Impôts : Modeste Mopa Fatoing retourne au FMI, après avoir augmenté les recettes fiscales au Cameroun

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Impôts : Modeste Mopa Fatoing retourne au FMI, après avoir augmenté les recettes fiscales au Cameroun
Impôts : Modeste Mopa Fatoing retourne au FMI, après avoir augmenté les recettes fiscales au Cameroun

Africa-Press – Cameroun. Investir au Cameroun) – Le poste de directeur général des impôts du ministère des Finances sera bientôt vacant. En effet, dans une correspondance envoyée le 25 janvier 2023 au secrétaire général des services du Premier ministre, Magloire Séraphin Fouda, le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, informe ce collaborateur du chef du gouvernement du détachement de Modeste Mopa Fatoing, l’actuel occupant du poste, au Fonds monétaire international (FMI). « J’ai l’honneur de vous faire connaître que monsieur le président de la République a marqué son très haut accord pour le détachement de M. Mopa Modeste Fatoing auprès du Fonds monétaire internationale, pour une durée de 3 ans », indique la correspondance.

À la faveur de ce quitus présidentiel, cet inspecteur principal des impôts, devenu en 2013 le plus jeune directeur général des impôts de l’histoire du Cameroun à 38 ans, se prépare ainsi à clôturer un magistère de 10 ans à la tête de la DGI, très prolifique pour le Trésor public. Par exemple, pour la première fois de l’histoire des finances publiques camerounaises, les recettes non pétrolières collectées par le fisc ont franchi la barre de 2 000 milliards de FCFA au cours de l’année 2022. Selon les données officielles, au cours de la décennie 2010-2019, ces recettes ont cru de 127,2%, passant de seulement 855,7 milliards de FCFA à 1 944,4 milliards de FCFA, en hausse de 1 088,7 milliards de FCFA en valeur absolue.

Ces performances, le Cameroun les doit à Modeste Mopa Fatoing et la panoplie des réformes mises en place par ses soins, afin d’optimiser la collecte des recettes fiscales dans le pays. Parmi ces réformes, l’on peut citer la digitalisation des services, qui réduit au maximum le contact entre les agents du fisc et les contribuables ; la création ou la réorganisation des structures spécialisées pour le suivi des PME et grandes entreprises ; le transfert de la collecte de certaines taxes aux entreprises (compagnies aériennes et d’assurances) ; la montée en puissance du Mobile Money dans le paiement des impôts, etc.

Au demeurant, si toutes ces réformes ont permis au fisc de mieux renflouer les caisses de l’État, en battant les records de collecte, elles ont été très mal perçues par les opérateurs économiques, qui n’ont eu de cesse d’accuser Modeste Mopa de harcèlement fiscal. Dans une lettre incendiaire adressée au président de la République le 16 janvier 2020, le président du Gicam, la plus importante organisation patronale du pays, avait même demandé au chef de l’État le limogeage de Modeste Mopa, accusé par Célestin Tawamba de sacrifier l’entreprise à l’autel de la recherche des performances fiscales.

Ces performances, l’ancien conseiller en administration fiscale au Centre régional d’assistance technique pour l’Afrique de l’Ouest (Afritac Ouest) du FMI, d’où il est parti pour être propulsé à la tête de la DGI, les a aussi obtenues à force de témérité. Une témérité à toute épreuve affichée aussi bien devant les entreprises, parmi lesquelles les multinationales les plus puissantes du pays, que sa hiérarchie, avec laquelle il a souvent été en bisbilles sur certains dossiers.

Brice R. Mbodiam

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