Africa-Press – Cameroun. Investir au Cameroun) – Selon le rapport d’audit du compte d’opérations des États de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) pour l’exercice 2021, ce compte logé dans les livres du Trésor français pour garantir les importations des pays de la Cemac affiche un solde de 3 797,9 milliards de FCFA au 31 décembre 2021. Sur ces avoirs globaux, le Cameroun dispose à lui tout seul un peu plus de 2 283 milliards de FCFA, soit plus de 60% de l’enveloppe.
À en croire les données que vient de publier la Beac, l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac, les avoirs du Cameroun représentent pratiquement cinq fois ceux du Gabon (466 milliards de FCFA) et du Congo (451,9 milliards de FCFA). Viennent ensuite la RCA (224,7 milliards de FCFA) et le Tchad (111,6 milliards de FCFA). Avec des avoirs négatifs en compte d’opérations, la Guinée équatoriale, elle, vit pratiquement aux crochets des autres pays, principalement du Cameroun, en matière d’importations des biens et services.
Sur la foi de ces données, l’on peut également observer que les avoirs du Tchad dans ce compte sont inférieurs aux 350 milliards de FCFA de marchandises tchadiennes importées chaque année via le port de Douala, et acheminées sur les corridors Douala-Ndjamena.
La réalité décrite par le rapport d’audit sus-mentionné conforte le Cameroun dans son statut de locomotive économique de la zone Cemac. De l’avis des experts, Yaoundé tient cette position de son tissu industriel plus diversifié, d’une activité économique plus dynamique et très peu dépendante de l’exploitation pétrolière, activité qui génère souvent jusqu’à 80% des recettes publiques dans certains pays de cet espace communautaire.
Pour rappel, en vertu de la convention qui lie les États membres de la Cemac à la France, relativement au compte d’opérations, cette sous-région doit centraliser au Trésor français 50% des devises générées par les recettes d’exportation des pays membres. Ces avoirs, généralement rémunérés à un taux annuel de 0,75% par la France, sont ensuite utilisés de manière solidaire, pour garantir les importations de l’ensemble des pays de la Cemac. Les 50% restants sont directement gérés par la banque centrale (Beac), qui les place généralement sur différents marchés, pour en tirer des dividendes.
Brice R. Mbodiam
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