Titres publics : 4 336 milliards de FCFA levés dans la Cemac en 2023, soit 2 500 milliards de moins que dans l’Uemoa

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Titres publics : 4 336 milliards de FCFA levés dans la Cemac en 2023, soit 2 500 milliards de moins que dans l’Uemoa
Titres publics : 4 336 milliards de FCFA levés dans la Cemac en 2023, soit 2 500 milliards de moins que dans l’Uemoa

Africa-Press – Cameroun. Investir au Cameroun) – En 2023, les six pays membres de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) ont réussi à lever un montant total de 4 336,3 milliards de FCFA sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique Centrale (Beac), comme l’indique le rapport de politique monétaire publié en mars 2024 par cette institution financière. Ce montant est inférieur de près de 2 500 milliards de FCFA à celui levé par les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sur leur propre marché sous-régional des titres publics. Selon les données de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), les nations de l’Uemoa (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) ont collecté 6 829,6 milliards de FCFA sur le marché des titres en 2023.

Selon l’institut d’émission des pays de la Cemac, sur le total des fonds mobilisés par les États en 2023, 2 435,3 milliards de FCFA ont été levés grâce aux bons du Trésor assimilables (BTA), des titres de court terme dont la maturité ne dépasse pas 52 semaines. Par ailleurs, les émissions d’obligations du Trésor assimilables (OTA), des titres à plus long terme avec des maturités variant de 2 à 10 ans, ont permis de mobiliser 1 901 milliards de FCFA. Dans l’Uemoa, bien que la répartition des financements par maturité des titres n’ait pas été spécifiée, il est à noter que sur un total de 7 150,6 milliards de FCFA de titres émis en 2023 par les États (l’émetteur n’obtient pas toujours la totalité de l’enveloppe sollicitée, NDLR), 3 546 milliards de FCFA correspondaient aux OTA et 3 604 milliards de FCFA aux BTA.

En d’autres termes, alors que dans l’Uemoa, on observe un équilibre presque parfait entre les besoins de financement de la trésorerie et ceux des investissements publics, les statistiques de la Beac montrent qu’en 2023, les pays de la Cemac ont principalement sollicité le marché monétaire pour répondre à leurs besoins ponctuels de trésorerie plutôt que pour financer des infrastructures. En effet, selon les experts financiers, alors que les émissions obligataires, de par leurs maturités, sont plus adaptées au financement de projets, les BTA sont utilisés pour couvrir des besoins de trésorerie à court terme. Cette tendance à privilégier les besoins de trésorerie plutôt que les investissements est d’autant plus manifeste que la majorité des fonds mobilisés par les États l’a été via des émissions de titres à très court terme, notamment les BTA à 13 et 26 semaines de maturité.

En effet, selon le dernier rapport sur la politique monétaire publié par la Beac, il ressort que « les bons à 26 semaines sont restés les plus prisés (en 2023), avec un montant total émis de 1 353,6 milliards de FCFA, représentant 55,6% du total des émissions de BTA sur la période. Les BTA à 13 semaines arrivent en deuxième position avec un montant émis de 679,8 milliards de FCFA. Les BTA à 52 semaines sont les moins émis, avec un montant global de 401,9 milliards de FCFA ». En d’autres termes, en 2023, par émissions de BTA à 26 semaines, les États de la Cemac ambitionnaient de lever presque quatre fois plus de financements que l’enveloppe sollicitée par le biais des BTA à 52 semaines, qui offrent pourtant une période de remboursement beaucoup plus longue.

Cette ruée vers le financement de la trésorerie publique a été observée dans presque tous les pays de la communauté durant la période concernée. D’après les données de la banque centrale, 71% des valeurs émises par le Cameroun étaient des BTA de 26 semaines de maturité. Pendant la même période, le pays a émis pour 151 milliards de FCFA de BTA à 13 semaines, soit plus que les 106,6 milliards de FCFA d’émissions d’OTA réalisées sur toute l’année, contre seulement 70,4 milliards de FCFA de titres à 52 semaines de maturité.

Brice R. Mbodiam

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