Africa-Press – Mali. Les fortes fatigues, douleurs diffuses, troubles cognitifs qui suivent parfois le traitement antibiotique de la maladie de Lyme pourraient être dus à des fragments de la bactérie Borrelia burgdorferi responsable de l’infection. Ce syndrome infectieux post-borréliose qui fait l’objet de vifs débats scientifiques pourrait ainsi trouver une résolution, selon une étude publiée dans la revue Science Translational Medicine.
Des débris qui s’accumulent durablement dans le foie
Une équipe de Chicago (États-Unis) a découvert que des débris d’une composante de la paroi de cette bactérie s’accumulent durablement dans le foie chez la souris, ce qui ne s’observe pas dans d’autres infections bactériennes. Or, ces mêmes débris bactériens se retrouvent aussi dans le liquide synovial de personnes dont l’arthrite du genou persiste malgré un traitement antibiotique.
Le foie pourrait ainsi agir comme un réservoir de déchets bactériens provoquant des symptômes observés dans le « syndrome infectieux post-borréliose traitée », aussi appelé « Lyme chronique ». Après infection et traitement par antibiotique, le foie pourrait ainsi agir comme un réservoir à long terme libérant des fragments bactériens susceptible de contribuer, chez certaines personnes, aux symptômes observés dans le « syndrome infectieux post-borréliose traitée ».
« Ces travaux sont très intéressants »
« Ces travaux sont très intéressants, ils ont le mérite d’offrir une piste plausible d’explication liée à la persistance non pas d’hypothétiques bactéries « cachées » et résistantes aux antibiotiques mais de débris de celles-ci qui pourraient perturber l’organisme chez un petit nombre de patients pourtant guéris de leur infection active » précise Cédric Lenormand, dermatologue et spécialiste aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.
Dans la plupart des cas, l’infection marquée par le développement d’un érythème migrant dans le mois suivant la piqûre par la tique est guérie par un traitement antibiotique court de 10 à 14 jours. Pour les autres formes cliniques où l’implication de la bactérie est moins évidente, un dosage des anticorps anti B. burgdorferi dans le sang et le liquide céphalo-rachidien peut être d’une grande aide au diagnostic selon la mise à jour des recommandations de la Haute autorité de Santé (HAS) publiée cette année. Pour les cas les plus complexes, une prise en charge multi-disciplinaire est possible par les Centres de Compétence et de Référence des Maladies Vectorielles à Tiques qui maillent désormais le territoire français.
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