Le Cri Du Peuple Togolais Face Au Système Étouffé

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Le Cri Du Peuple Togolais Face Au Système Étouffé
Le Cri Du Peuple Togolais Face Au Système Étouffé

Africa-Press – Togo. L’année 2025 aura marqué un tournant historique pour plusieurs peuples africains qui, portés par une soif de liberté et de dignité, ont su renverser des régimes autoritaires installés depuis des décennies. Du Sahel à l’Afrique centrale, des révolutions populaires ont émergé, impulsées par une jeunesse éveillée, des sociétés civiles déterminées et des contextes sociopolitiques et économiques devenus intenables. Malgré la répression, les coupures d’internet, l’usage disproportionné des forces de sécurité, les citoyens ont bravé la peur et imposé des transitions. Ces victoires ne sont pas parfaites, mais elles démontrent que lorsqu’un peuple se lève, ni la violence d’un régime, ni le silence de la communauté internationale ne peuvent contenir éternellement le vent du changement. Hélas pour le peuple togolais qui égrène encore et malheureusement son chapelet de soif de liberté, dans une symphonie inachevée. Il se fait encore compter dans le lot des ces nombreux pays où les efforts n’ont pas permis d’achever ou de conclure les longues luttes.

En effet, dans ces nombreux pays, si les révolutions piétinent, ce n’est pas par manque de bravoure. C’est parce qu’elles se heurtent à des systèmes d’une sophistication redoutable, passés maîtres dans l’art de manipuler les apparences pour séduire le monde tout en étouffant les leurs. Le Togo, sous l’ère de Faure Gnassingbé, est devenu le laboratoire de cette « dictature de velours » à l’extérieur, mais de fer à l’intérieur.

La vitrine contre la réalité: un double langage permanent

Le régime togolais a appris à jouer une partition savante. Sur la scène internationale, il arbore un visage fréquentable: médiateur de paix, hôte de grands sommets, adepte des réformes économiques avec des rapports ronflants à couper le souffle. Le Togo serait peint en un paradis sur terre. Alice au pays des merveilles ! C’est une diplomatie du charme, une diplomatie agissante, une diplomatie enivrante… portée par des lobbyistes influents, destinée à masquer une réalité bien plus sombre. Il est devenu une ruche qui attire les fourmis. Il suffit de chanter les louanges du chef d’orchestre, vomir dans tous les micros des médias assujettis pour engloutir des dizaines voire des centaines de millions. Et la gorge se déploie tristement davantage ! Bref, quiconque chante à la gloire du maître, arrondit les chiffres de son compte bancaire. L’argent du Togo est devenu une matière capable de transformer les hommes. Suivez-mon regard.

Derrière ce rideau de fumée, le quotidien des Togolais est marqué par l’asphyxie des libertés (interdictions systématiques de manifester et coupures d’internet), la peur au corps (arrestations arbitraires, emprisonnement, usage de la violence et de la torture, militarisation de l’espace public), le silence imposé (un contrôle étroit des médias et une justice instrumentalisée qui semble avoir oublié le sens du mot « équité »).

L’art de se maintenir sans convaincre

Le pouvoir a compris une leçon cruciale: pour durer, il faut savoir muter. Il se drape dans des habits « réformistes » tout en vidant les institutions de leur substance. On impose une Constitution digne d’une épître selon Saint Faure à ses seules aspirations ; On fragmente l’opposition ; On affaiblit la société civile ; On transforme chaque crise en un nouvel outil de contrôle… C’est une dictature qui a pris un visage civilisé pour mieux perpétuer des méthodes d’un autre âge.

La solitude d’un peuple courageux

Depuis 1990, de 2005 à 2025, le peuple togolais n’a cessé de se lever. Pourtant, à chaque fois, il se retrouve tragiquement seul. Les puissances étrangères, souvent plus attachées à la « stabilité » géopolitique qu’aux droits humains, détournent le regard. Ce silence international est un poison: il nourrit le cynisme du pouvoir et épuise l’espoir des citoyens.

« On ne vit plus, on survit. On ne rêve plus, on obéit. »

Aujourd’hui, une partie de la jeunesse est condamnée à l’emprisonnement, à l’exil ou à une résignation amère. Le risque est de voir le citoyen devenir un étranger sur sa propre terre, un « boy » dans son propre pays, courbé par une peur qui finit par vider l’existence de son sens.

Le chemin vers la dignité

Si la révolution semble s’essouffler, c’est que la machine étatique est huilée pour diviser et corrompre. Mais l’histoire nous rappelle qu’aucun régime ne peut régner éternellement par la seule force du silence imposé ou forcé, de la manipulation, de la violence, de la peur.

Pour que le Togo sorte de cette si longue nuit, le courage seul ne suffira pas. Il faudra une stratégie cohérente qui dépasse les clivages, un leadership fédérateur capable d’unir les aspirations, une solidarité internationale qui place enfin l’humain avant les intérêts. Il est regrettable que, chaque fois que des efforts sont consentis pour aboutir, des individus malintentionnés surgissent pour saboter tout le travail accompli.

Une chose est sûre, l’épilogue est certain. Et cet épilogue de l’humiliation nationale ne sera pas un cadeau, mais une reconquête. Il viendra d’un peuple qui, malgré les cicatrices, refuse de rester esclave chez lui et choisit de reprendre sa dignité en main. Il viendra d’un peuple qui se libère et décide de reconstruire sa souveraineté.

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