Cameroun : Emmanuel Macron va-t-il s’impliquer dans le bras de fer CFAO ?

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Cameroun : Emmanuel Macron va-t-il s’impliquer dans le bras de fer CFAO ?
Cameroun : Emmanuel Macron va-t-il s’impliquer dans le bras de fer CFAO ?

Africa-Press – Cameroun. Il y a quelques jours, Jeune Afrique révélait que le contentieux qui oppose le groupe français CFAO à des propriétaires terriens de Yaoundé menaçait de rebondir en France. En effet, les plaignants, défendus par Me Joseph Antoine Onambélé et assistés officieusement par des avocats français, n’excluent pas de saisir la justice hexagonale afin d’obtenir réparation. Ils estiment avoir été injustement expropriés de terrains sur lesquels Carrefour, le géant de la grande distribution partenaire de CFAO en Afrique centrale, a ouvert un centre commercial en juillet dernier.

Le groupe CFAO fait déjà face à plusieurs actions en justice au Cameroun. L’une d’elles, intentées devant le tribunal administratif de la capitale, vise à obtenir l’annulation du décret d’expropriation, qui date de 2016. La demande est en cours d’examen.

« Des expropriations abusives, injustes et humiliantes »

Déterminé à faire entendre la voix de ses clients, Joseph Antoine Onambélé en appelle en outre à Emmanuel Macron, dont il a, selon nos informations, sollicité la médiation. Dans un courrier envoyé le 28 septembre à la présidence française, il explique défendre les intérêts de membres de « la communauté autochtone résiliente de la famille Mvog Ada, qui occupe le site actuel de la ville de Yaoundé depuis des temps immémoriaux » et qui subissent, « depuis l’époque de la colonisation allemande, le traumatisme récurrent des expropriations foncières abusives, injustes et humiliantes ».

Détaillant les poursuites engagées devant les juges administratif et judiciaire, l’avocat dénonce des faits qui relèvent, selon lui, de la fraude et de l’extorsion, ainsi qu’un usage illégitime de la force. Ses clients, poursuit-il, souhaitent « un retour au statu quo ante ou une indemnisation juste, proportionnelle au préjudice réel subi et aux dommages causés ». « Autrement, ils vous prient de bien vouloir donner toutes instructions utiles au parquet compétent pour le déferrement au juge pénal des faits de corruption sous-entendus dans la présente cause. »

Emmanuel Macron, qui s’est rendu à Yaoundé fin juillet et y a rencontré Paul Biya, donnera-t-il suite ? Le centre commercial bâti dans la capitale camerounaise est en tout cas l’un des plus grands de la sous-région, derrière celui de Douala Grand Mall. Il avait été inauguré en grande pompe par Ferdinand Ngoh Ngoh, le puissant secrétaire général de la présidence, et en présence de plusieurs ministres.

Le nom de Ferdinand Ngoh Ngoh est par ailleurs déjà apparu dans cette affaire puisqu’il est à l’origine du décret d’expropriation qui, en 2016, avait été signé par le Premier ministre de l’époque, Philémon Yang.

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