
Africa-Press – Cameroun. (Investir au Cameroun) – Le gouvernement camerounais a présenté le 3 juillet 2024 à Yaoundé, ses ambitions sur la période 2024-2030 dans la filière anacarde, produit de rente plus connu sous le nom de noix de cajou. Ces ambitions reposent sur la stratégie nationale de développement de la chaîne de valeurs de la filière anacarde, adoptée en octobre 2018, et qui vient d’être révisée. Avec le concours des mêmes partenaires, qui avaient déjà contribué à l’élaborer. Il s’agit de la GIZ, l’organisme en charge de la coopération allemande, et l’Union européenne (UE).
Dans le détail, cette stratégie prévoit de planter 100 000 hectares d’anacardiers dans le pays à l’horizon 2030, pour une production annuelle de 50 000 tonnes, dont 25 000 tonnes à transformer localement (jus de cajou, noix de cajou grillées…). La stratégie, dont l’implémentation nécessite un investissement total de 34,5 milliards de FCFA, dont l’origine n’a pas été révélée, prévoit également l’installation de 10 unités de transformation pilotes, et anticipe un chiffre d’affaires de 50 milliards de FCFA dans la filière à l’horizon 2030.
Culture de rente des zones chaudes, la noix de cajou est mieux adaptée aux trois régions septentrionales du Cameroun et à une partie de la région du Centre, selon les experts. Aussi bien le gouvernement que ses partenaires présentent l’anacarde comme une opportunité idoine pour sortir les régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua de leur forte dépendance vis-à-vis du coton.
C’est d’ailleurs dans cette partie du pays, notamment dans la localité de Sanguéré, près de Garoua dans le Nord, qu’a été créée la toute première plantation d’anacarde au Cameroun. C’était dans les années 70, apprend-on, dans le cadre d’un projet gouvernemental de reboisement. De bonnes sources, cette période correspond également à l’introduction de l’anacarde en Côte d’Ivoire, pays devenu aujourd’hui premier producteur mondial de cet « or gris ». Avec une production record de 1,250 million de tonnes en 2023, avec un taux de transformation locale de 21% (après seulement 6,2% en 2016). Ce taux est attendu à 50% en 2027, selon le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA) de Côte d’Ivoire.
À titre de comparaison, le Gic Ribaou, pionnier dans la culture et la promotion de l’anacarde au Cameroun, qui exploite et a même renouvelé une partie du verger de Sanguéré, revendiquait une production de seulement 33,6 tonnes au terme de l’année 2017.
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