Vaccination contre le Covid-19: vont-ils montrer la voie à suivre ?

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Vaccination contre le Covid-19: vont-ils montrer la voie à suivre ?
Vaccination contre le Covid-19: vont-ils montrer la voie à suivre ?

Africa-PressCameroun. Selon de nombreux analystes et observateurs, la décision des dirigeants camerounais de se faire inoculer la dose de vaccin contribuera à dissiper les appréhensions nourries qui enflent au sujet de l’introduction de la vaccination contre la Covid-19 au Cameroun. Vont-ils le faire alors ? Question qui attend réponse…

C’est en principe en fin de semaine dernière, le 20 mars, que le Cameroun était censé recevoir les 1,6 millions de doses du célèbre vaccin Astra Zenica, sollicitées dans le cadre de la facilité Covax, afin de prévenir la contamination au coronavirus. A l’instar des autres pays africains et à revenus intermédiaires. Au terme de la concertation, en fin de semaine dernière, entre le ministre de la Santé publique, le Haut conseil scientifique et le Nitag, un avis scientifique a été donné sur l’administration ou non du vaccin Astra Zeneca au Cameroun.

Le Haut conseil a demandé aux autorités camerounaises de surseoir à l’utilisation du vaccin Astra Zeneca, qui jusqu’ici continue de susciter beaucoup de polémiques. Le conseil recommande de continuer à étudier les contours du mode opératoire de la molécule active, afin de mieux cerner les effets secondaires qui peuvent survenir de l’administration de ce produit. Telle est la conclusion du Haut Conseil scientifique sur ce vaccin à polémiques, pour l’administration massive duquel le Cameroun avait déjà préparé une vaste campagne de sensibilisation, dans un contexte marqué par une levée de boucliers tous azimuts contre l’introduction de tout vaccin contre le Covid dans le landemeau national.

La décision du Haut Conseil scientifique apparait dès lors comme une petite évolution dans le débat public portant sur la nécessité ou non d’introduire un quelconque vaccin contre le Covid-19 au Cameroun. Seulement, au moment où tombe cette décision, qui semble donner crédit aux appréhensions et critiques contre le vaccin anglais, le Conseil européen du médicament adoubé son efficacité présumée, en lui reconnaissant plus de vertus sur l’immunodéficience des personnes vaccinées, que de défauts liés à ses effets secondaires tant décriés jusque-là.

La psychose enfle

Astra Zeneca n’est pas d’application immédiate au Cameroun, mais le principe de la vaccination de masse demeure acquis. Dans une note à l’adresse des délégués régionaux de la Santé publique signée le 15 mars dernier, le ministre Malachie Manaouda rappelait à ses collaborateurs que la vaccination de masse fait partie de la nouvelle stratégie gouvernementale de riposte contre le Covid-19, avant de les enjoindre à débuter une campagne de sensibilisation des groupes cibles. Ces groupes cibles ont d’ailleurs été déjà identifiés, à savoir les personnels de santé, les forces de sécurité, les personnes de plus de 50 ans, et celles présentant des comorbidités.

On peut dès lors penser que, soit le gouvernement fera recours à un autre vaccin, soit la période d’observation d’Astra Zeneca sera vite abrogée, afin de mettre en œuvre ce pan de la nouvelle stratégie gouvernementale de riposte contre la pandémie. Des sources autorisées annoncent déjà le vaccin russe Spoutnik pour lequel le Cameroun serait déjà en négociation en vue de son acquisition. Reste qu’au sein de la population camerounaise, les avis sont très partagés sur l’opportunité, et même sur la nécessité d’administrer le vaccin, dont les effets secondaires font florès dans les réseaux sociaux, et sont redoutés sur la santé de ceux qui opteront de le prendre.

A la suite du Pape François qui a demandé aux fidèles catholiques de refuser le vaccin, son dénigrement est professé dans les églises. De manière générale, la très grande majorité de congrégations religieuses officiant au Cameroun est hostile à l’administration du vaccin. Certains acteurs majeurs de la société civile sont montés au créneau pour signifier leur désapprobation de la volonté du gouvernement d’introduire le vaccin contre la Covid-19 au Cameroun, et des libre-antennes garnissent aujourd’hui lesparapheurs du Min-santé à ce sujet. Même des scientifiques camerounais, sous cape, ne se montrent pas enthousiasmés à l’idée de prendre une quelconque dose de vaccin contre le Covid, de quelque origine qu’il soit. En somme, la psychose enfle au sujet de l’administration du vaccin contre le Covid.

Suivre l’exemple de ses pairs

Dans ce contexte, par qui commencer ? C’est la question qui agite le landemeau du Cameroun à l’heure qu’il est. Sur la toile, de nombreux appels invitent ceux qui nous gouvernent à prêcher par l’exemple. Et de nombreux internautes ont visiblement déjà choisi leurs cibles : les membres du gouvernement, les parlementaires, les hauts gradés de l’armée, les hommes de science. Selon un Vox-pop réalisé par notre rédaction auprès des habitant de Yaoundé, ils son nombreux qui pensent que la décision de ces leaders de prendre les premières doses du vaccin, devrait rassurer le grand nombre sur les garanties de sécurité sanitaire des différents vaccins proposés, et induirait l’atténuation de l’ampleur des critiques sur leur efficacité.

C’est la stratégie utilisée par de nombreux dirigeants de par le monde pour convaincre les sceptiques, stratégie ayant porté par exemple le taux de vaccination contre le Covid à près de 22 % aux Etats-Unis, et à un peu plus de 05 % en France, des pays où les critiques contre la politique du vaccin étaient également très prononcées. Paul Biya va-t-il suivre l’exemple de ses pairs afin de tempérer la grogne anCPvaccin qui risque plomber la nouvelle stratégie gouvernementale de riposte au Covid ? Joé Biden des Etats-Unis, Emmanuel Macron de France, Vladimir Poutine de la Russie, Macky Sall du Sénégal, Alassane Ouattara de Côte d’ivoire, Cyril Ramaphôsa d’Afrique du Sud, Paul Kagame du Rwanda, et bien d’autres chefs d’Etat à travers le monde, étaient bien au devant de la campagne dans leurs pays respectifs, pour stimuler la conscience collective en vue de la vulgarisation de la vaccination. Ils étaient suivis par des dignitaires de haut rang de leur régime. On sait par ailleurs que le chef de l’Etat du Cameroun a toujours mis un point d’honneur à voir respecter les prescriptions gouvernementales contre la propagation du Covid.

En témoigne le message diffusé à l’entame des journaux parlés de la Crtv, exhortant ses concitoyens au respect des mesures barrières. Nos dirigeants vont-ils montrer la voie à suivre ? Le succès de la campagne nationale de vaccination contre le Covid qui se profile, dépendra aussi de leur disposition à se faire administrer en premier la molécule vaccinale. Surtout qu’ils font bien partie des personnes cibles de la vaccination, notamment dans la catégorie des gens de plus de 50 ans.

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