Cameroun : voici comment le tribalisme d’Etat a été institué

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Cameroun : voici comment le tribalisme d’Etat a été institué
Cameroun : voici comment le tribalisme d’Etat a été institué

Africa-PressCameroun. Au Cameroun, il existe un tribalisme d’Etat piloté au plus haut sommet de l’Etat. C’est ce que d’écrit la Camerounaise Arlette Framboise Doumbé dans cette tribune en se basant sur des faits.

On ne peut pas combattre un mal qu’on refuse de designer.

Le plus grand adversaire du vivre ensemble au Cameroun s’appelle “tribalisme d’État”. Lequel n’est pas très différent de la ségrégation raciale. Il s’agit en fait de la ségrégation tribale et c’est horrible.

Il vous souvient qu’un compatriote a dans une déclaration ubuesque et totalement infondée prétendu il y a quelques jours que je diffusais la haine tribale anti Beti-Bulu. Mais alors que je l’ai invité depuis lors à plusieurs reprises à produire les preuves de ses allégations, ce compatriote à garder jusqu’ici le silence et vous pouvez deviner pourquoi.

Le fait est que quand je dénonce le tribalisme d’État, certains réagissent comme si l’Etat est une ethnie, leur ethnie, alors que le tribalisme d’État est plutôt une pratique. Une pratique rétrograde, aux conséquences extrêmement nocives pour notre pays en ce qu’elle génère des frustrations et nourrit la médiocrité.

J’aimerai dire à tous ceux qui développent des arguties pour travestir la vérité sur le tribalisme d’État qu’ils perdent leur temps. Car les faits sont nombreux qui attestent de ce que le Régime Biya est clairement un régime tribaliste qui promeut les citoyens sur des critères essentiellement tribales favorisant le grand groupe auquel appartient le Président de République .

Pour illustrer ces propos, rien de mieux que de faire parler les faits. Voici à cet effet une cartographie des grands postes financiers du pays. Tous les responsables de ces postes ne sont pas Beti-Bulu certes. Mais rien ne peut justifier ce niveau discrimination si ce n’est le tribalisme d’État. Pour rappel, le Cameroun compte près de 250 ethnies dont quelques-unes sont toujours surreprésentées pour des raisons qui échappent à tout bon sens.

Lisons :

Minfi: Motaze Louis-Paul

SG Minfi: Edoa Gilbert Didier

Intendant du palais: Foé Ndi Christophe

Intendant adjoint du palais: Medoulou Mengolo Cléopasse

Directeur général Caisse Autonome d’Amortissement: Evina Obam Richard

Directeur général Société de Recouvrement des Créances du Cameroun : Messi Marie-Rose

Directeur BVMAC: Ngwa Jean-Claude

Directeur général du Budget: Edou Alo’o Cyrill

Directeur général du Trésor : Moh Tangongho Sylvester

Directeur général des Impôts: Mopa Fatoing Modeste

Douanes: Fongod Edwin Nuvanga

Vice-Gouverneur BEAC: Evou Mekou Dieudonné

Directeur national BEAC: Nsom Blaise Eugène

1er adjoint directeur national BEAC: Zogo Nkada Achille

Directeur général CNPS: Mekoulou Mvondo Akame Nöel Alain Olivier

Directeur général du Crédit Foncier du Cameroun: Missi Jean-Paul

Directeur général FEICOM: Akoa Philippe Camille

PCA Caisse Autonome d’amortissement: Louis-Paul Motaze

PCA Credit Foncier du Cameroun: Ndongo Jules Doret

PCA Société Camerounaise de banque : Okouda Martin Aristide

PCA BICEC: Bokam Jean-Baptiste

PCA FEICOM: Sadi René Emmanuel

PCA Société de Recouvrement des Créances du Cameroun : Owona Joseph.

Par ailleurs, j’aimerai dire que le tribalisme d’État ne se réduit pas aux nominations. Les structures institutionnelles du tribalisme d’État se sont construites à travers un certain nombre d’éléments dont le découpage électoral n’est pas des moindres.

Au sujet du découpage électoral

Le Cameroun comptait en 2018 environ 25 millions d’habitants avec une assemblée nationale qui compte 180 députés. Ce qui donne un ratio de 1 député pour environ 139 000 habitants.

Sur cette base, la région du sud qui compte environ 700 000 habitants selon le recensement de 2005, devrait logiquement avoir 5 députés. Mais contre toute logique, elle en compte plutôt 11. Soit plus du double de ce qu’elle aurait dû avoir. Et ce, au détriment d’autres régions qui voient leurs proportions de députés diminuées au profit du Sud. Une grosse injustice qui ne trouve son explication nulle part que dans le tribalisme d’État.

En outre, le département de la Lekié dans le centre compte 5 députés pour 286050 habitants. Alors que le département de la Mezam dans le Nord-Ouest compte3 députés pour 524 127 habitants.

Le département du Dja et Lobo au sud compte 5 députés pour 196 951 habitants.

Alors que le département de la Mifi dans l’ouest compte 2 députés pour 301 010 habitants.

Voilà les faits rien que les faits. Et on peut aller plus loin si c’est nécessaire pour vous permettre de constater que ce que vous venez de lire n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan du tribalisme d’État qui gangrène le Cameroun.

Je dis à l’imposteur qui pense que dénoncer le tribalisme d’État c’est promouvoir la haine tribale contre son ethnie, que l’État n’est pas son ethnie, encore moins une ethnie. Je lui suggère de s’offrir un dictionnaire pour voir la différence entre dénoncer et haïr.

En ce qui me concerne, le combat contre le tribalisme va s’intensifier. Cela va m’attirer la foudre des tribalistes comme d’habitude. Car ces tribalistes comme par malédiction se trompent toujours de colère. Ils s’attaquent à vous qui dénoncez le tribalisme au-lieu de s’attaquer au régime tribaliste qui non content de diviser les Camerounais a conduit le pays dans la guerre et dans les abysses de la misère.

Mais loin de me décourager, cela me conforte dans l’idée que je suis en train de faire quelque chose de bien pour mon pays. Le Cameroun dont je rêve est un Cameroun complètement débarrassé du tribalisme. Je donnerai tout pour que ce Cameroun devienne une réalité. »

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