Africa-Press – Cameroun. Le département de la Mezam, région du Nord-Ouest, inaugure les outrages aux directives du président national du parti au pouvoir dans le cadre du renouvellement des bureaux de ses organes de base.
Au lendemain de la convocation des équipes du parti à se préparer au renouvellement des bureaux des organes de base du parti devant conduire à l’avènement d’un nouveau personnel politique dans cette formation, l’on avait émis des craintes sur la capacité du secrétaire général à respecter l’esprit et la lettre de la circulaire de Paul Biya.
Les inquiétudes qui avaient émergé au lendemain de la publication de ce document, sont aujourd’hui avérées. En fait, à Santa, département de la Mezam dans le Nord-Ouest, Jean Nkuete, de manière unilatérale, annule les directives du président national pour imposer ses protégés à la tête de cette section sensible dans le dispositif du parti dans la région.
Pour les analystes et observateurs de la politique et fins connaisseurs du fonctionnement du parti, Jean Nkuete se livre à une insubordination teintée de rébellion. Selon des cadres du parti dans le Nord-Ouest, jeudi dernier, au cours d’une réunion au comité central, le secrétaire général a verbalement demandé de jeter à la poubelle la section 3 de la circulaire concernant les incompatibilités et les critères d’éligibilité des présidents de section.
Celle-ci dispose que « les fonctions de président de bureau de section sont incompatibles avec celles de membre du secrétariat général du comité central, membre de délégation permanente régionale ou départementale du comité central et, à l’étranger, de responsable de mission diplomatique ou consulaire».
Du coup, ces derniers sont frappés d’inéligibilité à ces postes. Dans la Mezam, notamment à Santa, le président sortant, Fru Jonathan, bien connu comme un affidé du secrétaire général du parti, s’en trouve disqualifié au regard de cette disposition.
En réalité, ce dernier est non seulement chargé de mission du comité central, mais également chef du personnel du secrétariat général du RDPC. Par ces deux positions, le président sortant est frappé non seulement d’inéligibilité, mais également d’incompatibilité au sens de la circulaire du président national.
Au sein du parti, certains estiment que le président a barré la voie aux hiérarques du comité central pour éviter qu’ils ne soient juges et parties. Du coup, voyant que cette disposition scelle la vie politique de son poulain, Jean Nkuete, selon des sources concordantes, ne s’est pas embarrassé de scrupules pour exiger de manière unilatérale et verbale que ce verrou saute. Ce qui a causé l’ire des barons du parti non seulement à Bamenda mais également dans le Nord-Ouest.
« En tant que parti au pouvoir qui a été aux affaires pendant plus de 30 ans. il faut briller par l’exemple en respectant les règles qui encadrent l‘élection au sein de notre parti. C’est un scandale que le secrétaire général annule verbalement une directive de la hiérarchie et approuvée par le président national. Nous, ici à Santa, n ‘allons jamais accepter cela ; nous ne sommes pas contre Fru Jonathan pour sa réélection au poste de président de la section, mais que cela se passe dans les règles », tempête un haut cadre du parti dans la région.
Des sources annoncent que des barons du parti à Santa pensent à intenter une action en justice contre cette décision controversée de Jean Nkuete. Car, à leurs yeux, celle-ci vise une seule chose : truquer le scrutin et imposer son protégé. « C ‘est sur notre sang qu ‘une telle décision passera ici », prévient un autre haut responsable du parti.
Dans la circulaire, le président national a été clair, s’agissant des écarts observés et constatés dans l’application de cette directive. Il a prévenu que toute violation, par quiconque, de la présente circulaire, ne sera pas tolérée et devra faire l’objet de sanctions. Reste maintenant que cet acte de rébellion et d’insubordination soit puni à la dimension de l’injustice et du mépris dont il est porteur.