Anouar CHENNOUFI
Africa-Press – Cameroun. On peut qualifier ce qui suit comme étant un nouveau scandale dont se « gratifie » l’état sioniste d’Israël, car les révélations qui concerne le milliardaire israélien extrémiste, Dan Gertler, homme du Mossad en Afrique, qui s’est installé en République Démocratique du Congo, un pays en pleine guerre civile, avec en tête un intérêt pour l’industrie locale du diamant et le souhait de briser le monopole de « De Beers ».
Il a tissé durant des liens dans le nouveau gouvernement de Laurent-Désiré Kabila et s’est tourné par la suite vers l’industrie du cuivre et du cobalt, avant de vendre ses actifs dans le diamant pour investir dans les ressources du pays, achetant ainsi sa première mine en 1997.
Ce scandale, mis à l’actif de Dan Gertler, est réapparu dans les colonnes du journal hébreu « Haaretz », où Dan est décrit comme le milliardaire israélien qui exploite les enfants congolais, pour s’emparer des richesses en diamants du pays.
Gertler, qui contrôle désormais les ressources du Congo, est considéré également comme « l’un des outils d’Israël et de son agence de renseignement, le Mossad », pour étendre son influence en Afrique.
Spécialiste des circuits financiers offshore, Dan Gertler est pointé du doigt comme étant un « pilleur des richesses congolaises » par des ONG locales comme occidentales. Ce grand ami des Kabila père et fils, anciens présidents de la RDC, aurait fait perdre plus de 1 milliard de dollars de revenus à l’Etat congolais, dans un pays qui compte parmi les plus pauvres de la planète.
• Comment Dan a pu pénétrer le Congo au nom de l’Etat israélien
Lorsqu’il a commencé à s’installer au Congo, c’était au nom de l’Etat d’Israël, à un moment où Laurent-Désiré Kabila (le père), alors chef rebelle au Congo, avait besoin de financements et d’armes pour mener son attaque contre la capitale congolaise, et c’est là que le jeune sioniste extrémiste « Dan » a repris le fil, car il aspirait à profiter des gisements de diamants de l’Est du Congo, et a pu collecter 20 millions de dollars pour soutenir la rébellion.
Quand Laurent-Désiré Kabila est arrivé au pouvoir, Gertler a pu nouer des relations solides avec lui en obtenant à l’occasion les droits d’extraction de minerais à des prix compétitifs, bien inférieurs aux prix du marché, et en contrepartie Dan Gertler s’était engagé à obtenir le soutien international des pays occidentaux au régime de Kabila, « pour que le projet de drainage du Congo continue en faveur d’Israël ».
• Gertler a aidé les rebelles du Congo pour contrôler les diamants
En janvier 2001, après l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila par l’un de ses gardes du corps, son fils Joseph Kabila, alors âgé de 30 ans seulement, prit le pouvoir. Dan Gertler, profitant de l’inexpérience du nouveau président du Congo, se rapprocha de plus en plus de lui, et ce, à la lumière des doutes et des controverses suscités par l’assassinat de l’ancien président (son père) et la manière dont le fils (Joseph) s’est emparé du pouvoir. De facto, Joseph a confié à Gertler la tâche de « négocier avec les États-Unis afin d’obtenir leur soutien et celui de la communauté internationale ».
C’est ainsi que Dan Gertler a réussi à développer une relation solide avec Joseph, une fois président du Congo, car ils appartenaient à la même génération, sachant que Dan se rendait chaque semaine au Congo depuis Israël et jouait le rôle de « médiateur entre Joseph et le gouvernement américain » pour organiser une rencontre avec l’ancien président américain George Bush, en 2007.
• Comment le scandale « Dan Gertler » éclata au Congo
Concernant ce scandale, le Chercheur en affaires internationales et stratégiques, spécialisé en Afrique et Moyen-Orient à l’Université du Koweït, Dr. Idriss C. Ayat, a déclaré que: « Dan Gertler est issu d’une famille qui a pillé les diamants du continent africain pendant la période coloniale, et il est allé en République démocratique du Congo après avoir accompli son service militaire dans l’armée de l’occupation israélienne à l’âge de 23 ans ».
Il faut rappeler qu’à cette époque, le Congo traversait une guerre civile et connaissait un grave chaos sécuritaire.
Quant au grand-père de Dan Gertler, qui s’appelle « Moshe Schnitzer », un Roumain, il s’est installé en Palestine en 1934 et a créé une plateforme de commerce de diamants au sein de l’État occupant, devenue la plus grande plateforme de commerce de diamants au monde. Dan est issu d’une famille riche, mais pratiquement toute sa richesse était en République démocratique du Congo.
• Comment Gertler a réussi à remporter des contrats illégaux d’exportation de diamants et d’or
Dan Gertler à ses débuts au Congo
Le chercheur Dr. Idriss C. Ayat a expliqué également que: « Pendant la longue période du règne de Joseph Kabila, qui a duré plus de vingt ans, Dan Gertler a pu remporter d’énormes contrats illégaux pour l’exportation de diamants, d’or et de pétrole, en plus du cobalt, bâtissant de la sorte une immense fortune que le magazine Forbes a estimé à environ 2 milliards de dollars, grâce à ses investissements dans des secteurs tels que les métaux, l’agriculture et la banque, et a bénéficié de ses relations suspectes avec des individus impliqués dans des crimes de guerre, qu’ils soient au gouvernement ou au sein des milices rebelles ».
Par ailleurs, les activités de Gertler se sont étendues au secteur minier, à mesure que la demande de métaux augmentait en Chine. En 2011, Joseph Kabila menait sa campagne électorale et avait un grand besoin d’argent, il s’est tourné vers Dan qui a financé sa campagne électorale, et en contrepartie, Joseph vendit les ressources naturelles de l’État à des sociétés appartenant à l’Israélien, et selon les Nations Unies, la valeur de cession de 1,36 milliard de dollars était inférieure à la valeur réelle.
• La richesse de l’homme du Mossad augmentait sensiblement au Congo
Dan Gertler s’accaparant des richesses minières au Congo
D’après des sources bien informées, la véritable fortune de Dan Gertler a commencé à prendre de l’importance après qu’une société appelée « Glencore » ait acheté des actions dans l’une des mines dans lesquelles Dan détenait une participation notable.
Un partenariat s’est donc formé entre eux, difficile à rompre en raison de la force de l’entreprise dans le monde et de la force des relations politiques de Dan au Congo, surtout que ce dernier obtenait des prix trop bas, s’élevant à un sixième de la valeur réelle.
Et c’est grâce à plus d’une douzaine de transactions incluant des actifs au Congo, que Glencore a pu devenir le « troisième producteur de cuivre au monde ». Actuellement, les sociétés affiliées à Gertler reçoivent des redevances à travers trois des plus grands projets de cobalt au monde, qui sont gérés par « Glencore Plc et Eurasian ». Ces projets ont la capacité de produire plus de 70 000 tonnes de cobalt par an, soit environ la moitié de la production mondiale. Ces accords ont contribué à la création de la fortune de Gertler.
• A propos de la relation de Dan Gertler avec le Mossad israélien
L’ancien patron du Mossad, Yossi Cohen, expulsé de la RDC sur ordre du président Tshisekedi
Selon le chercheur en affaires africaines Idriss C. Ayat: « L’ancien chef du Mossad (2016 – 2021), le dénommé Yossi Cohen, a effectué trois visites au Congo, accompagnant Dan Gertler, pour servir d’intermédiaire dans l’obtention des droits d’extraction de certains ressources là-bas ».
Mais les trois visites de Cohen dans l’un des pays les plus corrompus du continent africain ont soulevé de nombreuses questions sur « l’étendue de l’implication du gouvernement israélien aux côtés de Gertler » dans ses activités suspectes, notamment dans le domaine du contrôle des métaux précieux.
Le mystère se dévoile si l’on considère la position distinguée qu’occupe Israël dans l’espace industriel mondial et la prise de conscience de l’importance cruciale des minéraux tels que le cobalt, le lithium et le coltan dans la formation des caractéristiques de la supériorité technique du gouvernement israélien pour assurer la continuité et la sécurité des investissements de Dan Gertler en République démocratique du Congo.
Ces minéraux constituent l’épine dorsale de plusieurs industries vitales, telles que celles liées aux batteries de voitures électriques, aux connecteurs et à la technologie avancée des puces électroniques, ainsi que dans la fabrication de téléphones intelligents et d’ordinateurs, sans parler de « leur rôle essentiel dans le secteur militaire israélien ».
• Gertler a eu le culot de devenir le partenaire d’Ivanka Trump
Moshe Lax et Ivanka Trump (partenaires de Gertler)
En 2017, le gouvernement américain a imposé des sanctions à Dan. Mais Trump a annulé les sanctions avant de quitter la présidence. Durant la présidence de Trump, le lobby sioniste aux États-Unis a fait pression sur l’administration américaine pour qu’elle accorde à Gertler un permis de travail d’un an qui l’exempterait largement des sanctions.
Néanmoins, un an auparavant (en 2016), Dan Gertler est apparu avec « Moshe Lax », un homme d’affaires américain de New York, connu pour ses problèmes juridiques et surtout son association commerciale avec « Ivanka Trump », lors de l’un des événements, et il faut dire que Moshe est le partenaire d’Ivanka Trump dans le commerce des diamants, qui a également été condamné en 2022 pour évasion fiscale aux États-Unis.
Donc, lorsque les États-Unis ont imposé des sanctions au magnat des mines en 2017, Gertler a nommé un avocat de l’ancien président américain Donald Trump pour les annuler, sachant que les sanctions lui ont été imposées en raison de ses relations présumées de corruption avec l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, qui l’ont aidé à faire une énorme fortune grâce aux transactions de cuivre et de cobalt dans le pays, « ce que les deux hommes ont nié ».
Un porte-parole de Gertler a déclaré: « Les allégations ont été faites contre lui de manière injuste et erronée, car il n’existe pas la moindre preuve crédible pour les étayer ».
• Quant l’administration Biden impose des sanctions à l’homme d’affaires israélien
Toutefois, lorsque Joe Biden a accédé à la présidence, les sanctions économiques contre Gertler ont été suspendues et il a décidé de le soumettre à un régime de sanctions strict. Dan Gertler a été soumis à un régime de sanctions en vertu de la loi Magnitsky, qui exige l’isolement des personnes accusées de corruption grave sur la scène financière internationale, l’empêchant notamment de faire des affaires en dollars ou de traiter avec des entités américaines.
L’administration du président américain Joe Biden avait réimposé des sanctions à l’homme d’affaires israélien Dan Gertler après qu’il ait été accusé de corruption dans le lucratif secteur minier de la République démocratique du Congo.
C’est ainsi que le magnat des mines, l’Israélien Dan Gertler, qui fait l’objet de sanctions de Washington, pourrait probablement accepter une offre de 300 millions de dollars pour quitter la République démocratique du Congo dans le cadre d’un accord proposé par le département du Trésor américain.
Il semble bien que dans le contexte du rapprochement stratégique entre les États-Unis et la République démocratique du Congo, Washington n’a pas trouvé mieux que de proposer d’alléger les sanctions imposées à l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, s’il vendait ses intérêts miniers restants en RDC.
En effet, le Trésor américain a affirmé qu’il accordera à l’ancien diamantaire, qui a fait fortune dans le cuivre et le cobalt en République démocratique du Congo, une licence « spéciale » pour vendre ses actifs au gouvernement du président Félix Tshisekedi, ainsi qu’un « licence générale » pour rétablir l’accès au système financier américain et à plusieurs marchés financiers internationaux.
Dans ce contexte, les termes de l’accord n’ont pas encore été déterminés, mais les responsables américains s’attendent à ce que le gouvernement congolais rachète les actifs de Gertler pour un montant pouvant atteindre 300 millions de dollars (280 millions d’euros), selon le Financial Times.
L’accord semble avoir été soumis aux représentants de Gertler par l’administration du président Félix Tshisekedi, mais celle-ci n’a pas encore reçu de réponse, selon le journal britannique. Cependant, il est probable que l’homme du Mossad, qui a commencé à travailler en RDC en 1997, revendiquerait une valeur nette cumulée de plus de 300 millions de dollars, sachant qu’en 2018, les sociétés de Dan Gertler estimaient les revenus futurs de ses principaux actifs miniers « Kamoto et Mutanda », respectivement à 2,29 milliards de dollars et 695 millions de dollars.
• Qu’en pense le Congrès américain ?
En mai dernier, au moins quatre membres du Congrès américain se sont opposés à cette proposition, estimant qu’elle permettrait au milliardaire de s’enrichir davantage à partir d’actifs acquis illégalement. Selon eux, cela saperait les efforts anti-corruption dans le monde et ébranlerait la crédibilité du système de sanctions américain.
Réagissant à ces suppositions, les responsables de l’administration Biden ont déclaré que le nom de Gertler resterait sur les listes de sanctions et que s’il violait l’un des termes de l’accord, sa licence publique pourrait être révoquée.
Par ailleurs, la vente des actifs de Gertler sera conditionnée à la publication par celui-ci d’une déclaration détaillée de toutes ses propriétés restantes en RDC, suivie d’une vérification par un auditeur indépendant.
• L’ombre de Gertler sur la guerre à Gaza et au Soudan
Des gens comme Gertler constituent un exemple de la manière dont Israël utilise les hommes d’affaires pour accroître son influence en Afrique et contrôler ses ressources naturelles. Les activités de ces milliardaires sont étroitement liées au commerce des minerais et des armes, ce qui contribue à alimenter les conflits et les guerres civiles.
Un article publié par le journal hébreu « Haaretz », citant le journal TheMarker via un enregistrement obtenu, affirme que Dan Gertler a réussi à contourner même les sanctions américaines imposées à son encontre, qui étaient pour lui son dernier espoir d’arrêter le pillage du Congo.
Des sanctions ont été imposées à Gertler en raison de son implication dans des affaires de corruption au Congo, et l’enregistrement révèle comment il a dissimulé une mine de cuivre et de cobalt, évaluée à environ 1,5 milliard de dollars, contournant les restrictions qui lui ont été imposées au cours de l’enquête.
Par ailleurs, le chercheur en affaires africaines, Dr Idris C. Ayat a souligné qu’« il existe un lien entre les événements de Gaza et le conflit au Congo, puisqu’il a été révélé le 20 novembre 2023 qu’Israël avait secrètement retiré le personnel militaire qui entraînait les factions belligérantes au Congo pour participer aux opérations en Gaza ».
On ne peut donc nier que ces actions indiquent nettement l’implication d’Israël dans les crimes de génocide au Congo, les guerres au Soudan et la situation à Gaza.
Entre-autres, Gertler est désormais considéré comme un dilemme majeur pour le gouvernement de la République démocratique du Congo, car cela affecte négativement le commerce des diamants utilisés dans les conflits locaux, et les tentatives du gouvernement congolais pour libérer le commerce des diamants du contrôle de Gertler ont eu un impact négatif, sachant que ce monopole a complètement entravé le développement économique du pays.
• Le Mot de la fin: Gertler nie tout acte répréhensible
Le Wall Street Journal a rapporté jeudi dernier que l’administration du président américain Joe Biden et le gouvernement congolais avaient proposé d’assouplir les sanctions contre Gertler en échange de « son départ définitif du pays », indiquant que le gouvernement congolais avait présenté ce plan à Gertler plus tôt cette semaine.
Le responsable a déclaré que l’objectif de Washington était de faciliter le retrait d’actifs importants du contrôle de Gertler, et que tout allégement potentiel des sanctions devait être soumis à des contrôles stricts, y compris des dispositions qui faciliteraient une reprise rapide des procédures.
Le responsable a expliqué que Gertler, déjà pris sous les feux des projos, restera soumis aux sanctions américaines « en raison de ses activités » et que ses avoirs resteront gelés, ajoutant que les États-Unis cherchaient à soutenir les efforts du Congo visant à améliorer la transparence et les opportunités économiques dans le secteur minier et à diversifier les chaînes d’approvisionnement vitales de manière à soutenir la sécurité et la prospérité mondiales.
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