Et Si Les Ovnis, C’Était Nous? Hypothèse Historique

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Et Si Les Ovnis, C’Était Nous? Hypothèse Historique
Et Si Les Ovnis, C’Était Nous? Hypothèse Historique

Africa-Press – Cameroun. Depuis des décennies, le phénomène des ovnis fascine et divise l’opinion, oscillant entre mystère, débats passionnés et controverses. Depuis leur première apparition médiatisée en 1947, ces objets volants non identifiés continuent de captiver l’imagination du public et d’intriguer la communauté scientifique. Mais que penser si, au lieu de visiteurs extraterrestres, ces phénomènes étaient des voyageurs temporels issus de notre propre futur? Dans son ouvrage audacieux, Luc Mary propose cette hypothèse révolutionnaire, poussant ainsi notre réflexion vers de nouveaux horizons. Nous avons pu interviewer l’auteur. Passionnant.

Depuis 1947, le terme « ovnis » captive l’attention et évoque un sujet à la fois mystérieux et fascinant, suscitant l’intérêt non seulement du grand public, mais aussi, plus récemment, de la communauté scientifique. Ce phénomène engendre des débats passionnés et des controverses: certains y croient fermement, d’autres aspirent à y croire, tandis que d’autres le jugent fantaisiste. L’importance culturelle des Ovnis est indéniable.

Lorsqu’un livre explore la possibilité que ces objets volants non identifiés proviennent du futur, cela suscite notre curiosité. Cette hypothèse, présentée par Luc Mary, historien des sciences, va au-delà des théories habituelles sur les ovnis et propose une réflexion intrigante. L’ouvrage pourrait également séduire ceux qui s’intéressent aux voyages dans le temps et à la science-fiction.

L’humanité serait-elle, d’une certaine manière, en train d’être visitée par elle-même?

L’idée que les ovnis pourraient être des visiteurs du futur est à la fois atypique et provocante. Elle remet en question notre compréhension actuelle des phénomènes aériens non identifiés, suggérant non pas des extraterrestres, mais une connexion temporelle avec nos propres descendants. Ce concept pourrait séduire un large éventail de lecteurs, des passionnés d’ufologie aux amateurs de science-fiction, en passant par ceux fascinés par les théories temporelles.

L’argumentation de l’auteur repose sur une revue historique de plus de 3 000 ans de phénomènes aériens inexpliqués, conférant une dimension archéologique et historique aux observations. Cela enrichit l’argumentation, montrant que les ovnis ne constituent pas un phénomène isolé, mais s’inscrivent dans une continuité avec la culture humaine.

La parole à Luc Mary, historien des sciences et auteur d’une cinquantaine de livres de vulgarisation scientifique et sur des personnalités comme Thomas Pesquet et Elon Musk.

Futura: Que répondez-vous à ceux qui font remarquer un manque de preuves concrètes, de preuves scientifiques tangibles?

Luc Mary: Dans un premier temps, pour répondre brièvement à votre question, je soulignerai que ce livre expose une hypothèse nouvelle, voire révolutionnaire, concernant l’origine des ovnis, celle du voyage dans le temps (entre parenthèses, j’ai défendu cette idée dès l’année 1980). Même s’il n’existe aucune preuve tangible que ces engins proviennent d’un futur éloigné, nous avons rassemblé ici un faisceau d’indices qui, mis en relation, nous interrogent sur l’origine exacte de ces engins, à savoir leur permanence continue dans notre longue histoire, l’apparence humanoïde des présumés occupants de ces engins et, enfin, une très grande discrétion de ces mêmes objets qui semblent à la fois s’intéresser à nos réalisations militaires tout en fuyant systématiquement le contact direct avec nos avions de chasse.

“Il n’est plus possible de contester la réalité physique de ces objets d’origine inconnue, en raison notamment de la mondialisation du phénomène et de la pluralité des profils socio-psychologiques des témoins”

En réalisant ce livre, je suis en fait parti de plusieurs constatations. Premièrement, il n’est plus possible de contester la réalité physique de ces objets d’origine inconnue, en raison notamment de la mondialisation du phénomène et de la pluralité des profils socio-psychologiques des témoins. En effet, des pilotes de chasse américains aux paysans chinois, en passant par les pêcheurs brésiliens ou des promeneurs russes, tous décrivent ces boules de lumière furtives avec la même émotion, la même fascination et les mêmes mots. À de rares exceptions près, ces témoins ne recherchent ni la publicité ni la notoriété. Certes, il existe des canulars, des hallucinations ou des confusions avec des objets terrestres bien identifiables, telles les retombées de satellites ou encore les ballons-sondes, mais ces cas d’observation n’expliquent pas la totalité du phénomène, à savoir des objets en apparence usinés et pilotés dont les performances techniques se situent bien au-delà des capacités de nos engins les plus sophistiqués.

En termes clairs, une météorite ne change pas de direction à angle droit sans émettre le moindre bruit à l’approche d’un avion de chasse. Fort de cette première constatation, on peut alors s’interroger sur l’origine artificielle de ces objets. À l’exemple du tic-tac géant observé par quatre pilotes de l’US Navy en novembre 2004, ces objets ne présentent pas d’ailes, pas d’empennage, pas le moindre hublot. Ils semblent faits d’un seul tenant, ne provoquent aucune turbulence de l’air et ne cherchent à aucun moment à entrer en contact avec nos pilotes.

Face au défi du mystère des ovnis, l’hypothèse extraterrestre est celle qui a alors le plus le vent en poupe et elle est crédible à plus d’un titre. Comment imaginer dans cet immense océan qu’est l’Univers, qu’une seule île habitée, notre Terre, ait pu émerger?

Quoi qu’il en soit, même s’il existe probablement d’autres civilisations industrielles dans notre seule galaxie, ces dernières se heurtent à un obstacle de taille: celle des distances colossales qui nous séparent des cousines éloignées du Soleil. Ne serait-ce que pour franchir la distance qui nous sépare de l’étoile la plus proche (Alpha du Centaure campe à un peu plus de 4 années-lumière), il ne nous faudrait pas moins de 70 000 ans pour la joindre avec nos fusées actuelles. D’aucuns objecteront que l’avenir peut nous réserver d’impensables surprises. De nouveaux systèmes de propulsion ou de nouveaux moteurs? Les contemporains de Colomb auraient-ils pu imaginer que l’Atlantique puisse être survolé en quelques heures par des objets volants?

Futura: L’idée que les ovnis sont des voyageurs temporels est tout de même difficile à prouver expérimentalement ! Certes, plus on voyage vite, plus le temps ralentit, de sorte que le voyage dans le temps est possible dans ce sens, mais le « retour » m’apparaît impossible?

Luc Mary: Une fois encore, la « chrononautique », à savoir la science du voyage dans le temps, n’est qu’une hypothèse de travail face au défi à la fois scientifique, technologique et philosophique que nous impose les ovnis. Dans ma réponse précédente, j’ai rapidement passé en revue les hypothèses qui ont tenté de résoudre le problème ovni. Si elles sont qualitativement recevables, elles se heurtent à la loi du nombre. Les 3 % de cas inexplicables semblent faire intervenir des entités pensantes inconnues.

Si elles ne proviennent pas des étoiles, une autre idée s’impose: elles surgissent tout droit de notre propre avenir ; une hypothèse finalement encore plus fantastique que celle des extraterrestres. En termes concrets, l’Humanité serait visitée par elle-même et les occupants des ovnis ne seraient autre que nos lointains descendants. Chouette diront certains, cela prouve que la fin du Monde n’est pas pour demain !

Futura: Aussi fascinante soit cette hypothèse, elle sous-tend bien des difficultés physiques et biologiques?

Luc Mary: Effectivement, vous avez raison. Comment imaginer des êtres surgis d’un futur qui n’existe pas encore? Comment résoudre l’inexplicable par l’impensable? Répondre à cette problématique suppose remettre en question notre appréhension du réel? Les lois de la causalité peuvent-elles être violées et les effets précéder les causes? A priori, on ne peut mourir avant de naître et les avions ne peuvent pas s’écraser avant de s’envoler.

Et pourtant, la mécanique quantique et les deux théories de la Relativité se sont ingéniées à heurter notre sens commun. Au niveau des particules, on parle de particules de lumière qui pourraient remonter le cours du temps, comme le prouve l’expérience d’Aspect sur l’intrication quantique et au stade macroscopique, le temps ne s’écoulerait pas à la même vitesse dans un vaisseau flirtant avec la vitesse de la lumière. Mieux encore, sur une étoile à neutrons de très forte gravité, trois minutes dureraient deux de nos années.

En bref, loin de s’écouler uniformément du passé vers le futur, le temps serait élastique, malléable et même réversible en fonction de la vitesse et de la gravité. Quand vous me dites, cher Rémi, que la théorie autorise un voyage vers le futur sans retour, c’est à moitié vrai. Au sein des trous noirs, d’après la Relativité générale, l’espace et le temps inverseraient même leurs propriétés. Si tant est qu’un vaisseau spatial puisse survivre à sa traversée, il en ressortirait dans une région du passé de notre Univers.

En bref, théoriquement, le voyage dans le temps n’est pas de l’ordre de l’impossible. Ne serait-ce qu’affirmer que le temps ralentit à des vitesses luminiques est un grand pas vers la maîtrise de la chrononautique. Dans mon livre, je suppose qu’il se réalisera dans un futur très lointain. Et peu importe l’époque puisque par définition, si nous fabriquons un jour de telles machines, nous l’avons toujours fait. Le voyage dans le temps existera car il existe déjà…

Futura: Bien que vous suggérez qu’ils surveillent ou tentent d’empêcher l’autodestruction humaine, les raisons spécifiques de leur présence à certaines périodes et à certains endroits restent vagues.

Luc Mary: D’une certaine façon, les raisons de leur périple dans leur passé, et par conséquent dans notre présent, sont secondaires. En termes clairs, le voyage dans le temps n’a pas besoin d’explication. Comme je l’ai précisé dans mon livre, ce Graal de la science-fiction est le dernier temple de l’imaginaire, le nec plus ultra de la technologie. Si une puissance industrielle future a les capacités de sillonner le grand torrent des siècles, il ouvrira la grande porte du Temps. Certes, les paradoxes temporels sont légion.

Les missions d’exploration du passé entrent dans le même cadre que la conquête spatiale. Il s’agit de découvrir un nouveau champ de l’inconnu. À ce besoin de connaître et de découvrir, nul ne résiste. Revoir la Carthage des guerres puniques, la Rome antique de Caligula ou de Commode ou assister en spectateur à des grands évènements historiques tels la bataille de Waterloo ou la crucifixion du Christ apparaissent comme autant de destinations touristiques pour des chrononautes en mal de connaissance ou de sensations.

D’après les archives, les ovnis ont en effet sillonné nos cieux bien avant 1947, à savoir l’année où Kenneth Arnold a pour la première fois relaté avoir croisé des soucoupes volantes. Aux dernières nouvelles, des soleils nocturnes de Pline l’Ancien aux chapeaux volants de la Renaissance, en passant par les boucliers d’airain survolant les troupes saxonnes lors de la bataille de Sigisburg en l’an 776, il se dessine une curieuse similitude de forme et de mouvement. Plus proche de nous, pendant la Seconde Guerre mondiale, les aviateurs des différentes armées de l’air ont aussi rapporté avoir été suivies par des boules lumineuses ; ce sont les fameux « foo-fighters ».

Selon mon hypothèse, ces objets volants du passé proviendraient aussi de notre futur. Certes, les témoignages sont parfois empreints de superstitions religieuses. Certains textes ont ainsi pu être inventés par leurs auteurs pour mieux impressionner les foules sur la puissance de Dieu ; les confusions avec des phénomènes naturels bien identifiés telles les comètes ou les nuages lenticulaires sont aussi légion. Cela étant, aucun témoin de ces lointaines époques n’a pu confondre ces apparitions mystérieuses avec des avions ou des satellites…

Futura: Si le but est de protéger le futur, pourquoi ne pas agir plus directement en prévenant les catastrophes? Le livre mentionne un principe de non-intervention, mais l’application et les limites de ce principe restent floues. Quel est l’intérêt de revenir en arrière, pour peut-être semer des indices qui forcément altéreront le futur?

Luc Mary: L’un des arguments qui militent en faveur de l’hypothèse ufologique du voyage dans le temps est en effet le principe de non-intervention. En bref, ce sont plus des visiteurs que des envahisseurs. Selon mon enquête, les cas d’affrontement militaire entre les ovnis et nos appareils de combat sont inexistants (à l’exception de l’évènement de Colares au Brésil en 1977, mais la véracité des témoignages prête à polémique). S’ils s’amusent à suivre nos appareils civils, ils disparaissent à la moindre menace de tirs de missiles air-air de la part des avions de chasse.

Intervenu en novembre 2004, « l’incident du Nimitz » illustre à lui seul cette volonté de limiter le contact avec notre civilisation. « Contre toute attente, alors que le F 18 passe sous la barre des 18 000 pieds, l’engin inconnu réagit et se soustrait immédiatement à son approche… L’avion et l’ovni évoluent en même temps en cercle, mais pendant que le premier descend, le second monte », ai-je entre autres précisé dans mon livre. Je constate par ailleurs une volonté manifeste des occupants des ovnis de s’approcher de nos sites les plus stratégiques, à l’exemple des bases aériennes ou des sites nucléaires. En 1967, à Malmstrom dans le Montana, des missiles prêts au lancement auraient même été désactivés.

La question reste alors posée: les ovnis auraient-ils la mission de nous avertir d’un danger imminent en cas de poursuite de la course aux armements atomiques? Seraient-ils des protecteurs futuristes animés par une conscience écologique trans-temporelle? Sur ce point, nous ne pouvons sortir du jeu des spéculations. D’un autre côté, leur furtivité et leur discrétion ne facilitent pas la protection de notre environnement. S’ils avaient vraiment la volonté de nous avertir d’une menace planétaire imminente, ils contacteraient vraisemblablement les états-majors de nos armées ou nos gouvernements. Et d’un autre côté, le voyage dans le temps condamne par avance toute intervention massive et directe des humains du futur. En modifiant leur passé, ils mettraient ainsi leur propre présent en danger.

Selon mon intime conviction, ces gardiens du temps doivent constamment jongler entre leur désir de nous avertir et la peur de transformer leur propre époque. Les supposés « gardiens du temps » doivent en permanence équilibrer leurs objectifs avec les risques de créer des réalités alternatives. Si intervention il y a, elle est donc limitée au rayon d’action minimum.

Futura: Comment fonctionne la chrononautique? Quelles lois physiques permettraient une telle prouesse technologique?

Luc Mary: Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais souligner comment est né le néologisme « chrononautique ». Parallèlement à l’astronautique, cette nouvelle science serait la technologie du voyage dans le temps. Plus précisément, en décomposant l’expression « chrononautique », « Chronos » serait le mot grec désignant le temps et la « nautique » ferait référence à la navigation.

Maintenant, si les ovnis proviennent de notre futur, ce seraient donc des machines à explorer le temps. Reste à savoir comment ils y parviennent. Dans le cinquième chapitre de mon ouvrage, je précise ainsi qu’il n’est pas nécessaire de fabriquer un « chronoscaphe » pour remonter le cours des siècles. La raison? Cette machine existerait déjà à l’état naturel dans notre Cosmos. Il s’agirait ni plus ni moins des exotiques trous noirs, ces gouffres du Cosmos qui avalent la matière, déforment l’espace et altèrent le temps. Enfants chéris de la Relativité générale, ces astres hyper-compacts constituent l’ultime étape de l’évolution stellaire. À la fin de leur vie, les étoiles de fort calibre s’effondrent sous l’effet de leur propre gravité, et ce d’autant plus qu’elles sont massives. Leur densité est alors telle que rien ne peut en échapper, pas même la lumière. Qui plus est, ces singularités de l’espace déformeraient le temps au point d’en inverser le cours. L’hypothèse formulée ici est que les ovnis auraient réussi à domestiquer l’énergie des trous noirs à des fins temporelles. Mais encore faut-il qu’ils ne soient pas broyés avant de s’en extraire…

Il nous faut par ailleurs insister sur un autre aspect rarement abordé: pour nous déplacer dans le temps, il est nécessaire de nous déplacer aussi dans l’espace. Loin de ressembler à la machine à explorer le temps d’HG Wells, notre engin ne resterait pas immobile au fin fond d’un garage pour se retrouver à l’époque des dinosaures. Pour fouler la Terre des tyrannosaures et autres tricératops, nos chrononautes devraient franchir des centaines d’années-lumière dans l’espace. En termes clairs, la Terre de l’ère secondaire évoluait dans un tout autre espace. La raison en est son extrême célérité.

En bref, tout bouge et tout tourne dans l’Univers. Si la Terre fonce à la vitesse de 107 000 km/h autour de notre Soleil, ce dernier est aussi loin d’être immobile et circule à près de 800 000 km/h autour du centre de notre Galaxie. Et ce n’est pas fini ! Notre Voie lactée elle-même franchit les espaces cosmiques à raison de 2 millions de km/h. En vérité, l’immensité cosmique dépasse notre imagination. Nous ne sommes ni au centre de l’espace ni au centre du temps ; telle est la leçon d’humilité de mon livre.

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