Pour la Badea, un retour rapide à la profitabilité attendu en 2023

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Pour la Badea, un retour rapide à la profitabilité attendu en 2023
Pour la Badea, un retour rapide à la profitabilité attendu en 2023

Africa-Press – Cameroun. Bénéficiaire durant l’essentiel de ses quarante-neuf années d’opération, la Banque arabe pour le développement en Afrique (Badea) a connu un léger passage à vide en 2022, selon les derniers résultats disponibles.
Dans sa mise à jour de la notation de la banque publiée en mars, l’agence internationale Moody’s souligne que l’institution multilatérale basée à Khartoum a enregistré l’an dernier une perte nette de 187 millions de dollars. Une contre-performance au vu des résultats habituels de la Badea.

Difficultés du marché des actions

« Au cours des vingt dernières années, le revenu net moyen de la banque a été de 126 millions de dollars par an », rappelle Moody’s. Selon l’agence internationale, le résultat net négatif enregistré l’an dernier découle d’une décrue d’environ 257 millions de dollars des revenus d’investissement, principalement due à la contre-performance du portefeuille d’actifs. Ce dernier est particulièrement affecté par les remous sur les marchés financiers mondiaux, dans la foulée de la crise du Covid-19.

Déjà, en 2020, les revenus tirés du portefeuille d’actions de la banque, dirigée depuis 2015 par Sidi Ould Tah, ancien ministre mauritanien de l’Économie, avait reculé de 107,6 millions de dollars, selon son dernier rapport annuel. Et ce en raison « d’une performance plus faible des marchés internationaux d’actions et d’obligations », expliquait alors l’institution multilatérale.

Des liquidités abondantes

Ces difficultés ne devraient toutefois pas affecter les perspectives de long terme de la Badea. À rebours des difficultés de son portefeuille d’actions, le portefeuille de crédits alloués aux projets de développement de l’institution, qui prête majoritairement à des États souverains, est en bonne santé, avec un ratio des prêts en souffrance en très net recul, de 4,7 % en 2020 à 2,4 % en 2021 et 0,7 % en 2022.

« Moody’s s’attend à ce que la Badea redevienne rentable en 2023 et le reste à moyen terme », indique l’agence. Cette dernière souligne en particulier « la position extrêmement forte du capital » de l’institution. Fin 2022, ses actifs liquides atteignaient 2,6 milliards de dollars, pour un ratio de liquidité extrêmement élevé de 126%.

La banque de développement a en effet régulièrement réalloué ses bénéfices vers ses réserves, plutôt qu’en dividendes à ses dix-huit actionnaires, les pays-membres de la Ligue des États arabes, aux premiers rangs desquels figurent des souverains dotés d’une note de crédits élevée tels que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït et le Qatar, qui contrôlent ensemble 61 % du capital.

Perspectives positives

Autre atout, la Badea a jusqu’il y a peu financé sa croissance entièrement sur ses fonds propres, évitant le recours à l’endettement. Résultat : son ratio d’endettement était d’à peine 0,8 à la fin de décembre dernier, contre à peine un tiers de la moyenne des institutions de financement du développement. Sa liquidité s’est d’ailleurs renforcée grâce au renforcement de son capital l’an dernier par l’intégration à ses fonds propres de 800 millions de dollars tirés de réserves. Son capital libéré est désormais de 5 milliards de dollars, avec une enveloppe disponible de 5 milliards de dollars supplémentaires en capital exigible.
Autant d’éléments qui ont conduit Moody’s à confirmer la note d’investissement de la Badea, avec des perspectives positives. « Les perspectives de la Badea de mettre en œuvre avec succès son plan quinquennal 2020-2024 tout en maintenant des niveaux très élevés de liquidité et d’adéquation du capital soutiendront son profil de crédit », souligne l’agence internationale.

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