Humiliation : silence de Yaoundé après l’expulsion de son diplomate aux USA

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Humiliation : silence de Yaoundé après l’expulsion de son diplomate aux USA
Humiliation : silence de Yaoundé après l’expulsion de son diplomate aux USA

Africa-PressCameroun. En froid avec l’administration Biden qui dénonce les multiples violations des droits de l’homme au Cameroun, Yaoundé se fait tout petit et se mue dans un silence inexpliqué depuis l’expulsion d’une de ses diplomates aux USA. En effet accusé de maltraitance sur sa cousine venue vivre chez elle avec son enfant, la deuxième conseillère à l’ambassade du Cameroun aux Etats-Unis, Michèle Esso a été expulsé du pays de l’oncle Sam. Elle aurait brillé par son absence lors des audiences. Pour le journal français Africa Intelligence, Paul Biya n’aucun intérêt à s’attirer davantage la colère de l’administration Biden.

« Le silence de la diplomatie camerounaise sur cette expulsion, phénomène assez rare dans ce monde policé, s’explique en partie par le souci de Yaoundé de ne pas provoquer l’administration de Joe Biden, qui s’est à ce jour efforcée d’aligner sa diplomatie africaine sur le respect des droits de l’homme mais ne s’est pas encore clairement prononcé sur la crise persistante dans les provinces anglophones(« NO/SO »). Vivement incité à négocier avec les séparatistes anglophones par Paris et le Vatican. Yaoundé a jusqu’ici réussi à ignorer ces appels et à continuer à mener des opérations militaires contre les groupes actifs dans le NO/SO », écrit le journal.

Dans une déclaration publiée le mardi 5 janvier 2021, la commission des Affaires Extérieures du Sénat, sous l’impulsion du sénateur Jim Risch, attend désormais du gouvernement américain, qu’il prenne de nouvelles mesures concrètes pour encourager une réelle participation au processus de résolution du conflit.

Le Sénat américain a favorablement accueilli une requête de sa commission des Affaires Extérieures déposée en son sein le 8 septembre 2020, et appellant le gouvernement camerounais et les groupes armés séparatistes à un cessez-le-feu. La chambre haute du Congrès américain a ainsi donné le feu vert au gouvernement des Etats-Unis à travers la résolution S.Res.684, adoptée le vendredi 1er janvier 2021.

La commission des Affaires Extérieures du Sénat américain a confirmé cette nouvelle dans une déclaration publiée sur son site internet le mardi 5 janvier 2021. Une victoire pour le président de ladite commission, Jim Risch, et le groupe de sénateurs qui œuvrent d’arrache pied pour la cause anglophone au Congrès américain.

«Si le soutien bipartite manifesté par le Sénat américain exprime notre inquiétude face à la souffrance humaine et à la marginalisation continue vécue par les civils dans les régions anglophones du Cameroun, ce n’est qu’un premier pas dans le rôle que la communauté internationale, y compris les États-Unis, doit jouer en encourageant à la fois le gouvernement du Cameroun et les groupes séparatistes armés à engager un dialogue, à répondre aux doléances, à mettre fin au conflit et, surtout, à demander des comptes pour les atrocités qui ont été commises», lit-on dans cette déclaration.

Le groupe de sénateurs espère davantage du gouvernement américain, pour mettre définitivement un terme au conflit. «En raison du leadership dont fait preuve le Sénat américain, nous attendons avec impatience que les États-Unis prennent de nouvelles mesures concrètes pour encourager une réelle participation au processus de résolution du conflit, afin que les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun puissent commencer à se remettre de cette période sombre», ajoute-t-il.

Les points essentiels de la résolution nouvellement adoptée préconisent de: conclure et maintenir un cessez-le-feu immédiat; de garantir un accès humanitaire et une assistance sans entraves aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest; de faire preuve de retenue et veiller à ce que les manifestations politiques soient pacifiques; de mettre en place un processus crédible pour un dialogue inclusif qui prend en compte toutes les parties prenantes concernées pour parvenir à une solution politique durable, qui respecte les droits et libertés de l’ensemble du peuple camerounais.

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