Africa-Press – Cameroun. Dans une intervention remarquée lors de l’émission « Club d’Élites » sur Vision4, Pascal Messanga Nyamding, figure influente du paysage politique camerounais, a pris la défense d’Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maigari, cibles récentes d’attaques verbales de la part de certains membres du gouvernement.
Visiblement indigné, Pascal Messanga Nyamding n’a pas caché son malaise face aux insultes proférées contre l’ancien ministre de la Communication. « J’ai beaucoup de respect pour le ministre Tchiroma, au point où je suis choqué quand je vois certaines autorités, des ministres d’État… Il y a un ministre d’État qui a osé traiter M. Tchiroma de bouffon », a-t-il révélé, sans toutefois citer le nom du dignitaire en question.
Selon lui, ces attaques ont profondément affecté l’intéressé. « Je puis vous dire que ça l’a choqué. Ça l’a perturbé », a confié Messanga Nyamding, témoignant de l’état d’esprit de celui qui se présente désormais comme « président élu » après la présidentielle du 12 octobre.
Bertoua: quand Tchiroma et Bello sont qualifiés de « ministres incompétents »
Mais les attaques ne se limitent pas à des invectives isolées. Le commentateur politique a également évoqué les propos tenus lors d’un meeting à Bertoua, dans la région de l’Est. « J’ai même entendu une très haute personnalité dire que Tchiroma et Bello étaient des ministres incompétents », a-t-il rapporté, dénonçant ce qu’il considère comme un manque de respect envers d’anciens hauts responsables de l’État.
« Lorsque vous n’êtes plus aux affaires, on vous sort tous les mots d’oiseaux »
Pour Pascal Messanga Nyamding, cette violence verbale illustre une réalité cruelle de la vie politique camerounaise. « C’est la preuve que lorsque vous êtes aux affaires on vous prend au sérieux, lorsque vous n’êtes plus aux affaires on vous sort tous les mots d’oiseaux », a-t-il analysé avec amertume.
Mais l’ancien cadre du régime n’en reste pas là. Il rappelle fermement un principe qu’il juge fondamental: « Techniquement, j’ai le devoir de rappeler que ce sont les ministres du président et on leur doit du respect. »
Au-delà de la défense de Tchiroma et Bello Bouba, Pascal Messanga Nyamding a également lancé un message d’apaisement et d’unité. « Nous ne pouvons pas nous taper le luxe d’avoir le Grand Nord coupé du Grand Sud Cameroun », a-t-il martelé, appelant implicitement à éviter toute fracture qui pourrait déchirer le pays sur des bases régionalistes.
Cette sortie de Pascal Messanga Nyamding intervient dans un contexte de tensions post-électorales exacerbées, où les camps se déchirent et où les insultes remplacent parfois les arguments. En prenant la défense d’anciens dignitaires du régime devenus contestataires, il adopte une posture de modérateur qui tranche avec la radicalisation du débat politique actuel.
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