Africa-Press – Togo. Il ne fallait que ça, brandir un contexte d’insécurité pour se donner un peu de souffle. Mais pour combien de temps ? Car, panique et cafouillage ont été observés à bord de l’équipage RPT-UNIR dès l’instant où le meeting du 25 juin de la DMK prenait l’allure d’un événement national.
Vite, à défaut de la covid, les préposés du régime du très contesté Faure Gnassingbé ont dû recourir à la menace terroriste pour interdire le grand meeting de la DMK.
Mais, ce n’est que partie remise, soutiennent la DMK et son champion Agbéyomé Kodjo qui maintiennent toute la pression sur le régime Faure Gnassingbé, donnant un nouveau rendez-vous au peuple sur le 16 juillet à Lomé. M ercredi, 22 juin.
Il est 20h à Lomé, précisément au quartier Bè Kondjindji dans la commune Golfe 1 où devrait se tenir le 25 juin, le meeting de la DMK, un simple rassemblement politique qui finalement prit l’allure d’un évènement étendu à l’échelle nationale, voire internationale, car la diaspora s’y est mêlée.
En effet, la dimension nationale et internationale qui se dessinait dans la tenue de ce meeting de la DMK, vu l’engouement du peuple, vu l’engagement des acteurs politiques locaux et la détermination des diaspora togolaise et africaine contre les dictatures du continent, tout cela semble alors donner le tournis à Faure Gnassingbé, à ses plus proches collaborateurs sans oublier les apparatchiks du régime.
Il fallait donc vite agir, sauver le pouvoir RPT-UNIR en évitant le remake du 19 août 2017, soit le jour où le peuple togolais a peut-être manqué la baraka pour définitivement faire tomber l’hydre cinquantenaire.
Alors, dans leurs grosses inquiétudes qui les astreignent à nouveau à faire des calculs, bref dans leurs éternelles préoccupations à ne jamais laisser le fauteuil présidentiel ─ Papa nous a dit si le pouvoir nous échappe, nous allons lui courir après sans jamais le rattraper ─ Faure Gnassingbé et ses amis tentent le tout pour le tout pour éviter à nouveau de frôler le pire comme en 2017 afin d’honorer leur engagement selon lequel, « il n’y aura plus de 19 août au Togo ».
Ainsi, ils réfléchissent longuement et peuvent enfin s’écrier : eurêka (nous avons trouvé). Au journal de 20 heures du 22 juin 2022 sur la Télévision nationale (TVT), le ministre de la sécurité et de la protection civile, le General Yark Damehame fait lire un communiqué interdisant le meeting de la DMK.
Évoquant le « contexte sécuritaire national très préoccupant marqué notamment par une volatilité et une imprévisibilité notoire », le ministre soutenait dans son communiqué que « l’organisation d’une telle manifestation est de nature à compromettre les efforts pour préserver l’ordre public et la sécurité nationale ».
Aussi aura-t-il fait passer l’information selon laquelle, il dispose « des renseignements de dernières minutes » peu favorables à la tenue du meeting.
Or, du fait d’une série d’activités politiques appelées et soutenues par l’opposition, puis interdites par le régime à travers des ruses et subterfuges, la DMK est restée dubitative sur les arguments avancés par le ministre Yark pour interdire son meeting.
« La DMK tient à rassurer le peuple togolais que l’interdiction du meeting du 25 juin, avec l’invocation des arguments alambiqués qui ne convainquent personne, ne fait que renforcer notre notoriété de première force politique au Togo et marque incontestablement une victoire d’étape pour notre libération nationale et définitive de la gouvernance de prédation et de gangstérisme qui affame et tue les Togolais », déclarent les responsables de ce regroupement de partis politiques et de mouvements de la société civile.
Toutefois, poursuivent-ils, « pour ne pas exposer la vie et l’intégrité physique des Togolais devant cette attitude d’irresponsabilité et d’aveux d’incompétence des autorités en charge de la sécurité et de la protection des citoyens », les responsables de la DMK, lors de leur conférence de presse du 23 juin 2022, « ont jugé nécessaire de ne pas tomber dans le piège apparent, machiavélique et suicidaire de ce régime dictatorial assoiffé de sang pour se pérenniser », liton dans le communiqué sanctionnant la conférence de presse.
En conséquence, se fondant sur les propos des autorités en charge de la sécurité qui disent observer et surveiller les données sécuritaires du pays, la conférence des présidents de la DMK décide de reporter le meeting du 25 juin sur le 16 juillet prochain au même endroit, soit à Bè Kodjindji dans la commune Golfe1.
Car, pour la DMK, c’est le moment pour le peuple togolais de rester debout et demeurer vigilant pour éviter tous les pièges de l’ennemi qui perd ses repères et cherche désespérément des complices dans ses manœuvres de diversion.
La victoire finale est tout proche, assurent-ils, se justifiant par la pression qui pèse aujourd’hui, sur l’oppresseur La peur a changé de camp Cette petite phrase a été lâchée jeudi dernier par Naboudja Bouraïma, le porte-parole de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK).
Confirmant la victoire d’étape dans leur courageux combat contre le régime, une lutte sans répit pour l’instauration de la démocratie, la paix et l’État de droit au Togo, Naboudja ne comprend alors pas les agissements du gouvernement togolais dont certains membres ne savent plus où donner de la tête depuis l’annonce du meeting du 25 juin qui tend à devenir une affaire nationale.
Entité politique sous-estimée par « le régime tétraplégique » qui bon an mal an se croyait « Grand », la DMK depuis son appel au peuple togolais pour une mobilisation patriotique et citoyenne contre « une gouvernance basée sur le mensonge et la corruption, la duplicité, la promotion de la médiocrité et du népotisme… », eh bien depuis lors, dame Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et les siens ne cessent d’égrener à longueur de journée des soutiens de toutes parts.
Leaders politiques et religieux, diaspora togolaise et africaine et ses cadres, militants ou sympathisants des partis ou mouvements politiques proches de la DMK, hommes et femmes…, soit les peuples du Togo, d’Afrique et d’ailleurs, tous sont acquis à la cause de la DMK, mordus par la noble cause pour la libération du Togo du joug de la minorité qui le régente depuis bien d’années. Ils ont tous, de diverses manières, apporté leurs soutiens à l’organisation et surtout à la réussite du meeting du 25 juin.
Meeting contre la vie chère certes, mais c’est aussi un meeting qui pourra révéler la vraie carte politique du Togo, et pourquoi pas « le plébiscite historique du 22 février 2020 » que continue de revendiquer le champion de la DMK, Dr Gabriel Agbéyomé Messan Kodjo qui n’a cessé de proclamer être le « vrai vainqueur » de la présidentielle du 22 février, et s’autoproclamant « seul président démocratiquement élu » au sortir de cette présidentielle.
Et depuis, il n’y a pas un seul jour où Agbéyomé, dans sa difficile condition de vie d’exilé politique ou dans son champ de maïs, ne se bat pour conquérir sa « victoire », s’en prenant ouvertement aux officiels français, accusés de soutenir le statu quo au Togo en privant le peuple de profiter d’une « alternance historique ».
Aussi, il accuse Macron et le fameux G5- Togo d’être « béquilles » du « régime tétraplégique » togolais tourmenté par la tenue d’un simple meeting politique. La peur a changé de camp.
En le disant, Naboudja est demeuré constant que les hommes du régime RPT-UNIR ont simplement peur de voir une marée humaine le 25 juin à Bè Kodjindji comme ce fut le cas en 2017.
« La plupart des partis politiques de l’opposition sont motivés pour ce rendez-vous. Ils (les membres du régime, ndlr) sont très bien renseignés et savent l’engouement derrière ce meeting.
C’est pourquoi, ils ont finalement interdit la manifestation », a ajouté le porte-parole de la DMK après qu’il a déclaré que « l’administration même a des soucis ».
C’était une allusion faite au ministre de la sécurité, le General Yark Damehame qui interdit une manifestation, pourtant autorisée par le ministre d’Etat, M.Payadowa Boukpessi, ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales, en charge de toutes les questions relatives à l’organisation des manifestations politiques dans le pays.
Au demeurant, la lettre d’information du grand meeting du 16 juillet à Bè Kodjindji a été déjà déposée au ministère de l’administration territoriale, d’après la conférence des présidents de la DMK. Le régime brandira-t-il à nouveau la menace terroriste et/ou djihadiste pour pouvoir l’interdire ? Réponse dans trois semaines.
La Manchette
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Togo, suivez Africa-Press