Africa-Press – Cameroun. Le pavillon algérien, qui a fait du continent l’un de ses axes de développement, se félicite notamment du succès des lignes vers l’Afrique de l’Ouest.
Sur les sept nouvelles lignes qu’Air Algérie a prévu d’ouvrir en 2024, trois auront une destination africaine, à savoir Libreville, Abuja et N’Djamena. C’est ce qu’a déclaré le PDG de la compagnie, Yacine Benslimane, auditionné le 23 janvier par la Commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Devant les députés, Yacine Benslimane a mis en avant un bilan 2023 faisant état de 7,27 millions de passagers en 2023 – un chiffre supérieur de plus de 10 % aux données de 2019, qui font référence. L’augmentation est particulièrement sensible concernant les vols vers l’Afrique, que les directives d’Abdelmadjid Tebboune ont souhaité voir renforcés dans le cadre de la nouvelle stratégie de la compagnie.
En 2023, le pavillon a notamment lancé des dessertes vers Johannesburg, Abidjan, Addis-Abeba et Douala. « Les destinations ouest-africaines, comme Abidjan, Dakar et Nouakchott, sont particulièrement dynamiques. Quant à la ligne vers Douala, qui vient d’être lancée [les premiers avions se sont posés en octobre 2023, NDLR], elle prend déjà sa vitesse de croisière », se félicite Amine Andaloussi, directeur de la communication d’Air Algérie, contacté par Jeune Afrique.
1,2 million de sièges vers la France pour l’été 2024
La compagnie a en outre tiré parti du repli d’Air France au Sahel pour multiplier ses vols vers Niamey, Ouagadougou et Bamako, que le pavillon français ne dessert plus depuis le 7 août 2023. Une nouvelle donne qui contribue à faire d’Alger l’un des principaux hubs pour les destinations africaines. Le nombre de passagers en transit à Alger a ainsi plus que doublé par rapport aux chiffres de 2022, a précisé aux députés le directeur commercial d’Air Algérie, Yacine Amiar.
Ces nouvelles destinations, ainsi que le réseau domestique, sur lequel Air Algérie excelle (c’est la troisième compagnie africaine pour le domestique, après le sud-africain Safair et le nigérian Air Peace, selon l’Afraa), compensent quelque peu le caractère saisonnier du traditionnel axe fort entre la France et l’Algérie – un marché de 4,3 millions de passagers en 2019, selon les données d’Air Transport Data (ATD) communiquées par France Aviation Civile Services (Fracs). Pas question pour autant de négliger ces très lucratives liaisons, pour lesquelles Air Algérie a d’ores et déjà prévu 1,2 million de sièges pour l’été 2024.
La compagnie affiche aussi, dans son programme 2024, la création d’un hub dédié au cargo.
Le défi de la ponctualité
Pour satisfaire cette ambition, la compagnie a affrété trois avions, et continue de rechercher des appareils pour une location de longue durée. Le tout doit lui permettre d’attendre les appareils commandés en 2023: cinq A330-900 et deux A350-1000, côté gros-porteurs, ainsi que huit monocouloirs B737 MAX 9. « Airbus commencera à nous livrer dès 2025, c’est une vraie bonne nouvelle », se réjouit Amine Andaloussi. Pour Boeing, en revanche, il faudra attendre au moins la fin d’année 2026, poursuit le responsable.
Reste, pour la compagnie, à relever encore quelques défis, au premier rang desquels celui de la ponctualité, affichée à « plus de 60 % » devant la commission. Un chiffre bien loin des 85 % revendiqués par les leaders du secteur (dont Qatar Airways) recensés par le spécialiste Cirium. À l’échelle continentale, Safair affiche 92,36 % de vols à l’heure, et Kenya Airways 71,86 %, selon la même source. Air Algérie peut en outre encore améliorer son coefficient de remplissage, qui a atteint 76 % en 2023, selon ses dirigeants. Un chiffre certes supérieur à la moyenne africaine, de l’ordre de 70 %, selon l’International Air Transport Association (Iata), mais encore cinq points derrière la moyenne mondiale.
Enfin, Air Algérie n’a toujours pas fini d’apurer le dossier des remboursements Covid: selon ce qui a été affirmé aux députés, 6 359 demandes sont encore en cours de traitement, alors que 213 952 billets ont déjà été traités pour une valeur de 2,54 milliards de dinars.
Source: JeuneAfrique
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