Africa-Press – Cameroun. Investir au Cameroun) – Au 31 mars 2025, l’Etat du Cameroun cumule 215,8 milliards de FCFA de reste-à-payer (RAP) – factures en instance de paiement au Trésor public depuis trois mois et plus – au bénéfice de ses fournisseurs de biens et services. Le chiffre est révélé dans le rapport trimestriel de conjoncture sur la dette publique du pays à fin mars 2025, que vient de publier la Caisse autonome d’amortissement (CAA).
Selon le document du gestionnaire de la dette publique au Cameroun, cette enveloppe des RAP n’a pas évolué depuis fin décembre 2024. Ce qui peut laisser penser que les financements de court terme, régulièrement mobilisés sur le marché des titres de la Beac par le gouvernement, servent généralement à rembourser les emprunts arrivés à échéance sur ce même marché.
Au demeurant, les RAP ne représentent qu’une infime partie des 3900,2 milliards de FCFA de dette intérieure – sans compter les RAP de plus de trois mois – que l’Etat du Cameroun affiche à fin mars 2025, selon les pointages de la CAA. Cette enveloppe, en hausse de 10,9% en glissement annuel, représente désormais 12,1% du PIB du pays.
De bonnes sources, le volume de la dette intérieure de l’Etat du Cameroun et les modalités de son apurement progressif ont préoccupé le Fonds monétaire international (FMI), lors de sa dernière mission au Cameroun, du 30 avril au 8 mai 2025. En effet, au cours de la 8e revue des accords au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), ainsi que la deuxième revue de l’accord dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), cette institution de Bretton Woods aurait même suggéré aux autorités camerounaises d’effectuer un emprunt pour l’apurement partiel de cette dette.
L’Etat du Cameroun avait déjà été amené à contracter un emprunt de 323,9 milliards de FCFA en juillet 2024 auprès de l’Américain Citi Group, afin de réduire sa dette intérieure, notamment les RAP. Une opération similaire s’effectuerait cette année dans un contexte marqué par des conditions de financement encore plus difficiles, selon la CAA.
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