ni sur l’échiquier international pour donner une illusion de changement ou de rupture avec le bilan d’échec de ses 20 années de règne.
C’est donc avec la vieille garde, sa petite minorité qui continue de piller les ressources du Togo que Faure Gnassingbé pourvoit aux différents postes de sa 5ème République. Les postes étant nombreux, la minorité très restreinte, les Togolais assistent, hébétés, depuis plusieurs semaines à des tours de passe-passe avec les mêmes personnes à plusieurs postes de la république.
Faure Gnassingbé et sa minorité méconnaissant totalement les principes élémentaires de démocratie, rempilent sans vergogne aux fonctions électives et nominatives. La nouvelle trouvaille du régime RPT/UNIR est de cumuler les postes de ministre et député, ou encore ministre et maire, sénateur et ministre, ou encore Directeur de société d’Etat et maire, etc.
Au-delà des conflits d’intérêts dont Faure Gnassingbé ne se préoccupe guère, on note un enracinement de cette minorité dont il s’est entouré depuis 20 ans.
Kodjo Adedze, Le Président du parlement qui a nommé Faure Gnassingbé, Président du conseil des ministres est lui-même plus tard nommé ministre par Faure Gnassingbé.
L’ex présidente de l’Assemblée Nationale, Mme Tségan, entre temps, devenue maire dans sa localité, est parachutée à la tête de l’Office Togolais des Recettes.
Un certain Sélom Klassou, ministre sous feu Gnassingbé Eyadéma et premier ministre (2015 – 2020) sous le fils, est rappelé au sommet de l’Assemblée Nationale.
Les exemples de ce tour de chaise musicale que Faure Gnassingbé a institué au sommet de l’Etat pour récompenser sa petite minorité et continuer à piller le Togo, sont légions. Certains observateurs s’étonnent que le désormais « Président du conseil des ministres » ne puisse pas introduire une apparence de renouvellement en puisant au sein de la jeunesse de sa famille politique.
Pour d’autres, Faure Gnassingbé, à travers les nominations auxquelles il procède, ne fait que confirmer l’idée qu’il ne peut plus rien apporter aux Togolais.
L’unique préoccupation de Faure Gnassingbé et sa minorité est de conserver le pouvoir et ses privilèges, ceci même s’il faut ôter la vie à des jeunes contestant ce système d’accaparement des richesses de la nation et jeter en prison de milliers d’autres.
Kossi Lamba
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