Africa-Press – Cameroun. Alors que les Camerounais attendent impatiemment l’annonce du nouveau gouvernement, deux noms cristallisent toutes les attentions et retardent la publication du décret présidentiel: Ferdinand Ngoh Ngoh et Laurent Esso Mvondo Ayolo.
Selon des sources bien informées à la présidence de la République, le remaniement ministériel serait déjà prêt. Pourtant, le chef de l’État tarde à signer le décret de formation de la nouvelle équipe gouvernementale. La raison? Le dilemme que représentent ses deux plus proches collaborateurs, dont la gestion politique suscite de vives controverses.
Le secrétaire général de la présidence de la République se retrouve au cœur d’une tempête politico-médiatique. L’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique avait récemment révélé que Paul Biya aurait renouvelé sa confiance à son homme de confiance, malgré les critiques croissantes à son encontre.
Considéré comme l’un des hommes les plus puissants du régime, Ferdinand Ngoh Ngoh fait face à une forte opposition au sein même du sérail. Certains caciques du parti au pouvoir lui reprochent une gestion jugée autoritaire et une mainmise excessive sur les rouages de l’administration présidentielle.
Dimanche dernier, sa présence à Ndikinimeki, dans le Mbam et Inoubou, en qualité de représentant personnel du chef de l’État pour la clôture du centenaire de la Paroisse Saint Jean Baptiste de Somo, semblait confirmer sa position intouchable. Mais les coulisses du pouvoir racontent une autre histoire.
Laurent Esso Mvondo Ayolo: le garde des Sceaux dans la tourmente
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, n’est pas en reste. Laurent Esso Mvondo Ayolo, autre pilier du régime Biya, fait également l’objet de pressions pour son maintien ou son départ du gouvernement.
Proche parmi les proches du président, le garde des Sceaux est accusé par certains observateurs d’une gestion controversée du secteur judiciaire. Sa reconduction ou son remplacement constitue l’autre équation que le chef de l’État doit résoudre avant de dévoiler son nouveau gouvernement.
Ces deux cas illustrent parfaitement le dilemme du président Paul Biya: comment concilier fidélité à ses hommes de confiance et nécessité de renouvellement réclamée par une partie de l’opinion publique et de sa propre majorité?
Plusieurs sources concordantes affirment que la liste ministérielle serait bouclée depuis plusieurs semaines. Seuls les dossiers Ngoh Ngoh et Mvondo Ayolo retarderaient la publication du décret de nomination du nouveau gouvernement, tant attendu par les Camerounais.
Dans les milieux politiques de Yaoundé, les spéculations vont bon train. Certains évoquent un possible maintien des deux hommes à leurs postes respectifs, d’autres parlent de repositionnement stratégique, tandis qu’une frange évoque même un départ pur et simple.
En attendant, le Cameroun reste suspendu à la décision finale du chef de l’État. La formation du futur gouvernement dépend désormais de la manière dont Paul Biya tranchera ces deux cas sensibles, qui traduisent les tensions internes au sein du régime.
Le président de la République, connu pour prendre son temps dans les décisions stratégiques, n’a pour l’instant donné aucun signal clair sur ses intentions. Les Camerounais devront donc encore patienter avant de connaître la composition de l’équipe gouvernementale qui conduira les affaires du pays dans les prochains mois.





