
Africa-Press – Cameroun. (Investir au Cameroun) – Selon l’Institut national de la statistique (INS), l’augmentation des coûts de production dans le secteur industriel au Cameroun s’est de nouveau accélérée au cours du 3e trimestre 2021. En effet, souligne cette institution dans son « Indice des prix à la production industrielle » (IPPI), après avoir atteint 3,8% au 2e trimestre 2021, ce qui correspond à son niveau le plus élevé depuis le 3e trimestre 2019, cet indice a établi un nouveau record au Cameroun au 3e trimestre 2021, en se hissant à 5,8% en glissement annuel.
« Cette hausse globale des prix est fortement tributaire de la hausse des prix enregistrée dans les industries de fabrication du papier et du carton (+16,7%) », précise l’INS. Dans le même temps, apprend-on, les coûts de production ont progressé de 9,4% dans les industries de fabrication des machines et équipements, et sont restés quasiment stables (+10,9% après 11,3% au 2e trimestre) dans le secteur de la métallurgie, qui avait été le principal catalyseur de l’augmentation des prix sortie-usine dans le pays au 2e trimestre 2021.
À en croire les analystes de l’INS, cette progression continue des prix sortie-usine (elle se poursuit en ce début d’année 2022, selon les entreprises, NDLR), qui n’a pas été atténuée par la baisse des coûts observée dans les industries de raffinage de pétrole (-8,1%) et de fabrication des produits pharmaceutiques et chimiques (-4,7%), est la conséquence d’une conjoncture internationale morose. Celle-ci est caractérisée par une hausse des prix des matières premières et du fret.
Afin d’atténuer les effets de cette augmentation des coûts de production dans les entreprises, le gouvernement camerounais vient de proroger pour trois mois (jusqu’au 31 mai 2022) la mesure consacrant une réduction de 80% du taux de fret à prendre en compte pour la détermination de la valeur en douane des marchandises importées par voie maritime.
Cette mesure, qui devrait faire perdre entre 12 et 15 milliards de FCFA de recettes au Trésor public, est cependant qualifiée de très molle par les opérateurs économiques. Pour sauvegarder une certaine marge, nombre d’entre eux ont d’ores et déjà répercuté les surcoûts de production sur les prix finaux des produits mis sur le marché, malgré les injonctions du ministère du Commerce invitant à une stabilisation des prix aux consommateurs.
Brice R. Mbodiam
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