Emmanuel Macron attendu au Cameroun, au Bénin et en Guinée Bissau

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Emmanuel Macron attendu au Cameroun, au Bénin et en Guinée Bissau
Emmanuel Macron attendu au Cameroun, au Bénin et en Guinée Bissau

Africa-Press – Cameroun. Ce sera son premier voyage hors de l’Union européenne depuis sa réélection, fin avril. Et donc, selon son entourage, la preuve de la « priorité politique » qu’il accorde à l’Afrique. Pour la première tournée africaine de son second mandat, Emmanuel Macron se rendra au Cameroun, le 26 juillet, puis au Bénin, le 27, et enfin en Guinée-Bissau, le 28.

À ceux qui s’interrogent sur la symbolique de cette visite au Cameroun de Paul Biya, 89 ans dont presque 40 au pouvoir, l’Élysée assure que ce voyage de Macron, qui en Afrique centrale ne s’est rendu qu’au Tchad en 2021, s’inscrit dans « sa démarche de renouvellement de la relation avec le continent africain ».

Tête-à-tête avec Paul Biya

À Yaoundé, Emmanuel Macron sera reçu au palais d’Etoudi par son homologue camerounais. « Toutes les questions politiques et sécuritaires seront abordées, mais dans le cadre d’une conversation de confiance entre présidents et non par injonctions médiatiques », indique une source élyséenne.

Les questions de gouvernance, d’ouverture politique et certaines situations individuelles seront abordées par Biya et Macron. La crise anglophone également, ainsi que les réformes de décentralisation promises par l’État camerounais. Il sera aussi question de lutte contre le terrorisme et de coopération sécuritaire, la France appuyant déjà les forces de défense et de sécurité camerounaises engagées contre Boko Haram dans le nord du pays. Nul doute que la société militaire privée russe Wagner sera aussi évoquée. Après s’être implantée en Centrafrique et au Mali, elle a des vues sur d’autres pays francophones, dont le Cameroun.

Sécurité alimentaire

Au moment où la guerre en Ukraine provoque une forte inflation des prix des produits de première nécessité et suscite la crainte d’une grave crise alimentaire en Afrique, ce déplacement d’Emmanuel Macron au Cameroun, première économie d’Afrique centrale et grand pays agricole, sera en grande partie dédié aux questions de sécurité alimentaire. Il s’agira de mettre en pratique l’initiative Farm (Food on Agriculture Resilience Mission), conduite par l’Union européenne et l’Union africaine, qui vise, entre autres, à augmenter le potentiel de production agricole des pays africains.

Concrètement, le président français sera accompagné par une délégation dédiée à ces enjeux agricoles et conduite par Olivier Becht, son ministre au Commerce extérieur. Une rencontre est notamment prévue avec le patronat local, avec pour objectif de dresser une feuille de route d’investissements français dans l’agriculture camerounaise.

« Aucun sujet ne sera esquivé »

En fin de journée, Emmanuel Macron participera à des tables rondes avec des jeunes de la société civile camerounaise qui avaient participé au sommet de Montpellier, en 2021. Selon ses équipes, il s’agira d’une « interaction directe », qui permettra d’aborder des enjeux de citoyenneté, d’entrepreneuriat ou encore de culture et de mémoire. « Il n’esquivera aucun sujet, y compris en matière d’histoire », affirme une source élyséenne.

En plus de ses ministres des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et des Armées, Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron sera accompagné par une délégation de personnalités camerounaises ou d’origine camerounaises. Parmi elles, l’historien Achille Mbembe, les artistes Jacques-Greg Belobo et Blick Bassy, la journaliste Denise Epoté ou encore l’ancien rugbyman Serge Betsen.

Le Bénin sous pression jihadiste

Après sa visite au Cameroun, Emmanuel Macron ralliera directement Cotonou. Il y sera reçu au palais de la Marina le 27 juillet par son homologue Patrice Talon. Là encore, l’Élysée assure que toutes les questions politiques et sécuritaires seront traitées, mais dans l’intimité du huis clos entre chefs d’État et non à travers des déclarations publiques.

Lors de cet entretien, il sera largement question de coopération militaire et sécuritaire entre leurs deux pays, au moment où la menace jihadiste ne cesse de s’étendre du Sahel vers les pays du Golfe de Guinée. Ces derniers mois, la pression sécuritaire s’est intensifiée avec plusieurs attaques dans le nord du Bénin, frontalier du Burkina Faso. Alors que la France se retire du Mali et réorganise son dispositif militaire dans la région, des demandes de formation, de fourniture d’équipement militaire ou encore de renforcement des moyens aériens pourraient être émises par les autorités béninoises.

À Cotonou, un point sera aussi fait sur la démarche de restitution des œuvres africaines enclenchée par Emmanuel Macron durant son premier mandat et sur la coopération culturelle entre les deux pays. Le président français sera ainsi accompagné par l’historienne Bénédicte Savoy, qui avait rédigé avec l’universitaire sénégalais Felwine Sarr un rapport sur la question, et Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État chargée du Développement.

Une première dans un pays lusophone

Le chef de l’État français terminera sa tournée diplomatique par une escale à Bissau, le 28 juillet. Selon une source élyséenne, cette étape bissau-guinéenne, encore incertaine jusqu’à peu, a été ajoutée car ce pays lusophone – le premier dans lequel Macron se rend – est « volontaire pour un rapprochement avec la France, mais aussi soucieux de son intégration dans un environnement régional francophone ».

Emmanuel Macron s’entretiendra avec son homologue Umaro Sissoco Embaló, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), puis les deux hommes donneront une conférence de presse. Différents projets de coopération agricole et sportive seront abordés, ou encore la construction d’une future école française à Bissau, sur un terrain cédé par les autorités.

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