Africa-Press – Cameroun. Sur le plateau de « Canal Presse » sur Canal 2, Ernest Obama a lancé un avertissement cinglant aux acteurs politiques impliqués dans les tensions post-électorales actuelles, en évoquant les conséquences durables de la crise électorale de 2018 et l’autoproclamation de victoire du candidat Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
Obama a pointé du doigt les parallèles troublants entre la situation actuelle et celle qui a suivi le scrutin de 2018, quand Maurice Kamto s’était proclamé vainqueur sans disposer des procès-verbaux officiels. Cette autoproclamation avait déclenché une série de contestations et de manifestations qui avaient entraîné des arrestations massives et des incarcérations prolongées.
« Il faut faire attention », a averti l’ancien ministre, mettant l’accent sur les conséquences humaines de telles déclarations. Il a cité l’exemple de Bibou Nissack, toujours emprisonné selon lui, et a évoqué « de nombreux jeunes camerounais » incarcérés dans les suites de la mobilisation électorale de 2018.
Obama s’est montré particulièrement critique envers Maître Simh, avocat et homme politique, qui selon lui reproduirait le même schéma. « Je suis gêné que Me Simh, qui a été mon avocat, qui est quelqu’un que j’apprécie, qui est sérieux, reprenne le même chemin du mensonge », a déclaré Obama, exprimant sa déception face à ce qu’il considère comme une répétition des erreurs du passé.
L’ancien ministre a évoqué une conversation avec M. Djamen, qu’il affirme avoir entendu reconnaître en 2018 que Maurice Kamto « n’avait pas de PV » quand il s’était déclaré vainqueur, établissant ainsi selon lui la preuve que l’autoproclamation reposait sur du mensonge.
Au cœur de ce discours réside une préoccupation humanitaire: les personnes arrêtées et emprisonnées suite aux tensions électorales de 2018 restent incarcérées « jusqu’à présent ». Obama rappelle que les mensonges électoraux ne sont pas sans conséquences — ils détruisent des vies, divisent les familles et alimentent l’instabilité.
En plaçant cette critique dans le contexte des tensions actuelles post-électorales du 12 octobre 2025, où Issa Tchiroma Bakary s’est proclamé vainqueur avant les résultats officiels, Obama semble tirer les leçons de sept ans de crise. Son message implicite: le Cameroun ne peut se permettre de répéter les erreurs de 2018.
La déclaration d’Obama soulève une question fondamentale: dans un contexte où les tensions post-électorales menacent de déstabiliser le pays, les acteurs politiques et leurs conseillers juridiques ont-ils le devoir moral d’éviter de reproduire les schémas qui ont entraîné des emprisonnements massifs et prolongés?
En interpellant directement Maître Simh depuis le plateau de télévision, Obama lance également un appel implicite aux figures de poids du système politique à considérer les précédents historiques avant de s’engager dans des stratégies électorales qui pourraient avoir des conséquences humaines durables.
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