Cameroun – Mafia au sommet de l’Etat: quand Lazare Atou défiait Paul Biya

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Cameroun - Mafia au sommet de l'Etat: quand Lazare Atou défiait Paul Biya
Cameroun - Mafia au sommet de l'Etat: quand Lazare Atou défiait Paul Biya

Africa-PressCameroun. Les jours passent, les révélations se poursuivent à mesure qu’on explore les méandres de la gestion des actifs résiduels des ex Oncpb, Onpc et Regifercam par le cabinet Atou.

La dénonciation diffamatoire de Lazare Atou contre le directeur général du Port Autonome de Doubla a au moins un mérite, celui d’avoir attiré l’attention de l’opinion sur sa propre personne et sa gestion de la liquidation des ces trois sociétés d’État. Au-delà des scandales, cela donne à voir avec quel mépris le gérant du cabinet éponyme, traitait les décisions du gouvernement concernant sa gestion plus que sujette à caution.

Certes, l’on savait plus ou moins que l’énergumène bénéficiait d’appuis occultes au sein de la Nolenklatura. Mais au point des jouer et même de déjouer à défaut de se jouer des instructions du président de la république himself?

Personne ne pouvait raisonnablement l’envisager. C’est pourtant cette réalité qui transparaît aujourd’hui alors que de nombreuses langues généralement bien informées de ces micmacs se délient à l’aune de la cabale contre Cyrus Ngo’o.

Pour avoir une idée de la capacité de nuisance de Lazare Atou, ou du moins sa capacité à anéantir toute initiative visant à a lû retirerje contrôle de la manne estimée à des dizaines de milliards FCFA et préserver les intérêts de l’État il faut se référer à une Note du premier ministre adressée en 2014 au chef de l’État.

A en croire cette missive à laquelle Aurore Plus a accédée, Lazare Atou a réussi, en dépit des instructions claires de la haute hiérarchie à le déposséder de la gestion de ces actifs résiduels, à passer entre les mailles, profitant plus souvent qu’à son tour, des atermoiements et\ou des directives contraires.

Une situation inouïe dont le PM de l’époque, Philémon Yang s’émeut auprès de -Paul Biya. Sous le thème de la «sauvegarde des actifs résiduels de certaines sociétés du portefeuille de L’État en liquidation», le locataire de l’immeuble Étoile écrit.

«J’ai le respectueux honneur de venir par la présente porter à Votre haute connaissance qu’en l’espace de deux mois, soit le 12 novembre 2007 et le 16 janvier 2008, j’ai reçu ampliation de deux correspondances du Secrétaire Général de la Présidence de la République notifiant, en des termes qui apparaissent contradictoires, Vos hautes directives au Ministre des Finances (MINFI) relativement aux opérations de liquidation de l’ex-ONCPB, de l’ex-ONPC et de l’ex-REGI-FERCAM.», écrit-il.

Dans la suite, Philémon Yang va plus loin, avec force détails qui donnent à voir que le cabinet Atou bénéficie d’une forme de mansuétude suspecte. En cause, cette fameuse correspondance ° B934/SG/PR.

Le 12 novembre 2007, elle prescrit au Minfi des l’époque, Polycarpe Abah Abah, de prendre d’urgence des mesures conservatoires en procédant à la mise .en sécurisation des biens résiduels des liquidations de l’ex-ONCPB, de l’ex-ONPC et de l’ex-REGIFERCAM par la création d’un point focal centralisant toutes les opérations y afférentes.

Mais contre tout attente, le même Secrétaire général de la présidence de la république, à l’époque des faits, Jean Marie Atangana Mebara sous la même référence citée supra, revient sur ses instructions précédentes dans une nouvelle lettre datée du 16 janvier 2008, demandant au Minfi «de reporter sa décision de suspendre le mandat du Cabinet ATOU dans la réalisation de sa mission de gestion et préservation des actifs des liquidations susvisées.»

Au-delà de l’humiliation du ministre des Finances, c’est la stupeur générale. Lazare Atou, lui, boit du petit lait, sûr de sa puissance et de son impunité de fait. Qu’est-ce qui peut bien justifier cette volte-face qui met le gouvernement en difficulté ? Mystère et boule gomme. La décision émanant a à priori d’Etoudi est d’autant plus incompréhensible et contestable que la situation est préoccupante. C’est un euphémisme.

Car, se fondant sur la première instruction, le Minfi, a déjà engage une action judiciaire, outre les mesures conservatoires, notamment le retrait du mandat donné au Cabinet ATOU, à cause de son comportement de défiance vis-à-vis de l’autorité de l’État, en plus des actes délictueux d’atteinte au patrimoine de l’État posés par ce dernier.

«Il importe, poursuit le Pm, de Vous révéler que dans son activisme, après avoir tenté en vain d’obtenir de mes services que la décision du MINFI soit remise en cause, l’intéressé a entrepris, par voie de presse, de diffuser sous le timbre du MINDAF, sans droit ni titre, des avis et annonces relatifs à ces opérations de liquidation, toutes choses qui venaient confirmer le caractère peu sérieux du mis en cause».

Las, le Sgpr met fin à tout cela, sans explications. Confortant d’autant Lazare Atou. D’où la colère contenue du PM qui s’en remet au président de- la République.

Sept ans après cette sortie du Premier ministre et l’interpellation de Paul Biya, Lazare Atou a continué à gérer les querellés actifs résiduels. En dépit du bon sens.

Il a fallu la cabale contre le DG du PAD pour braquer à nouveau les projecteurs sur la gestion de cet huissier de justice en attente de charge. Un effet boomerang en quelque sorte. Cette fois-ci, l’audit du Consupe pourra-t-il aller au bout?

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