Africa-Press – Cameroun. Alors que la rumba congolaise et le tieboudiène sénégalais viennent d’entrer au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le Festival Nguon est passé à la trappe. Voici pourquoi.
Ce dossier était présenté comme l’une des priorités du nouveau sultan des Bamouns, Nabil Njoya. Le souverain de Foumban, une localité située dans la région de l’Ouest du Cameroun qui abrite tous les deux ans le Festival Nguon, n’a pu assister à l’inscription au patrimoine mondial de l’humanité de ce rassemblement culturel vieux de plus de cinq siècles. Et pour cause, le dossier de candidature a été retiré in extremis.
Le 13 décembre, André Magnus Ekoumou, ambassadeur du Cameroun en France et délégué permanent auprès de l’Unesco, a informé l’organisation, via une note verbale, de la décision de son pays de retirer le dossier intitulé « Le Nguon, rituels autour du pouvoir sacré du Mfon [monarque] ». Les raisons de ce désistement n’ont pas été rendues publiques.
Irrégularités
Selon nos informations, ce retrait résulte des nombreuses irrégularités et manquements dans la composition du dossier. « La candidature en elle-même ne posait aucun problème, mais le travail n’a pas été effectué par des experts habilités », glisse à Jeune Afrique une source au ministère camerounais des Arts et de la Culture. Ce projet d’inscription n’a pas pour autant été abandonné par Yaoundé.
Le 17 décembre, le sultan Nabil Njoya a mis sur pied un comité chargé de relancer la procédure, en coordination avec le ministère des Arts. L’équipe est dirigée par le président du comité d’organisation du Festival Nguon, Jean Emmanuel Njingoumbe, et composée d’experts tels que Pierre Félix Bodiong Onana, sous-directeur du patrimoine culturel immatériel au ministère des Arts, et Michel Ndoh Ndoh, spécialisé dans la promotion culturelle.
Le Festival Nguon a fêté son 549e anniversaire en 2020. La première édition avait été lancée en 1394 à l’initiative de Nshare Yen, le fondateur de la dynastie bamoun. Interdit par les autorités françaises en 1924, l’événement avait été réhabilité en 1992, sous le règne du défunt sultan Ibrahim Mbombo Njoya. Ce dernier avait décidé de l’organiser tous les deux ans et de le faire inscrire sur la liste de l’Unesco dès octobre 2020.
Le Cameroun a jusqu’au 31 mars 2022 pour renvoyer le dossier de candidature, le comité intergouvernemental chargé de l’examiner se réunissant la prochaine fois entre novembre et décembre 2023.
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