Beac : l’encours des titres publics en hausse de 215,5 milliards en 2 mois, malgré la baisse d’intérêt des investisseurs

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Beac : l’encours des titres publics en hausse de 215,5 milliards en 2 mois, malgré la baisse d’intérêt des investisseurs
Beac : l’encours des titres publics en hausse de 215,5 milliards en 2 mois, malgré la baisse d’intérêt des investisseurs

Africa-Press – Cameroun. Investir au Cameroun) – Au 31 mars 2024, l’encours des titres publics émis par les États sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), la banque centrale des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA), a atteint 6 624 milliards de FCFA. Selon les données compilées par la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Beac, cette enveloppe est en hausse de 215,5 milliards de FCFA en l’espace de deux mois. Puisque celle-ci avait culminé à 6 408,5 milliards de FCFA à fin janvier 2024, selon le rapport de politique monétaire publié en mars 2024 par la banque centrale.

Sur la foi des chiffres révélés par la CRCT, l’on peut observer que le marché des titres de la Beac est demeuré dynamique à fin mars 2024, en dépit de la baisse plutôt sensible du niveau des souscriptions. En effet, le rapport que vient de publier la CRCT sur l’évolution du marché des valeurs du Trésor révèle une régression record des taux de souscription aux emprunts effectués sur la période par les États. Ce taux est passé de 86,4% en février 2024 à seulement 59,9% en mars 2024, correspondant à une perte de 26,5% du taux de souscription sur une période d’un mois. En clair, cela signifie que pour une demande de 100 milliards de FCFA, les emprunteurs n’ont reçu en moyenne que 59,9 milliards de FCFA en mars 2024, alors que l’enveloppe moyenne pourvue par les mêmes investisseurs était de 86,4 milliards de FCFA en février 2024.

Cette réponse tiède des investisseurs aux appels de fonds lancés par les États peut s’expliquer par la politique monétaire d’austérité mise en place par la Beac depuis plusieurs mois, pour combattre la proportion de 20% de l’inflation d’origine monétaire. Cette politique s’est traduite sur le marché des capitaux sous-régional par l’augmentation des taux d’intérêt, réalité qui restreint l’accès aux capitaux aux agents économiques. De ce point de vue, les données de la CRCT révèlent que le coût moyen des opérations sur le marché de la Beac n’a de cesse d’augmenter depuis des mois. Ce coût moyen est par exemple passé de 7,54% à 8,06% entre février 2024 et mars 2024, correspondant à une nouvelle augmentation de 52 points sur un mois.

La baisse drastique des taux de souscription observée sur le marché des titres publics de la Beac à fin mars 2024 peut aussi s’expliquer par l’engagement des investisseurs sur plusieurs fronts. En effet, les banques opérant comme spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) sur le marché monétaire disposent également de filiales engagées comme sociétés de bourse sur le marché financier unifié de la sous-région (Bvmac), basé à Douala.

D’ailleurs, sur ce dernier marché, en plus de leurs engagements sur le marché de la Beac en mars 2024, ces intermédiaires étaient appelés à mobiliser 200 milliards de FCFA pour les emprunts obligataires à taux multiples du Gabon et de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC). Face aux difficultés à lever les fonds sollicités à la Bvmac, les deux emprunteurs ci-dessus ont d’ailleurs dû proroger d’un mois les délais de souscription à leurs appels publics à l’épargne. Au final, la BDEAC a pu lever 54,7 milliards de FCFA sur les 50 milliards de FCFA sollicités. Les résultats de l’opération du Gabon (150 milliards de FCFA), eux, restent attendus.

Brice R. Mbodiam

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