Cameroun : ces hommes en tenue qui terrorisent les populations civiles

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Cameroun : ces hommes en tenue qui terrorisent les populations civiles
Cameroun : ces hommes en tenue qui terrorisent les populations civiles

Africa-PressCameroun. Les agissements des agents de défense et de sécurité font froids dans le dos et la flambée des violences de ces derniers contre les civils donnent du tournis. Trois homicides volontaires des civils en moins de trois mois par la grande muette ont été recensés.

Entre intimidations, abus de pouvoirs et meurtres, la coupe des exactions commises par des agents des forces de défense et de sécurité contre les civils est pleine. Ces bavures policières et militaires dépassent la limite de l’acceptable et la flambée de ces violences inquiète plus d’un. En moins d’un trimestre, l’on a répertorié au moins trois assassinats de civils par des policiers ou des gendarmes. A titre d’exemple, l’Ong Mandela Center a dénombré deux cas de meurtres de civils par ces derniers. L’Organisation Non Gouvernement à statut consultatif auprès de l’Onu attirait l’attention des autorités sur un cas d’homicide volontaire impliquant un policier en avril dernier.

Le dimanche 18 avril 2021 plus précisément, un officier de police avait tiré à balle réelle sur Elie Emmanuel Makolla Essoh, âgé d’une trentaine d’années, une personne en situation de handicap. Le drame s’était produit à Nkoldom à Yaoundé. Ce jour-là, Achille Ekanga Marcelin, officier de police par ailleurs commissaire de sécurité publique d’Okola appuyait sur la gâchette et gâchait ainsi la vie d’un paisible citoyen sans histoire. Il sera transporté à l’hôpital et mourra quelques jours après. Le 17 juillet dernier c’est Fidele Mouandio Ndame alias Pichou qui faisait les frais de la barbarie des gendarmes. Le jeune camerounais de 24 ans suspecte de vola été froidement assassiné par des agents de la gendarmerie de Nkongsamba lors de son interpellation rapporte l’Ong. C’était au cours d’une mission conjointe des éléments des brigades d’Ebone et de Manjo sur instruction du chef d’escadron Alain Ndongo.

Par ailleurs Mandela Center International relève dans son rapport du 22 juillet 2021 de graves violations des droits de de l’homme commises par ces agents notamment :« les exécutions extrajudiciaires, arbitraires et sommaires, les arrestations illégales, les détentions arbitraires et des cas de torture de traitements inhumains, cruels et dégradants ».

A Ces délits commis par les éléments du Groupement de Gendarmerie Territoriale de Nkongsamba, dans le département du Moungo région du Littoral faut ajouter cette nouvelle affaire d’homicide qui défraie la chronique a Pouma localité située à une soixantaine de kilomètres d’Edéa sur la route Douala-Yaoundé, dans le département de la Sanaga-Maritime, toujours dans le Littoral. Juste Majoie Tadjock a été torturé par un gendarme jusqu’à ce que mort s’en suive.

Son corps a été déposé à la morgue de Ihopital de district de la même ville par son bourreau à l’insu de sa famille. Le jeune homme âgé de 25 ans a été tué le 21 juillet dernier alors qu’il était en garde à vue dans la cellule de la brigade de gendarmerie de Pouma. Tout a commencé par une convocation adressée à sieur Tadjock à la suite d’une dispute avec sa concubine. Une première convocation a été adressée. Ce dernier ne s’est pas présenté à la gendarmerie. Une seconde lui a été à nouveau adressée. Et c’est alors que le gendarme Okala par ailleurs chargé de l’enquête dans cette affaire décide d’aller chercher manu militari le concerné à son domicile.

Il l’amène le 20 juillet 2021 vers 14 heures à la gendarmerie. Ce dernier est gardé à vue. Le lendemain à une heure du matin. Juste Majoie Tadjock meurt des suites de torture. Dans le but de brouiller les pistes, le présumé assassin s’en va garder la dépouille mortelle à la morgue mais les traces des coups, les blessures et les taches de sang visibles sur la peau de la victime indiquent clairement qu’elle a subi des sévices corporels.

L’on a même pu identifier les marques laissées par les coups de matraque. Les témoignages des populations vis-a-vis du présumé meurtrir ne sont guère reluisants. Il est présenté comme une personne belliqueuse, arrogante et il est même soupçonné d’entretenir une relation avec la compagne du défunt Juste Majoie Tadjock. Le père de ce dernier dénonce une tentative de corruption et d’intimidation de la part des autorités de Pouma.

Il exige qu’une autopsie soit faite pour déterminer les causes et les circonstances exactes de la mort de son fils et pour que justice soit faite.

L’on observe avec un profond regret ces derniers temps au Cameroun une escalade de violences de la grande muette contre le civil. Tous les jours ou presque, la presse relate des cas de bavures policières et militaires qui vont jusqu’au meurtre.

L’on constate également avec amertume que ces drames deviennent récurrents au point de susciter les interrogations sur les motivations des responsables de ces actes criminels. C’est à se demander si l’on vit encore dans une République digne de ce nom. Ceux-là qui ont pour missions régaliennes d’assurer la sécurité des populations et de leurs biens s’engent désormais en bourreaux el terrorisent les civils (ceux qu’ils ont le devoir de protéger). Ils sont passés de l’intimidation dans la rue à travers des agressions verbales aux assassinats. Ce sont-là des signes qui démontrent qu’il y a urgence pour leur hiérarchie d’agir.

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