
Africa-Press – Cameroun. Investir au Cameroun) – Au Cameroun, la demande de la viande bovine devrait augmenter au cours du 2e trimestre 2022 courant, « après le léger ralentissement observé après la CAN (Coupe d’Afrique des nations de football, NDLR) organisée entre janvier et février 2021 par le Cameroun, annonce la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) dans son test prévisionnel de conjoncture. Cette prévision tient certainement de la tenue, au cours de ce trimestre, de la fête du Ramadan, grand rendez-vous des fidèles musulmans généralement marqué par une forte consommation de la viande bovine pendant tout le mois du jeûne et le jour de la célébration elle-même.
Cette progression de la demande pourrait cependant survenir dans un contexte de baisse de la production. « La détérioration de la qualité des pâturages et le tarissement des points d’abreuvement, qui seront engendrés par la sécheresse dans les régions septentrionales, devraient plomber la production des bovins au deuxième trimestre 2022. Par ailleurs, l’insécurité ambiante dans le Grand Nord devrait également contribuer à assombrir les perspectives à court terme de l’élevage », annonce la banque centrale dans son test prévisionnel de conjoncture.
Mais, apprend-on, en dépit de ces prévisions pessimistes, l’institut d’émission commun aux six États de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) croit savoir que le Cameroun dispose de moyens suffisants pour faire face à la situation. « La Sodepa (Société de développement et d’exploitation des productions animales, NDLR) devrait poursuivre ses activités d’approvisionnement en viande, avec l’usage des stocks de sécurité disponibles dans ses boucheries et entrepôts », projette la Beac.
Pour rappel, dans le cadre du Plan d’urgence triennal (Planut) implémenté par le gouvernement camerounais à partir de l’année 2015, la Sodepa, bras séculier de l’État du Cameroun dans la production animale, a bénéficié de la construction d’entrepôts frigorifiques d’une capacité totale de 11 800 m3 dans les villes de Yaoundé (6000 m3), Ngaoundéré (1400 m3), Ebolowa (1400 m3) et Kribi (3 000 m3). Ces équipements ultramodernes permettent officiellement et de façon simultanée de conserver jusqu’à 20 000 carcasses de 200 kg.
Ces équipements permettent surtout au pays de doper sa production de viande bovine, qui devient de plus en plus importante au fil des années. Par exemple, au cours de l’année 2019, le Cameroun a produit un peu plus de 107 000 tonnes de viande bovine, selon une étude du Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) camerounaises. Cette année-là, la production bovine avait même surclassé la production avicole, qui fournissait jusqu’ici au pays la plus grande partie de sa production carnée.
Brice R. Mbodiam
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