Africa-Press – Cameroun. Le décret présidentiel n°2025/412 du 1er septembre 2025, convoquant les collèges électoraux pour l’élection des conseillers régionaux le 30 novembre prochain, suscite une vive polémique. Abdouraman Babba Hamadou, figure engagée de la société civile camerounaise, a appelé à rejeter ce texte, qu’il qualifie de « violation flagrante de la Constitution ».
Le décret en question fixe la date du 30 novembre 2025 pour l’élection des conseillers régionaux, une décision qui intervient alors que les élections législatives et municipales, initialement prévues avant cette échéance, ont été reportées. Pour Abdouraman Babba Hamadou, cette convocation « montre à suffisance que la nébuleuse régnante n’est préoccupée que par sa survie et le maintien du contrôle total qu’elle exerce sur le pays ». Il souligne que les conseils municipaux, qui composent l’essentiel de l’électorat pour les régionales, n’ont pas été renouvelés, ce qui, selon lui, « vide de sens » la légitimité du processus électoral en cours.
Dans une déclaration publiée ce 2 septembre, il affirme: « Il faudra jeter le Décret n°2025/412 du 1er septembre 2025 à la poubelle. » Pour lui, cette décision illustre une stratégie de maintien du pouvoir, au mépris des règles constitutionnelles. « Ce décret sera jeté à la poubelle de l’histoire avec tout le reste », a-t-il martelé, appelant les Camerounais à « s’exprimer massivement le 12 octobre 2025 » pour défendre leurs droits.
Abdouraman Babba Hamadou, connu pour son engagement au sein du mouvement « À qui Ça Suffit Vraiment Comme Ça ! », insiste sur la nécessité de respecter l’ordre constitutionnel des élections. « L’élection des conseillers régionaux viendra donc après les élections législatives et municipales », rappelle-t-il, dénonçant un calendrier électoral qu’il juge « manipulé ».
Il invite la population à se mobiliser pour « défendre, coûte que coûte, ses suffrages », estimant que le pouvoir en place instrumentalise les échéances électorales pour conserver son emprise sur les institutions. « Un décret pouvant être abrogé par un autre décret, le Peuple du Changement sait plus que jamais ce qui reste à faire », a-t-il ajouté, appelant à une réponse citoyenne forte lors des prochaines consultations.
Ce décret s’inscrit dans un contexte politique déjà marqué par des reports successifs d’élections et des accusations de dérive autoritaire. Les observateurs soulignent que la question du respect du calendrier électoral et de la Constitution reste un sujet de crispation majeure entre le pouvoir et l’opposition, ainsi qu’une partie de la société civile.
Alors que le Cameroun s’apprête à vivre une séquence électorale cruciale, les réactions à ce décret pourraient alimenter les tensions dans les semaines à venir. Les autorités n’ont pas encore réagi officiellement aux critiques formulées par Abdouraman Babba Hamadou.
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