
Africa-Press – Cameroun. « Est strictement interdit, pour compter de la date de signature de la présente décision, l’accès des enfants mineurs aux sites d’exploration, d’exploitation minières sur toute l’étendue du territoire national, de même que toute forme de travail à l’intérieur desdits sites impliquant les enfants en deçà de l’âge obligatoire de scolarité tel que prévu par la réglementation en vigueur ». C’est la substance de la décision du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), lue ce jour à la radio publique, Crtv.
Gabriel Dodo Ndoké précise que tout opérateur titulaire d’un titre minier contrevenant aux dispositions de cette décision s’expose aux peines prévues (peines financières) par les textes en vigueur sans préjudice des sanctions administratives prévues par le Code minier et les textes connexes. Le Minmidt rajoute que les brigades nationales et régionales et de contrôle des activités minières du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, sont invitées à procéder à des descentes ciblées aux fins de constater les violations aux présentes prescriptions et suggérer des mesures correctives appropriées.
Cette interdiction survient dans un contexte où des ONG condamnent le travail des enfants mineurs dans les sites miniers au Cameroun et notamment à l’Est du pays. L’ONG Forêts et développement rural (Foder) a recensé au total 157 décès sur les sites miniers du Cameroun entre 2013 et avril 2021. Parmi ces morts, 25 % sont dus aux noyades et éboulements de terrain causés par des trous à ciel ouvert laissés par des exploitants. Sur les 157 morts, 53 % sont des hommes contre 11 % de femmes, le reste, soit 36 %, n’étant pas défini. Sur les 100 morts, dont les âges sont connus, 38 ont entre 0 et 20 ans.