Première légende française du football, Just Fontaine est mort

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Première légende française du football, Just Fontaine est mort
Première légende française du football, Just Fontaine est mort

Africa-Press – Cameroun. La légende du football Just Fontaine est morte, mercredi, à l’âge de 89 ans. Détenteur du plus grand nombre de buts inscrits lors d’une phase finale de Coupe du monde (13), l’ancien joueur de Reims a laissé sa marque dans l’histoire.

Il était la première star mondiale de l’équipe de France de football de l’histoire. La légende Just Fontaine est décédée mercredi 1er mars à l’âge de 89 ans, a annoncé sa famille. Il est le plus grand détenteur du nombre de buts inscrits en une seule phase finale de Coupe du monde (13).

International à 21 reprises, Fontaine avait été l’un des héros du Mondial-58 en Suède, où l’équipe de France avait atteint les demi-finales pour la première fois de son histoire, battue par le Brésil de Pelé.

Le Mondial-58 en chef d’œuvre

La renommée de Just Fontaine tient à ce record, quasiment imbattable. Il est le seul homme à avoir inscrit 13 buts en un seul mondial, le tout en seulement sept matches (contre huit désormais). Ce Mondial-1958 en Suède constitue le chef-d’œuvre de « Justo » et sera pendant longtemps la référence absolue du football français avant l’avènement des générations Platini, Zidane et Mbappé.

Dernier représentant du trident d’attaque qu’il formait avec Raymond Kopa et Roger Piantoni, disparus en 2017 et 2018, Fontaine, aux côtés des deux autres stars de Reims, avait emmené les Bleus jusqu’en demi-finale où un certain Pelé, âgé de 17 ans, avait brisé leur rêve avec un triplé.

Le Brésil, futur vainqueur du tournoi, l’emporte 5-2 et la légende du « Roi » est en marche, mais la France se consolera avec une troisième place, portée par un Fontaine en état de grâce et auteur d’un fabuleux quadruplé face à l’Allemagne (6-3). Les Bleus tiennent leur premier fait d’armes sur la scène internationale et Just Fontaine entre dans l’histoire.

Jamais avare de bons mots avec son accent du sud-ouest, il s’amusait de la longévité de son record en 2014 auprès du Télégramme de Brest : « C’est une petite histoire que m’a soufflée Mario Zatelli (ancien joueur et entraîneur de l’OM, NDLR). Elle se passe en 3015. Des égyptologues découvrent une momie dans un triste état. En la nettoyant un peu, la momie s’agite. Elle n’est en fait pas morte, se réveille et pose alors cette question : ‘Et le record de buts en une seule Coupe du monde, c’est toujours Just Fontaine qui l’a ?' »

Une courte carrière de club

Né à Marrakech en 1933 d’un père français et d’une mère espagnole, Just Fontaine a commencé à jouer au football dans ce qui était alors le Protectorat français du Maroc. Il a alors comme idoles Larbi Ben Barek et Mario Zatelli. Il fait ses débuts à l’US marocaine de Casablanca au niveau senior et est même sélectionné plusieurs fois avec l’équipe représentant la Ligue du Maroc. Il y remporte notamment le Championnat d’Afrique du Nord en 1952.

Lui-même ancien joueur de l’US Marocaine, Mario Zatelli le repère et le fait partir à l’OGN Nice où il est entraîneur. Entre 1953 et 1956, il remporte avec Nice une Coupe de France (1954) et un titre de champion de France (1956).

Il part ensuite à Reims où il restera jusqu’à la fin de sa carrière. Il y remporte trois titres de champion de France supplémentaires (1958, 1960, 1962) et Coupe de France (1958). Surtout, il dispute une finale de Coupe d’Europe des clubs champions avec Reims perdue en 1959 (2-0) contre le grand Real Madrid de Di Stefano, Puskas et Kopa.

Le parcours de joueur de Fontaine prend cependant brutalement fin en 1962, à seulement 28 ans, après une double fracture d’une jambe. Au total, durant sa carrière, cet attaquant plutôt trapu (1,74 m), à la fois renard des surfaces et canonnier, aura inscrit 256 buts en 284 matches.

Un parcours mitigé sur les bancs

Retiré des terrains, Fontaine devient entraîneur, mais son passage sur le banc sera assez mitigé. Son nom est gravé dans les annales pour une performance bien moins glorieuse que ses 13 buts en Coupe du monde : il n’a tenu que deux matches à la tête de l’équipe de France en 1967, avant d’être éjecté après deux défaites en amical.

Son expérience au PSG (1973-1976) est plus réussie avec une montée en 1e division en 1974. Porté en triomphe par les supporteurs, il avait eu un malaise resté dans la légende du club parisien. Il boucle sa vie de technicien sur sa terre natale marocaine, offrant une troisième place à la CAN-1980 aux Lions de l’Atlas.

Paisible retraité, l’ex-attaquant avait gardé un œil avisé sur l’actualité du football, affirmant regarder tous les matches à la télévision. En 2011, il avait été convié, par le sélectionneur de l’époque Laurent Blanc, à Clairefontaine, en tant que glorieux ancien, pour prêcher la bonne parole aux Bleus, un an après le fiasco de Knysna.

Bien que diminué par la maladie lors des dernières années de sa vie, il n’a jamais complètement cessé de se montrer disponible. En 2014, la Fifa avait réparé une injustice en lui remettant un Soulier d’Or, le trophée de meilleur buteur de Coupe de monde. Humble et humoristique comme à son habitude, il avait dédié le trophée aux gens qui l’entouraient : « Je suis très fier de recevoir cette chaussure, unique, ça tombe bien car moi aussi je suis unique et les gars à côté de moi qui me donnent le prix, sont uniques », a expliqué l’ancien joueur sur scène au moment de recevoir son prix des mains de Ronaldo « O Fenomeno » et Michel Platini. « Je dédie cette chaussure à mon épouse et à toute mon équipe de 1958. En 1958, le Soulier d’Or n’existait pas. » En effet, il avait du se contenter… d’un fusil de chasse.

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