Africa-Press – Cameroun. Accusations d’intimidation contre le préfet du Logone-et-Chari en vue de la présidentielle 2025
Des tensions émergent dans l’Extrême-Nord du Cameroun où des autorités traditionnelles dénoncent des pressions exercées par l’administration locale pour garantir la victoire du RDPC lors de la prochaine élection présidentielle. Le préfet du département du Logone-et-Chari serait au cœur de ces allégations.
Selon des sources locales, les Lawan et les Blama (chefs traditionnels de deuxième et troisième degrés) font l’objet de pressions administratives visant à s’assurer de leur soutien au parti au pouvoir. Ces autorités traditionnelles auraient été convoquées et menacées de destitution en cas de défaite du RDPC dans leurs circonscriptions respectives.
Les accusations portent sur une stratégie d’intimidation orchestrée par le préfet du Logone-et-Chari, avec la collaboration d’élites locales du RDPC, pour contraindre ces chefs traditionnels à mobiliser leurs communautés en faveur du parti au pouvoir.
Ces pressions interviendraient dans un contexte de contestation croissante du RDPC parmi certaines autorités traditionnelles de la région. Cette « révolte » présumée des chefs coutumiers contre le parti au pouvoir aurait motivé la réaction ferme de l’administration préfectorale.
La confiscation des dossiers administratifs des chefs traditionnels concernés constituerait un moyen de pression supplémentaire pour les contraindre à l’alignement politique.
Cette situation révèle les mécanismes de contrôle politique exercés sur la chefferie traditionnelle dans certaines régions du Cameroun. L’instrumentalisation des autorités coutumières à des fins électorales soulève des questions sur l’indépendance de ces institutions ancestrales.
Les convocations répétées et les intimidations rapportées illustrent la tension entre l’autonomie traditionnelle et les exigences du pouvoir politique moderne.
Cette région frontalière avec le Tchad et le Nigeria revêt une importance stratégique particulière pour le RDPC. Les autorités traditionnelles y jouent un rôle crucial dans la mobilisation électorale, d’où l’enjeu de s’assurer de leur soutien.
La diversité ethnique et religieuse de l’Extrême-Nord rend d’autant plus cruciale l’adhésion des chefs traditionnels, véritables relais entre les populations et le pouvoir central.
Ces allégations s’inscrivent dans un contexte plus large de critiques concernant l’utilisation de l’appareil administratif à des fins partisanes. L’opposition et la société civile dénoncent régulièrement ces pratiques qu’elles considèrent comme contraires aux principes démocratiques.
La pression exercée sur les chefs traditionnels soulève également des questions sur la préservation des institutions coutumières face aux enjeux politiques contemporains.
Ces révélations risquent d’alimenter les débats sur l’équité du processus électoral camerounais. Elles pourraient également renforcer les critiques de l’opposition concernant l’utilisation des ressources publiques et de l’autorité administrative pour des objectifs partisans.
L’impact de ces pressions sur l’attitude des populations locales et leur participation au scrutin reste à évaluer, particulièrement dans une région où l’influence des autorités traditionnelles demeure significative.
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