Africa-Press – Cameroun. • Il s’agit de « Tournons la page », du Dynamique Citoyenne et la CSP
• Elles appellent aux Etats généraux du Cameroun
• Paul Biya va-t-il les écouter ?
Le 15 septembre dernier, le monde entier a célébré la journée internationale de la démocratie. La démocratie qui reste une quête permanente est manifestement en souffrance au Cameroun, ce qui ne laisse pas indifférents les acteurs politiques et de la société civile. Ces derniers ont d’ailleurs animé à l’occasion de cette journée une conférence de presse lors de laquelle, une déclaration a été rendue publique. La société civile appelle en substance la président Paul Biya à mettre le pays sur la voie démocratique en allant vers les Etats généraux qui déboucheront indubitablement sur une transition politique.
« Démocratie et gouvernance de l’Etat au Cameroun : l’urgence des réformes » : c’est l’intitulé de la déclaration cosignée par trois organisation de la société civile à savoir « Tournons la page », Dynamique Citoyenne et la Centrale Syndicale du secteur public (CSP). A travers ce document, ces organisations de la société civile lancent un appel pressant à Paul Biya afin d’engager dans les meilleurs délais plusieurs réformes. Ceci est motivé par le constat inquiétant du fait que le pays est plongé dans une « mal gouvernance endémique ». Elles s’indigent de la dégradation sans cesse croissante de la gouvernance publique au Cameroun dans tous les domaines, notamment politique, économique et socioculturel. Pour elle, la bonne gouvernance repose sur les piliers suivants : la participation inclusive, la responsabilité et la redevabilité, la transparence, l’efficience et l’efficacité, la vision stratégique, la recherche du consensus, la capacité d’ajustement et l’équité. Et pour elles, ces valeurs manquent le plus au Cameroun pour en faire un Etat véritablement démocratie.
Elles déplorent au plan politique, que la plupart des principes démocratiques sont bafoués par le gouvernement et son administration ; dans le domaine de la justice et des droits de l’homme, elles relèvent des dérives telles que la collusion des magistrats avec les autorités administratives, les procédures judiciaires au long cours, le non-respect des procédures pénales… ; au plan économique, le manque de traçabilité en ce qui concerne l’origine des recettes de l’Etat, la faible consommation des crédits publics, les coûts extrêmement élevés des infrastructures publiques marqués par des surfacturations dans l’exécution des marchés publics… ; au plan social, le faible accès aux services sociaux de base et la dégradation des conditions de vie des populations.
Le constat est alarmant selon ces organisations qui appellent aux réformes. Elles préconisent l’organisation des Etats généraux de la République du Cameroun, la mise en place d’un gouvernement de transition, et l’organisation des élections libres et transparentes.
Le pouvoir de Paul Biya va-t-il accorder une oreille attentive à ces propositions ? Rien n’est moins sûr quand on sait que le « patriarche » n’a même pas encore consommé la moitié de son sixième mandat à la tête du Cameroun et ne conçoit pas un seul instant de vivre sans le pouvoir.