Paul Biya : 42 ans à la tête du Cameroun, l’histoire d’une longévité politique exceptionnelle

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Paul Biya : 42 ans à la tête du Cameroun, l'histoire d'une longévité politique exceptionnelle
Paul Biya : 42 ans à la tête du Cameroun, l'histoire d'une longévité politique exceptionnelle

Africa-Press – Cameroun. Ce mercredi 6 novembre 2024, le Cameroun marque un tournant historique: les 42 ans de présidence de Paul Biya. Une date célébrée sur l’ensemble du territoire national et au sein de la diaspora par les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), marquant ainsi une des plus longues gouvernances en Afrique.

Le parcours de Paul Biya vers les plus hautes sphères du pouvoir débute en octobre 1962. Fraîchement rentré de France où il a effectué ses études supérieures, le jeune fonctionnaire dispose d’un atout majeur: une recommandation du puissant politicien français Louis-Paul Aujoulat, adressée au président Ahmadou Ahidjo. Cette introduction lui ouvre les portes de la présidence, où il est nommé Chargé de mission.

Sa progression dans l’administration camerounaise est constante et remarquable. Gravissant un à un les échelons, il atteint le poste de Premier ministre en 1975, position qu’il occupera jusqu’à son accession à la présidence en 1982.

Le 6 novembre 1982 marque un tournant décisif: suite à la démission surprise d’Ahidjo annoncée le 4 novembre, Paul Biya accède à la présidence conformément aux dispositions constitutionnelles modifiées en juin 1979. Pourtant, cette transition ne sera pas un long fleuve tranquille.

Dès 1983, une première crise majeure éclate autour d’un débat fondamental: la primauté du parti sur l’État. Ahmadou Ahidjo, bien que n’étant plus président, conserve la direction de l’Union nationale camerounaise (UNC) et revendique la suprématie du parti dans la définition des politiques nationales. Paul Biya s’y oppose fermement, défendant la prééminence de l’État.

Face à ces défis, le nouveau président pose deux actes politiques majeurs: il organise l’élection présidentielle du 14 janvier 1984 pour asseoir sa légitimité par les urnes, puis prend la tête de l’UNC le 14 septembre de la même année. Entre ces deux dates, il fait face à une tentative de coup d’État le 6 avril 1984, menée par des éléments de la garde républicaine, majoritairement originaires du nord du pays et présentés comme fidèles à Ahidjo.

Ironie de l’histoire, Ahidjo avait pourtant exprimé sa confiance totale envers son successeur en janvier 1983, le décrivant comme un “homme honnête, intègre et compétent” qu’il avait lui-même formé pendant 15 ans.

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