Kondengui: Libération de 963 Prisonniers Politiques

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Kondengui: Libération de 963 Prisonniers Politiques
Kondengui: Libération de 963 Prisonniers Politiques

Africa-Press – Cameroun. L’archevêque de Douala, Mgr Samuel Kleda, a lancé un appel solennel à la libération immédiate des 963 personnes encore détenues suite aux manifestations qui ont suivi l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Un plaidoyer pour la paix et la cohésion nationale prononcé après sa visite à la prison de New Bell le 24 décembre.

Le bilan humain de la présidentielle camerounaise du 12 octobre continue de peser lourd sur la conscience nationale. Deux mois et demi après le scrutin, 963 personnes croupissent toujours en prison, selon les chiffres officiels communiqués par les autorités. Une situation que Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, juge insoutenable et dangereuse pour la stabilité du pays.

« Ce n’est pas normal »

Interrogé par le journaliste Christophe Boisbouvier sur RFI le 25 décembre, le prélat s’est montré particulièrement virulent dans sa condamnation de cette situation. « Tout simplement que ces gens-là soient libérés pour amener les gens à une sorte de paix. Parce que les gens sont inquiets. Mais tant de personnes arrêtées, ce n’est pas normal », a-t-il martelé avec force.

Cette prise de position intervient au lendemain de sa visite à la prison centrale de New Bell, l’un des établissements pénitentiaires les plus surpeuplés du Cameroun, où sont détenus de nombreux manifestants arrêtés lors des troubles post-électoraux.

Mgr Samuel Kleda n’a pas manqué de souligner que sa ville, Douala, capitale économique du Cameroun, a été particulièrement touchée par la répression qui a suivi l’annonce de la réélection de Paul Biya. « Ma réaction, c’est d’abord de condamner cela. Lorsque nous organisons des élections, c’est pour mieux construire notre pays. Lorsque cela se transforme en une crise, je condamne totalement cela », a déclaré l’archevêque.

Le prélat condamne fermement les violences qui ont émaillé la période électorale, tout en appelant à la responsabilité des autorités dans la gestion de l’après-scrutin. Pour lui, maintenir près d’un millier de personnes derrière les barreaux constitue un obstacle majeur à la réconciliation nationale et à la paix sociale.

Face à cette situation qu’il qualifie d’anormale, Mgr Kleda appelle le pouvoir à faire preuve de magnanimité. L’archevêque exhorte le gouvernement à agir promptement en faveur d’un geste de clémence qui permettrait d’apaiser les tensions et de favoriser la cohésion nationale, déjà mise à rude épreuve par les événements post-électoraux.

« Ces gens-là doivent être libérés pour ramener une sorte de paix », insiste le religieux, conscient que la détention prolongée de ces citoyens alimente l’inquiétude et la frustration au sein de nombreuses familles camerounaises.

La situation des détenus de la crise post-électorale continue effectivement de susciter l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’homme, tant au niveau national qu’international. Beaucoup de ces prisonniers attendent encore d’être fixés sur leur sort juridique, certains n’ayant même pas encore été jugés près de deux mois et demi après leur arrestation.

Cette intervention de l’archevêque de Douala s’inscrit dans la lignée des prises de position de l’Église catholique camerounaise, qui, à travers ses différents dignitaires, multiplie les appels à la paix et au dialogue depuis plusieurs semaines. Après Mgr Jean Mbarga à Yaoundé qui, lors de la messe de Noël en présence du Premier ministre, avait appelé à un sursaut patriotique, c’est au tour de Mgr Samuel Kleda de hausser le ton depuis Douala.

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